Comprendre la “Soirée mémorable”
(1949-2005)
Quelle est la véritable signification de la célébration observée par l’Église de Dieu au début du Premier Jour saint des Pains sans Levain ? Traditionnellement, les membres se réunissent en petits groupes pour une occasion joyeuse de partager un repas en fraternisant ce soir-là. Pourquoi ? Nous ne commençons aucun autre Jour saint, comme la Pentecôte ou les Trompettes, de cette manière.
Comprenez-vous clairement pourquoi cette soirée fait l’objet d’une attention particulière – pourquoi cette soirée est-elle mémorable ? Et comprenez-vous pourquoi nous devons l’observer ? Que déclare la Bible à propos de ce sujet important ?
Nous commençons les Jours des Pains sans Levain avec une soirée spéciale basée sur les instructions données dans Exode : « Et au bout de quatre cent trente ans, le jour même, toutes les armées de l’Éternel sortirent du pays d’Égypte. Cette nuit [la “Soirée mémorable”] sera célébrée en l’honneur de l’Éternel, parce qu’il les fit sortir du pays d’Égypte ; cette nuit sera célébrée en l’honneur de l’Éternel par tous les enfants d’Israël et par leurs descendants » (Exode 12 :41-42).
Certains ont prétendu qu’il s’agissait ici de la nuit de la première Pâque. Est-ce vraiment le cas ? L’Église de Dieu observe la Pâque pendant la soirée qui commence avec le 14 abib. Vingt-quatre heures plus tard, tandis que nous nous réunissons pour la Soirée mémorable, les juifs actuels se réunissent autour d’un repas avec leur famille et leurs amis proches pour observer ce qu’ils appellent « la Pâque ». Certaines personnes en ont faussement conclu que l’Église observait actuellement la Pâque un jour trop tôt, par rapport à ce que Dieu a établi dans le livre de l’Exode.
Quel fut l’exemple du Christ ? Le dernier souper de Jésus et de Ses disciples a-t-il bien eu lieu pendant la Pâque, ou était-ce une nouvelle cérémonie observée un jour plus tôt ? Afin de bien comprendre ce qu’est la Soirée mémorable, il est nécessaire de connaître son lien avec la Pâque.
Le lien entre la Pâque et les Pains sans Levain
La distinction entre la Pâque et la Fête des Pains sans Levain est clairement expliquée dans Lévitique : « Le premier mois, le quatorzième jour du mois, entre les deux soirs, ce sera la Pâque de l’Éternel. Et le quinzième jour de ce mois, ce sera la fête des pains sans levain en l’honneur de l’Éternel ; vous mangerez pendant sept jours des pains sans levain » (Lévitique 23 :5-6). Avant d’examiner en détail les différences de dates, notons d’abord qu’il existe un symbolisme différent.
La Pâque représente la rédemption de Dieu pour Son peuple. Les Israélites étaient esclaves en Égypte et le Créateur avait envoyé Moïse vers Pharaon avec un message lui demandant de les laisser partir pour Le servir. Pharaon refusa d’entendre la demande de Dieu et, pendant une certaine période de temps, des plaies successives s’abattirent sur ce roi rebelle et son peuple. La dernière plaie envoyée par Dieu sur les Égyptiens fut la mort des premiers-nés. Dieu donna des instructions aux Israélites pour faire des préparatifs spéciaux leur permettant d’échapper à cette terrible plaie. Chaque famille devait choisir un agneau, le dixième jour du premier mois, et le garder jusqu’au quatorzième jour. Pendant le crépuscule du quatorze, ils devaient tuer et rôtir l’agneau au feu, après avoir gardé son sang dans un récipient. Le sang de l’agneau devait être utilisé pour marquer les montants de porte et le linteau de leurs maisons. Pendant cette nuit, ils devaient rester à l’intérieur de leurs maisons jusqu’au matin (Exode 12 :22) et manger l’agneau rôti avec des pains sans levain et des herbes amères. Moïse annonça aux Israélites que Dieu enverrait pendant la nuit le « destructeur » (verset 23) à travers le pays pour détruire les premiers-nés dans les maisons qui n’auront pas le sang de l’agneau sur les montants de porte.
Cela représente la première étape du grand plan divin de rédemption. La Pâque nous rappelle que Dieu nous a aimés et que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore des pécheurs (Romains 5 :8). Jésus-Christ est devenu l’Agneau de Dieu pour ôter le péché du monde (Jean 1 :29). L’apôtre Paul explique : « Car Christ, notre Pâque, a été immolé » (1 Corinthiens 5 :7).
