Comprendre Hébreux 11 :1
Quelle est la relation entre la foi et la démonstration de celle-ci ? Le savez-vous personnellement ? En êtes-vous certain ?
Au fil des ans, j’ai parfois entendu une mauvaise interprétation d’Hébreux 11 :1. Voici ce que déclare ce célèbre verset : « Or, la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas. » À cause de la présence du mot « démonstration » dans ce verset, certains pensent que notre foi est démontrée par des preuves tangibles, mais ce n’est pas ce qui est dit ici. Au contraire, c’est la foi elle-même qui constitue la preuve – et cela fait une différence énorme.
Que personne ne se méprenne, nous ne devrions pas avoir une foi aveugle comme tant de gens dans le monde. 1 Thessaloniciens 5 :21 nous exhorte : « Mais examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon. » Oui, nous devons examiner (prouver) toutes choses. C’est pour cette raison que nous recommandons aux candidats au baptême à ne pas croire quelque chose parce qu’ils y ont toujours cru (ou supposé que c’était vrai). Ils doivent prouver personnellement que Dieu existe, que la Bible est Son manuel d’instructions pour l’humanité et qu’il s’agit de la véritable Église. Ces choses peuvent être prouvées ! Il ne suffit pas d’avoir « toujours cru en Dieu » ou d’affirmer : « J’ai grandi dans l’Église et je sais que c’est la véritable Église. » De nombreux athées croient sincèrement que Dieu n’existe pas, les musulmans croient sincèrement que la vérité est dans le Coran, les protestants croient sincèrement que leur modèle de protestantisme est la religion de la Bible et les catholiques croient sincèrement qu’ils sont la « véritable Église ». Croire et prouver sont deux concepts différents.
À plusieurs reprises, lorsque la situation devenait difficile ou confuse, j’ai personnellement revu ces trois piliers de la foi. J’ai prouvé – et je peux encore le faire aujourd’hui – que Dieu existe. J’ai prouvé, et je peux prouver, que la Bible est Sa parole. Quant à savoir où est la véritable Église, je sais ce que dit la Bible et je vois où Dieu est en train d’accomplir Son Œuvre. Peu importe ce que croient les autres, je sais en quoi je crois et pourquoi j’y crois !
Je ne défends pas une foi aveugle, mais Hébreux 11 :1 ne parle pas d’une foi fondée sur des preuves tangibles. Relisons encore ce verset : « Or, la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas. » Oui, la foi est une démonstration, une preuve ! Elle n’est pas fondée sur des preuves tangibles, mais elle est la preuve même.
Les “preuves” suffisent-elles ?
Voyez plutôt : les enfants d’Israël sont sortis du pays d’Égypte après avoir assisté à plusieurs signes parmi les plus impressionnants jamais vus par des êtres humains. Ils avaient vu l’eau changée en sang, une invasion composée de milliards de grenouilles, des essaims de poux et de mouches venimeuses en nombre incalculable. Ils avaient vu les sauterelles, la grêle et le feu détruire le bétail et les champs des Égyptiens, alors que leurs troupeaux et leur pays furent protégés. La mort des premiers-nés avait été un miracle d’envergure colossale, avec le décès de milliers d’hommes et d’animaux en une seule nuit, simplement parce qu’ils étaient les premiers-nés. Imaginez aussi le fait de voir la mer Rouge s’ouvrir et de la traverser à sec ! Quelle plus grande démonstration de Son existence Dieu pouvait-Il offrir à un peuple ? Ces gens avaient les preuves, mais ils n’avaient pas la foi ! Qu’en est-il de nous ?
Peut-être avons-nous vu la main de Dieu se manifester clairement au travers d’une guérison miraculeuse, dans notre vie ou dans celle d’une autre personne. De telles guérisons miraculeuses arrivent certainement, mais j’ai noté une chose surprenante à ce sujet : de nombreux individus ayant été personnellement témoins, ou bénéficiaires, de guérisons miraculeuses finissent par abandonner Dieu ! Tous n’agissent pas forcément ainsi et si vous avez été guéri miraculeusement, prenez-le comme un encouragement – mais ne croyez pas qu’un tel miracle suffira à vous « sauver ».
