Comment et pourquoi enlevons-nous le levain ?

Nous allons bientôt entamer notre défi habituel d’enlever la levure de notre maison : levure de boulanger, levures chimiques, poudres à lever et autres miettes de pain. Quels outils utiliserez-vous pour enlever le levain de votre maison ? Utiliserez-vous un couteau, un tournevis ou un aspirateur ?

Quel outil spécifique utiliserez-vous pour nettoyer le grille-pain ? Cet objet « rempli de tous les maux », qui trône fièrement dans nos cuisines, résistant aux claques et aux secousses qu’on lui inflige, et même à la brosse à dent. Oui, la brosse à dents ! Votre grille-pain aura peut-être 30% de caries en moins cette année. Mais nos efforts les plus intenses ne semblent pas venir à bout des milliers de miettes de pain carbonisées et collées à l’intérieur de cet engin.

Avez-vous essayé le tuyau d’arrosage ? Je connais au moins trois membres qui ont utilisé cette méthode ! Il paraît que ça nettoie très bien. Par contre, je connais aussi trois grille-pains qui ne fonctionnent plus !

Le temps passé à éliminer le levain physique nous donne une meilleure compréhension et un juste équilibre des voies de Dieu. Pourquoi ? Car « tous ceux qui pratiquent ses commandements sont vraiment sages » (Psaume 111 :10, Ostervald). Bien qu’un nettoyage minutieux montre assurément notre zèle, nous ne devons pas non plus détruire nos appareils, le tissu des fauteuils, et plus généralement nos maisons. Pendant ces jours où nous cessons de manger du pain levé et où nous consommons du pain sans levain, les commandements bibliques nous disent que « l’on ne verra point chez toi de levain, dans toute l’étendue de ton pays » (Exode 13 :7). Cependant, lorsque nous enlevons le levain physique, nous devons garder à l’esprit le but général de Dieu pour ces jours. La substance de ces jours est spirituelle. Nous devons nous concentrer sur les leçons spirituelles du nettoyage des Pains sans Levain, « sans négliger les autres choses » (Matthieu 23 :23).

Une Fête spirituelle

L’apôtre Paul avait averti qu’aux temps de la fin les gens seraient égocentriques, « aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces hommes-là » (2 Timothée 3 :1-5). Les Jours des Pains sans Levain sont-il devenus une corvée physique pour nous – ni plus ni moins qu’une tradition de l’Église ? Quel est l’aspect le plus important des Jours des Pains sans Levain ? Jésus a répondu à cette question : « Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4 :23-24). Dieu nous a donné Ses Fêtes pour que nous L’adorions en esprit et en vérité ! Les Fêtes de Dieu sont spirituelles. Mais comment sont-elles spirituelles ?

Premièrement, elles ont été révélées par Dieu. Moïse déclara à ce propos : « Les choses cachées sont à l’Éternel, notre Dieu ; les choses révélées sont à nous et à nos enfants, à perpétuité, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi » (Deutéronome 29 :29). Au départ, Dieu donna Ses saintes Fêtes à l’ancienne maison d’Israël (Exode 12 ; Lévitique 23). Cependant les Israélites ne les comprenaient pas entièrement. En plus de l’Exode, la Bible rapporte quatre autres occasions où Israël observa la Pâque et les Jours des Pains sans Levain (Josué 5 :10-11 ; 2 Chroniques 30, 35 ; Esdras 6 :19-22). En tant que nation, les enfants d’Israël n’ont jamais été capables de comprendre « les profondeurs de Dieu » contenues dans Ses Fêtes. Ils n’ont jamais compris le plan de salut de Dieu, car l’Esprit de Dieu n’était pas à leur disposition. Leur observance se limitait à l’aspect physique – comme les pharisiens à l’époque du Christ, qui filtraient ce qu’ils buvaient pour ne pas avaler un moucheron, mais qui avalaient le chameau (Matthieu 23 :24). Paul résume ainsi la compréhension de l’ancien Israël : « Ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu » (Romains 10 :3).

Cependant, les enfants engendrés de Dieu, eux, comprennent (1 Corinthiens 2 :10). Les Jours des Pains sans Levain nous enseignent que Dieu peut forger notre justice – Son caractère en nous – uniquement si nous la recherchons. Nous mangeons du pain sans levain pendant sept jours – représentant la justice divine qui doit entrer en nous. Jésus déclara : « Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde » (Jean 6 :51). En tant que le peuple de Dieu, nous devons nous « nourrir » de Jésus-Christ – le Pain vivant, la Parole qui est devenue chair et qui est maintenant à la droite du Père. Nous devons renouveler notre engagement de croire et d’obéir à tous les enseignements de Jésus-Christ.