Cependant, nous devons nous souvenir que la Pâque est le point de départ – pas la conclusion – de ce plan. Pendant la nuit de la Pâque, l’ancien Israël fut affranchi de l’amende de la mort et se prépara à l’un des plus grands événements de l’Histoire : l’exode de l’Égypte. Leur délivrance représente la voie par laquelle les chrétiens sont justifiés et rendus innocents devant Dieu. Premièrement, nous demandons la grâce de Dieu, que le Père nous a donnée à travers Son Fils unique qui est mort à notre place et a payé l’amende de nos péchés (Jean 3 :16 ; Romains 3 :24-25). Deuxièmement, nous devons répondre à la grâce de Dieu avec foi et repentance (Romains 5 :1-2 ; Actes 3 :19). La repentance – qui consiste à s’éloigner du péché et à se tourner vers Dieu – découle de la foi. Les anciens Israélites n’avaient pas été affranchis de la mort pour rester esclaves en Égypte ; de la même manière, nous n’avons pas reçu la grâce de Dieu à travers le sacrifice de Son Fils pour rester esclaves du péché.
Les sept jours des premiers Pains sans Levain s’étalent pendant la semaine de l’exode, à partir du moment où Israël est sorti d’Égypte « la main levée » (Nombres 33 :3) pour s’achever avec le passage de la mer Rouge, laissant l’esclavage derrière eux en Égypte. Lorsque nous célébrons les Jours des Pains sans Levain, nous célébrons la délivrance de l’esclavage du peuple de Dieu. La Pâque représente notre rédemption de la mort à travers le sacrifice du Christ et les Pains sans Levain nous rappellent que Dieu nous délivrera complètement de l’esclavage du péché, si nous répondons à Sa grâce en Le suivant. C’est ainsi que nous devrions répondre à la grâce que Dieu nous donne gratuitement. L’ancien Israël fut épargné de la colère de Dieu pendant la nuit de la Pâque, mais si certains avaient refusé de suivre la voie de Dieu, ils seraient alors restés esclaves de Pharaon en Égypte.
Ceux qui confondent les Fêtes de la Pâque et des Pains sans Levain perdent de vue le fait que ce sont deux événements distincts pour le peuple de Dieu. Le premier est notre rédemption de la mort et le deuxième notre délivrance de l’esclavage du péché. Ils sont inexorablement liés, tout en étant distincts et séparés.
Un examen des dates
Au fil des ans, certains se sont demandé si l’exode avait commencé pendant la nuit de la première Pâque. Si c’est le cas, alors la Pâque aurait dû être observée pendant le soir faisant suite au quatorzième jour et marquant le début du quinzième. En d’autres termes, fait-on référence à la fin d’une journée ou au début d’une journée ? La Bible répond clairement à cette question. Notez ce que déclare Exode 12 :6 : « Vous le garderez [l’agneau] jusqu’au quatorzième jour de ce mois ; et toute l’assemblée d’Israël l’immolera entre les deux soirs. » D’autres versions traduisent par « au crépuscule » (TOB) ou « le soir de ce jour » (BFC), mais l’expression « entre les deux soirs » correspond à la traduction littérale du texte hébreu. Cette expression se retrouve à plusieurs reprises dans l’Ancien Testament et ses différentes utilisations montrent comment elle doit être comprise.
Le crépuscule, c’est-à-dire la période entre le coucher du soleil et l’obscurité complète, est la bonne définition pour « entre les deux soirs », en dépit de la tradition juive ultérieure. Faire correspondre cette expression à l’après-midi, c’est-à-dire la période entre midi et le coucher du soleil, est une manœuvre des pharisiens pour justifier leur sacrifice de la Pâque en milieu d’après-midi et pour essayer ensuite de faire coller cette tradition avec les Écritures. Comme le Christ l’a montré à de nombreuses reprises, ils donnaient plus de crédit à leur tradition qu’aux textes irréfutables des Écritures.
Le mot hébreu traduit par « soir » est ereb, et il se réfère à la période de temps commençant avec le coucher du soleil. Nous voyons cela clairement dans Lévitique 22 :6-7 ou Josué 8 :29, où le soir (ereb) correspond au coucher du soleil, marquant clairement la fin d’une journée et le point de départ de la journée suivante. L’expression utilisée dans Exode 12 :6, beyn ha`arbayim, est peu utilisée dans l’Ancien Testament. En plus de décrire le moment où la Pâque devait être sacrifiée, elle est aussi utilisée pour décrire la période où les Israélites pouvaient tuer et préparer les cailles dans Exode 16 :12, ainsi que le moment où les sacrificateurs devaient allumer les lampes dans le tabernacle, dans Exode 30 :8. Il est logique que les lampes devaient être allumées au crépuscule (après le coucher du soleil, mais avant qu’il ne fasse vraiment noir). Le récit des cailles mérite d’être examiné de plus près.