Paul parla d’une autre sorte de démonstration, ou de preuve, dans Hébreux 11. Il ne parlait pas des choses qu’il avait vues et vécues, mais de celles qui se réaliseront dans le futur : des choses que l’œil n’a pas encore vues. La foi est cette démonstration ! La démonstration de la foi est d’autant plus essentielle que l’esprit humain est versatile quand la foi est fondée sur des preuves tangibles du passé. Paul écrit, en guise d’introduction au chapitre de la foi : « Or, la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère. » Comparons avec d’autres traductions :
- La foi est une façon de posséder ce qu’on espère – Semeur
- Mettre sa foi en Dieu, c’est être sûr de ce que l’on espère – Bible en français courant
- L’adhérence [la foi] est la substance de ce qui est espéré – Chouraqui
L’objet de notre foi est ce en quoi nous espérons pour l’avenir. N’est-ce pas ce que Paul démontre dans la suite du chapitre ? Après avoir donné plusieurs exemples, il conclut : « Ceux qui parlent ainsi montrent qu’ils cherchent une patrie [c’est ce qu’ils espèrent]. S’ils avaient eu en vue celle d’où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d’y retourner. Mais maintenant ils en désirent une meilleure, c’est-à-dire une céleste » (Hébreux 11 :14-16). La foi est tournée vers l’avenir.
La foi précède la possession
M. Herbert Armstrong avait écrit : « “La foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas” (Héb. 11 :1). La foi doit donc précéder la possession de ce que vous espérez avoir. En effet, après être entré en possession d’une chose, il va de soi que vous ne continuez plus à en attendre la possession. Toutefois, avant de l’avoir reçue, il faut que vous sachiez que vous la possédez déjà en assurance. C’est cette assurance qui s’appelle la foi » (Qu’est-ce que la foi ?, page 9, 1972).
C’est ce que confirme la seconde partie du verset : « La foi est […] une démonstration [des choses] qu’on ne voit pas. » M. Armstrong poursuivit : « Si nous avons besoin de voir ou de sentir pour éprouver le bien-fondé de notre foi, dans ce cas, nous n’avons pas de foi. La foi précède toute possession, parce qu’elle est déjà, en elle-même, la confiance et l’assurance que nous aurons ce que nous espérons » (page 10).
Le chapitre de la foi nous donne de nombreux exemples d’hommes et de femmes qui obéirent à Dieu, non sur la base de preuves tangibles passées, mais en ayant la foi que Dieu accomplira tout ce qu’Il dit. Certains diront peut-être : « Mais leur foi n’était-elle pas fondée sur des preuves du passé ? » Revenons encore à l’exemple des enfants d’Israël. Ils avaient reçu de nombreuses preuves de l’existence de Dieu. Comment pourrait-on avoir davantage de preuves ? Et pourtant, ils ne marchaient pas par la foi, mais par la vue. Parmi les espions envoyés en reconnaissance dans la Terre promise, pourquoi dix réagirent-ils d’une certaine façon et les deux restants d’une autre manière ? Ils avaient tous vu les mêmes « géants ». Avant d’explorer le pays, ils avaient tous assisté aux mêmes miracles pendant le voyage. Ils avaient mangé la même manne, jour après jour, et ils avaient constaté qu’il n’y en avait pas le septième jour. Ils avaient eu beaucoup plus de preuves tangibles que vous et moi, mais ils ne réagirent pas tous de la même manière. Ne serait-ce pas parce que seulement deux d’entre eux possédaient l’assurance que Paul qualifie de foi ?