Revêtir la justice de Dieu

Se nourrir de ce pain spirituel implique assurément de prendre le temps d’étudier en profondeur et de méditer sur « ce qui est [le] plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité » (Matthieu 23 :23). Le but de cette étude et de cette méditation est de ressembler davantage à Jésus-Christ, le sacrifice parfait pour nos péchés. Nous devons devenir des « sacrifices vivants », transformés par l’Esprit divin afin de vouloir « faire la volonté de Dieu » au lieu de notre propre volonté. Jésus est venu sous la forme d’un humble Serviteur. Nous devons laisser les « sentiments » d’humilité et de dirigeant-serviteur nous imprégner (Philippiens 2 :5). Le Christ avait un jugement parfait, une miséricorde sans limite et une foi puissante. Nous devons « [croître] dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur » (2 Pierre 3 :18). Le « péché » représenté par le levain a été éliminé avant les Jours des Pains sans Levain. Bien que nous puissions encore découvrir une miette et l’éliminer pendant ces jours, l’aspect le plus important se trouve véritablement dans la justice de Dieu ! Les Fêtes de Dieu impliquent de faire Sa volonté (Jacques 1 :22) !

Les spores de levure flottent un peu partout dans l’air. Ils sont omniprésents. Dès que vous avez enlevé le levain de votre maison, des milliers – voire des millions – de poussières de levure entrent par les portes et les fenêtres. Certaines de ces levures présentes dans l’air finissent inévitablement dans vos narines. Est-il alors possible d’éliminer entièrement une levure aussi envahissante ? Dans la plupart des cas, il faudrait un miracle pour réussir à nettoyer chaque recoin et chaque interstice pouvant abriter des poussières de levure. Le fait de connaître la nature du levain nous apprend une grande leçon spirituelle concernant le péché. Sans l’aide de Dieu, nous ne pouvons pas nous sauver, ou nous purifier, nous-mêmes du péché.

Sans Dieu, il est impossible d’éliminer le levain spirituel de notre vie (Matthieu 19 :26). Nous avons besoin d’un puissant Sauveur et Souverain Sacrificateur – Jésus-Christ ! La préparation des Jours des Pains sans Levain nous enseigne de nombreuses leçons. Nous avons désespérément besoin de l’aide de Dieu et de Sa justice ! Avec le baptême, Dieu nous donne une aide surnaturelle dont nous avons besoin, Son Saint-Esprit, pour rejeter jour après jour « le péché qui nous enveloppe si facilement » (Hébreux 12 :1). Avec l’aide de Dieu, nous pouvons lutter contre le péché – et le vaincre (verset 4) !

Utiliser l’Esprit de Dieu

Un des buts du Saint-Esprit est de « [convaincre] le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement » (Jean 16 :8). Nous devons l’utiliser pour chasser les « mauvaises pensées » qui corrompent et qui polluent notre esprit. Jésus déclara que ce qui vient du cœur nous souille, pas ce qui vient du ventre (Matthieu 15 :17-19). Aussi, le levain auquel Dieu prête le plus attention est le levain qui brise l’esprit de Sa loi, pas uniquement la lettre.

Considérez par exemple la situation des membres de l’Église qui sont mariés avec des partenaires hors de l’Église. Leur conjoint voudra peut-être se faire un toast, manger un croissant ou d’autres produits levés dans la maison. Peut-être en apportera-t-il à la maison, malgré les demandes du conjoint converti. Dans une telle situation, ce membre de l’Église est-il, ou est-elle, inférieur(e) à ses frères et sœurs parce que son conjoint n’aura pas aidé à enlever le levain physique de la maison ? Bien sûr que non ! Même lorsque le conjoint n’est pas converti, ou coopératif, un chrétien peut enlever le levain de son espace personnel et continuer à observer le but spirituel de ces jours – en observant entièrement cette Fête de Dieu ! Dieu regarde notre cœur et nos intentions. Il voit le zèle et la sincérité d’un membre qui fait tout son possible. Ainsi, avec une attitude et des intentions de soumission et d’obéissance – la volonté d’obéir à Dieu, en faisant sa part du mieux possible – un membre de l’Église peut débuter ces jours sans levain sans avoir besoin de se tracasser de la conduite adverse de son partenaire qui n’est pas membre.

La vraie justice de Dieu se forme en nous par la puissance divine. « Car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Philippiens 2 :13). Jésus-Christ nous donne la foi vivante d’aimer Dieu et d’aimer notre prochain. C’est cet amour divin qui accomplit en nous la loi, tous les commandements et les Fêtes de Dieu (Romains 13 :8-10) ! À quoi bon nettoyer à fond notre maison pour enlever tout le levain physique, si nous débutons ces Jours saints avec de la convoitise, du ressentiment ou de l’amertume ? Ne diminuerions-nous pas la puissance de l’Esprit de Dieu et de Sa miséricorde – en reniant Sa puissance ? Assurément ! Notre adoration serait vaine.