Exode 16 montre que le quinzième jour du deuxième mois, les Israélites commencèrent à se plaindre de la nourriture, en disant qu’ils allaient mourir de faim. Cela s’est assurément passé pendant un sabbat, car Dieu leur a promis la manne dès le lendemain matin et pendant six jours consécutifs. Le septième jour, le sabbat de Dieu, il n’y en aurait pas.
Regardons maintenant le récit des cailles. Elles furent envoyées le soir précédant la première manne. Les cailles arrivèrent « entre les deux soirs » (verset 12). Comprenez-vous la signification de cette phrase ? Cela montre clairement que la période entre les deux soirs commençait au début du premier jour de la semaine, pas pendant la fin du sabbat. Dieu ne voulait pas que les Israélites ramassent et préparent de la nourriture pendant le sabbat (cf. versets 22-23). Le miracle des cailles représente le début de l’intervention miraculeuse de Dieu pour montrer quel était le jour du sabbat.
Regardons maintenant les implications de cette constatation pour la date de la Pâque. Exode 16 montre que l’entre-deux soirs commença le premier jour de la semaine, ainsi l’entre-deux soirs mentionné dans Exode 12 signifie également le début du quatorzième jour du premier mois, pas la fin de ce jour.
Les jours commencent et finissent au coucher du soleil, pas lorsqu’arrive l’obscurité complète, environ une heure plus tard. Ereb, qui se rapporte au coucher du soleil, marque la fin de la journée écoulée et beyn ha`aarbayim (“crépuscule” ou littéralement “entre les deux soirs”) marque le début d’une nouvelle journée, comme le montre Exode 16.
Notez également d’autres points permettant de prouver la date de la Pâque. Premièrement, examinons le nom de cette Fête. Le mot hébreu (Pacach) signifie littéralement « passer par-dessus ». Exode 12 :27 montre que le nom de cette Fête vient du fait que Dieu est « passé par-dessus » (Pacach) les maisons des enfants d’Israël. Le sacrifice de l’agneau, le sang répandu sur les montants de porte, l’action de rôtir et de manger l’agneau, ainsi que le passage du « destructeur » par-dessus les maisons (verset 23), tout cela s’est produit pendant une période d’environ six heures et a obligatoirement eu lieu le 14 abib, le seul jour identifié dans les Écritures comme étant la Pâque de l’Éternel (Lévitique 23 :5).
Dans Nombres 28 et 29, nous trouvons une liste détaillée des sacrifices offerts au tabernacle, à la fois les sacrifices du matin et ceux du soir, les sacrifices pour le sabbat hebdomadaire, pour le premier jour du mois (la nouvelle lune) et pour chaque jour de Fête. Il est intéressant de noter que le quatorzième jour du premier mois est explicitement identifié comme étant la Pâque et qu’il est différencié du quinzième jour – identifié lui comme le début de la Fête des Pains sans Levain (Nombres 28 :16-17). Cependant, contrairement à tous les autres jours mentionnés dans ces deux chapitres, aucun sacrifice spécial au tabernacle n’est mentionné pour la Pâque. Parmi toutes ces célébrations, la Pâque était la seule cérémonie observée à la maison et non au tabernacle. Notez aussi que les sacrifices offerts le 15 abib étaient répétés pendant une période de sept jours, clairement composée du 15 abib et des six jours de Fête suivants, une Fête distincte de celle du 14 abib.
Dans le Nouveau Testament, les récits des Évangiles appellent constamment le dernier repas de Jésus avec Ses disciples « la Pâque ». Les disciples demandèrent : « Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque ? » et nous voyons clairement qu’ensuite, les disciples « préparèrent la Pâque » (Matthieu 26 :17-19). Rien n’indique que l’heure ou la date les aient surpris par rapport à la Pâque qu’ils avaient l’habitude d’observer.