Le verset 6 du chapitre de la foi déclare : « Or, sans la foi, il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent [diligemment]. » Abraham avait cette sorte de foi. « C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage, et qu’il partit sans savoir où il allait » (verset 8). Il marcha par la foi et non par la vue (2 Corinthiens 5 :7).
Lorsque Dieu lui demanda de sacrifier son fils, Abraham n’avait jamais assisté à la résurrection d’un mort. Toutes ses émotions devaient l’inciter à ne pas obéir à l’ordre divin. Il n’avait aucune preuve que Dieu l’arrêterait à la dernière seconde, mais il n’hésita pas à agir selon l’ordre reçu. Il n’est pas surprenant qu’il fut appelé le père des croyants !
Les trois jeunes Hébreux qui désobéirent à l’ordre de Nebucadnetsar n’ont pas reculé devant le roi lorsqu’il menaça de les jeter dans une fournaise ardente. Notez quelle fut leur réaction : « Schadrac, Méschac et Abed-Nego répliquèrent au roi Nebucadnetsar : Nous n’avons pas besoin de te répondre là-dessus. Voici, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise ardente, et il nous délivrera de ta main, ô roi. Sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as élevée » (Daniel 3 :16-18). Quelle déclaration puissante ! Quelle preuve avaient-ils que Dieu les délivrerait ? Contrairement à nous, ils n’avaient jamais lu la fin de l’histoire ! Leur seule preuve était d’avoir la foi que Dieu fait ce qu’Il dit. Ils n’avaient pas la moindre intention de faire des compromis en se prosternant devant une idole ! Ils ont obéi à Dieu parce qu’ils avaient la foi que Dieu existe et qu’Il récompense ceux qui le cherchent diligemment !
Comment surmonter les épreuves ?
C’est la foi qui nous donne le courage de traverser les épreuves les plus terribles sans jamais abandonner. « D’autres subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison ; ils furent lapidés, sciés, torturés ; ils moururent tués par l’épée ; ils allèrent çà et là, vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités » (Hébreux 11 :36-37). Seule la foi nous donne une telle assurance, afin que nous puissions également obéir à Dieu au milieu de l’adversité.
Personne ne connaît les épreuves que nous croiserons sur notre chemin, mais le chapitre de la foi déclare que la preuve ultime de notre foi est de savoir si nous obéirons ou si nous désobéirons à Dieu. La foi vivante requiert l’obéissance. Il est facile de parler d’un bon combat, mais marcher dans le bon chemin est une autre histoire. Dieu nous donne un indice sur la façon dont nous gérerons les épreuves à venir. Dans la parabole de l’économe infidèle, Jésus explique : « Celui qui est fidèle dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes. Si donc vous n’avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera les véritables ? » (Luc 16 :10-11).
Certains pensent qu’ils seront forts quand surviendra le grand test. Ils s’imaginent qu’ils resteront fermes, comme les trois jeunes gens devant le roi Nebucadnetsar. Mais que feront-ils ? Dieu nous rappelle que la façon dont nous agissons aujourd’hui montre comment nous agirons demain. Les petites choses sont importantes. Dans la parabole des mines, voyez ce que le maître dit à celui qui avait gagné dix mines : « C’est bien, bon serviteur ; parce que tu as été fidèle en peu de chose, reçois le gouvernement de dix villes » (Luc 19 :17). Et nous savons quel fut le sort de l’homme qui eut peur et qui n’agit pas avec foi (versets 20-26).
Les preuves tangibles de ce que nous croyons sont importantes, mais sans la démonstration de la foi, nous finirons par échouer comme les enfants d’Israël. C’est pour cette raison que Galates 2 :20 est si important. La mémoire humaine est inconstante. En fonction des circonstances, ce que nous avons vu hier peut nous sembler différent aujourd’hui. La foi humaine est également instable. Ce dont nous avons besoin, c’est la foi de Jésus-Christ en nous, par la puissance du Saint-Esprit ! Alors seulement, la véritable foi constituera notre preuve !