Les Jours saints de Dieu, qui ont été révélés spirituellement, nous enseignent à adorer notre Père et Son Fils dans la foi vivante en Jésus-Christ (Galates 2 :20). La foi vivante doit être confirmée par des actes, car si la foi « n’a pas les œuvres, elle est morte » (Jacques 2 :14-22). Les Jours saints nous encouragent non seulement à méditer sur notre amour pour Dieu, mais aussi sur notre amour pour notre prochain. L’accent est placé en autrui, pas en nous-mêmes.

L’exemple du Nouveau Testament

Comment l’Église originelle a-t-elle observé les Jours des Pains sans Levain ? L’expérience de l’apôtre Paul parmi les frères et sœurs à Corinthe nous donne une réponse précise. Cette congrégation se caractérisait par l’immoralité et les querelles. Certains étaient écœurés de voir l’adultère ouvertement pratiqué, tandis que d’autres cherchaient à excuser cette conduite. Ne rien faire et laisser durer une telle situation aurait divisé, corrompu et détruit la congrégation entière. C’est pourquoi Paul parla clairement de ces mauvaises attitudes : « Faites disparaître le vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité » (1 Corinthiens 5 :7-8).

Dans le contexte, il apparaît que les Jours des Pains sans Levain avaient déjà commencé. Le levain physique avait été enlevé. Mais Paul les réprimanda en leur montrant la nécessité d’éliminer le péché hors de leur vie et hors de la maison de Dieu. Notez une autre leçon importante. Nous devons enlever le levain physique de notre maison, mais l’accent doit aussi être mis sur la signification spirituelle. Il nous est ordonné de ne pas amener, ou de ne pas permettre, de péchés spirituels dans la maison de Dieu, c’est-à-dire dans l’Église !

De plus, Paul décrit le pain sans levain spirituel comme « la pureté et la vérité ». Que cela signifie-t-il ? Relisons l’explication de Paul : « Faites disparaître le vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé » (verset 7).

Les véritables chrétiens sont décrits comme une « pâte nouvelle » sans levain. Jésus-Christ, le Pain vivant, vit en nous par l’Esprit de Dieu. Cependant, nous devons marcher « en nouveauté de vie » avec une attitude spirituelle sans levain, une attitude de justice, de sincérité et de vérité, comme les enfants sans levain de Dieu. Les Jours des Pains sans Levain mettent l’accent sur cet aspect de notre cheminement chrétien.

Faites attention à ce levain

Finalement, Jésus-Christ mit en garde les disciples d’éviter un type de levain particulier : « Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et des sadducéens » (Matthieu 16 :6-12). Les disciples, dont le cœur était encore centré sur des choses physiques, en conclurent que Jésus parlait du fait qu’ils n’avaient pas pris de pain pour leur traversée de la mer de Galilée (verset 7). Mais Jésus faisait référence au levain de la mauvaise influence – les enseignements et les pratiques des pharisiens et des sadducéens (verset 12). En parlant d’eux, Jésus cita le prophète Ésaïe : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent, en donnant des préceptes qui sont des commandements d’hommes » (Marc 7 :6-7).

Les pharisiens et les sadducéens n’envisageaient la religion que dans le cadre de l’apparence et des traditions. Jésus continue : « Car, en abandonnant le commandement de Dieu, vous observez la tradition des hommes, lavant les pots et les coupes, et faisant beaucoup d’autres choses semblables […] Vous annulez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition » (versets 8-9, Ostervald). Jésus fut intransigeant avec Ses disciples en leur enseignant à ne pas « agir selon leurs œuvres », qui ne servent qu’à nettoyer l’extérieur de la personne, mais qui oublient de mettre l’accent sur les intentions spirituelles du cœur (Matthieu 23 :1-4, 25-28).

Les pharisiens avaient une bonne apparence, mais ils reniaient le Fils même de Dieu. Aussi choquant que cela puisse paraître, certains ont même renié la puissance de l’Esprit de Dieu qui travaillait en Lui. Pourrions-nous faire le lavement des pieds, prendre les symboles de la Pâque et enlever le levain de nos maisons, tout en ayant encore du levain dans notre cœur et dans nos pensées ? Oui, c’est possible !

Frères et sœurs, préparons-nous dès maintenant à observer cette Fête de Dieu, en mettant l’accent sur les intentions et le but spirituels de ces jours. En tant que chrétien, vous êtes appelé à être un « pain sans levain », représenté par l’observance de ces jours avec sincérité et vérité, en ayant faim et soif de la justice de Dieu. Nous comprenons dans l’Église de Dieu que le chiffre sept symbolise la perfection et l’accomplissement. Dieu ne complètera-t-Il pas et ne perfectionnera-t-Il pas ce qui est défaillant en nous ? Absolument ! N’y a-t-il pas deux Jours saints pendant les Pains sans Levain – le premier et le septième jour – comme le Christ est à la fois « le chef et le consommateur de la foi » (Hébreux 12 :2, LSG) ? Assurément ! Tout au long de notre vie dans l’Église de Dieu, Il nous a promis Son aide – « je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ » (Philippiens 1 :6).