Plus tard, le Christ Se sacrifia pour nous et Il devint notre Pâque. Le symbolisme ne prend son sens que lorsque nous comprenons que les événements de la Pâque – l’introduction des nouveaux symboles par le Christ en tant que commémoration, Son arrestation, Son châtiment, Sa crucifixion et Sa mort – ont tous eu lieu le quatorzième jour du premier mois, ce jour appelé dans l’Ancien Testament « la Pâque de l’Éternel ». Au coucher du soleil marquant le début du 15 abib, Jésus était mort et enterré, et tout le symbolisme de la Pâque était achevé. Nous ne voyons nulle part dans le Nouveau Testament une étape de l’accomplissement de la Pâque qui aurait eu lieu après le coucher du soleil suivant le 14 abib. Ainsi, au début du crépuscule du 15 abib, Jésus dormait dans la tombe et tout le symbolisme de la Pâque était déjà achevé.
Un problème à résoudre
Certains pensent à tort que Deutéronome 16 :1-8 montre que la nuit de la Pâque et la première nuit des Pains sans Levain sont la même nuit. Lorsque nous examinons attentivement ces versets, nous voyons toutefois qu’ils montrent quelque chose de bien différent.
Premièrement, nous devons nous souvenir que la Torah était éditée de temps à autre, jusqu’à l’époque d’Esdras, afin de « mettre à jour » la terminologie. Un exemple classique se trouve dans Genèse 14 :14, lorsqu’Abram poursuivit « jusqu’à Dan » les rois qui avaient pillé Sodome et emmené captif Lot et sa famille. Bien que l’endroit où alla Abram fut connu plus tard sous le nom de « Dan », dans l’histoire israélite, ce lieu ne portait pas encore ce nom à l’époque de Moïse – et encore moins à l’époque d’Abraham ! Dan était l’arrière-petit-fils d’Abraham. Juges 18 :29 montre clairement que cette ville, autrefois connue sous le nom de Laïs, avait changé de nom pour Dan à l’époque des Juges, longtemps après la mort de Moïse et de Josué. Un rédacteur ultérieur, probablement Esdras, substitua le nom de cette ville pour « Dan », afin que les lecteurs de sa génération puissent comprendre où avait eu lieu cette ancienne bataille.
Dans l’usage ancien, les Israélites utilisaient le terme « Pâque » pour désigner la période de huit jours englobant la Pâque et les Pains sans Levain, de la même façon que dans l’Église de Dieu nous disons couramment « la Fête » pour désigner les huit jours englobant la Fête des Tabernacles et le Dernier Grand Jour. Ézéchiel 45 :21 et Luc 2 :41-43 sont deux exemples montrant l’utilisation « étendue » du terme « Pâque ». Deutéronome 16 utilise aussi « la Pâque » dans ce sens étendu en décrivant la Fête des Pains sans Levain. En fait, les trois « saisons de pèlerinage » sont le thème général de Deutéronome 16. De plus, notez que Deutéronome 16 :1 met l’accent sur la délivrance de Dieu et la nuit où Il fit sortir Israël d’Égypte – pas sur le « destructeur » qui passa par-dessus les maisons marquées du sang de l’agneau.
Dans Deutéronome 16 :2, nous lisons : « Tu sacrifieras la Pâque à l’Éternel, ton Dieu, tes victimes de menu et de gros bétail, dans le lieu que l’Éternel choisira pour y faire résider son nom. » La traduction de la Bible en français courant (BFC) clarifie le sens de ce verset : « Les animaux que vous offrirez au Seigneur lors de la Pâque seront pris dans les troupeaux de moutons, de chèvres ou de bœufs… » Que représentent ces offrandes « de moutons, de chèvres ou de bœufs » pour la Pâque ? Exode 12 :5 montre que le repas de la Pâque, au début du 14 abib, devait être obligatoirement célébré avec un agneau âgé d’un an, « un agneau ou un chevreau ». Il était interdit d’utiliser un veau ou un bœuf comme « agneau ». De même, la seule cuisson autorisée était de rôtir l’animal au feu (Exode 12 :8-9). Cependant, Deutéronome 16 :2 parle clairement d’une offrande « de menu et de gros bétail ». Le mot hébreu traduit par « gros bétail » est baqar, fréquemment utilisé dans l’Ancien Testament, mais se référent uniquement aux bovins ou aux bœufs. Il peut uniquement désigner un bovin – pas un agneau. C’est pourquoi Deutéronome 16 :2 ne peut pas se référer au sacrifice de l’agneau de la Pâque.
Comment l’agneau de la Pâque devait-il être préparé ? Il devait être rôti au feu. Notez les récits similaires dans 2 Chroniques 35 et Deutéronome 16. Le roi Josias donna trente mille agneaux et chevreaux « aux sacrificateurs pour la Pâque », mais aussi trois mille bœufs (2 Chroniques 35 :7). Comment furent préparées ces offrandes ? « Ils firent cuire la Pâque au feu, selon l’ordonnance [Exode 12], et ils firent cuire les choses saintes dans des chaudières, des chaudrons et des poêles » (2 Chroniques 35 :13).
