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Des ponts sans issue

par Ryan Dawson

Pourquoi les gens construisent-ils un pont sans issue – un pont qui ne mène nulle part ? Malheureusement, la plupart d’entre nous l’avons fait sans le savoir, consacrant beaucoup d’efforts à un projet qui ne nous conduira jamais vers une destination utile.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Il est probable que la plupart d’entre nous aient parfois cultivé des rancunes, qui sont effectivement des ponts sans issue.

La nature humaine peut nous conduire à être hypocrites dans la manière dont nous traitons les sentiments blessés. Lorsque d’autres personnes sont rancunières, nous voyons facilement qu’elles s’éloignent du processus de guérison. Mais lorsque nous avons un problème à régler, nous nous accrochons trop souvent à notre rancune, nous berçant d’illusions en croyant que les résultats seront différents dans notre cas.

La rancune est une terrible convive. Elle possède un appétit sans fin, mais dévore uniquement celui ou celle qui « l’invite à dîner ». Les risques pour la santé, associés à la rancune, forment une liste longue et alarmante, incluant des complications causées par la dépression, telles que la fatigue chronique, l’anxiété et un système immunitaire compromis. La rancune peut aussi entraîner un risque accru de maladies cardiovasculaires, car le stress constant et les émotions négatives font des ravages sur notre cœur et notre bien-être général. Même si nous comprenons intellectuellement les effets secondaires visibles de notre rancune, nous avons parfois du mal à nous débarrasser de certaines blessures anciennes.

Pourquoi nous accrochons-nous si fort à des sentiments dont nous savons qu’ils nous blessent ? Peut-être car ce sont nos blessures. Ces sentiments nous appartiennent et les abandonner impliquerait de reconnaître que nous avons eu tort de les nourrir. Il est parfois difficile d’admettre que nous aurions pu avoir tort, ou qu’il vaut mieux être lésé, afin de trouver la paix en pardonnant, plutôt que de continuer à se morfondre ou à se venger.

Le coût de nos ponts

Même lorsque nos sentiments blessés sont compréhensibles, s’y accrocher est contraire à deux principes bibliques fondamentaux : « Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force » (Deutéronome 6 :5) et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22 :39).

Lorsque nous transgressons ces principes, nous tournons-nous vers Dieu et Le prions-nous en disant : « J’ai vraiment échoué cette fois-ci. Enseigne-moi une leçon. Aie miséricorde de moi et de ceux qui m’ont offensé. » Si nous aimons Dieu de tout notre cœur, nous refléterons Son caractère rempli de pardon et de patience. Si nous aimons nos prochains comme nous-mêmes, nous leur accorderons le même niveau de miséricorde que celui que nous attendons de Dieu. En revanche, si nous ne pardonnons pas réellement de tout notre cœur, alors Dieu ne pardonnera pas nos dettes (Matthieu 18 :21-35).

Avant de bâtir un pont, un arpentage de construction est effectué, au cours duquel un géomètre se rend sur un site de construction potentiel afin de déterminer la meilleure façon de tracer la route menant au pont et de déterminer l’emplacement de ce dernier pour arriver à la destination souhaitée. Le travail du géomètre permet d’éliminer les itinéraires qui emprunteraient des terrains dangereux. Nous pouvons appliquer ce principe dans notre vie, lorsque le comportement d’une personne nous dérange. Dieu nous dit que pour accéder à Lui, nous devons d’abord rechercher la paix avec tous. Si nous ne le faisons pas, nous serons à tout jamais perdants (Hébreux 12 :14-17).

Calculons-nous le coût de la rancune ? Nous devons tous nous demander quel chemin nous mènera au Royaume de Dieu. Le fait de nous détourner de cette voie, en particulier lorsque nous prenons un monticule pour une montagne, peut nous amener à bâtir un pont sans issue.