Il apparaît clairement que les sacrifices de « la Pâque » mentionnés dans Deutéronome 16 se réfèrent aux sacrifices faits au tabernacle, au début des Jours des Pains sans Levain – la « saison de la Pâque » au sens large. Nous voyons que les instructions dans Deutéronome 16 s’accordent avec celles contenues dans Exode 12.
Une “Soirée mémorable”
Dans Exode 12 :42, il nous est ordonné d’observer « une nuit [qui] sera célébrée » en l’honneur de l’Éternel. En français moderne, nous utilisons l’expression « Soirée mémorable ». Ce verset contient la seule et unique occurrence du mot hébreu shamarim à travers tout l’Ancien Testament. Shamarim est le pluriel de shamar, un mot fréquemment utilisé dans l’Ancien Testament et traduit par « célébrer » ou « observer ». En hébreu, le pluriel d’un mot est souvent utilisé pour marquer un superlatif (par ex. “le saint des saints” ou “le cantique des cantiques”). Il s’agit donc d’une célébration ou d’une observance spéciale. Celle-ci représente le début d’un des événements les plus importants du plan de rédemption de Dieu – l’exode.
La nuit où le « destructeur » passa par-dessus le pays, les Israélites avaient reçu l’instruction de rester chez eux jusqu’au matin (Exode 12 :22). Pharaon se leva pendant la nuit, après la mort des premiers-nés au milieu de la nuit, et il envoya des soldats chercher Moïse. Après que Moïse et Aaron ont parcouru les quelques kilomètres les séparant du palais de Pharaon et se sont entretenus avec lui, ils repartirent et annoncèrent aux centaines de milliers de familles israélites de commencer à s’assembler rapidement. Ce faisant, ils devaient dépouiller les Égyptiens en recevant de leur part de l’or, de l’argent et des bijoux. Alors qu’ils se préparaient à partir, ils voyaient les Égyptiens enterrer leurs morts de la nuit écoulée (Nombres 33 :2-4). Bien que le peuple se soit déplacé à la hâte, il fallait tout de même plusieurs heures pour rassembler plus d’un million de personnes, avec leurs troupeaux d’ovins et de bœufs, en marchant de façon ordonnée (Exode 13 :18). Ils se mirent en marche vers le coucher du soleil du 14 abib, quittant ainsi l’Égypte de nuit (Deutéronome 16 :1).
Notez bien comment Dieu différencie, dans Exode 12, la signification de ces deux soirs : la Pâque et la Soirée mémorable. Les Écritures montrent ce que les Israélites devaient enseigner à leurs enfants à propos de la Pâque : « C’est le sacrifice de Pâque en l’honneur de l’Éternel, qui a passé par-dessus les maisons des enfants d’Israël en Égypte, lorsqu’il frappa l’Égypte et qu’il sauva nos maisons » (Exode 12 :27). Plus loin, nous lisons une signification différente pour l’autre nuit. Il s’agit de la nuit du 15 abib. Les Écritures déclarent : « C’est une nuit qu’on doit observer [une soirée mémorable] en l’honneur de l’Éternel, pour les avoir retirés du pays d’Égypte » (verset 42, Ostervald).
La Pâque commémore l’offrande de « l’Agneau de Dieu » et notre délivrance de la mort par la grâce de Dieu. La Soirée mémorable célèbre le début de notre « exode » spirituel pour sortir du péché ! Nous nous rassemblons au crépuscule, au début du quatorzième jour du premier mois, pour commémorer le sacrifice de notre Sauveur et pour partager les symboles qu’Il a établis lors de Sa dernière Pâque avec Ses disciples. Le lendemain soir, nous organisons un repas festif pour célébrer le début de notre voyage. La destruction n’est pas « passée par-dessus » nous pour que nous continuions à vivre dans l’Égypte spirituelle, mais au contraire pour que nous soyons libres de suivre notre Sauveur sur le chemin conduisant hors d’Égypte, vers la Terre promise – la liberté glorieuse du Royaume de Dieu. Cette soirée qui commence avec les Jours des Pains sans Levain devrait être une occasion joyeuse et festive. Faisons de nos réjouissances et de nos remerciements à Dieu le point central de cette occasion. Nous célébrons le début de notre voyage vers la liberté spirituelle : « Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres » (Jean 8 :36).