Craignez Dieu, pas les hommes !

Roderick Meredith
Rédacteur en chef

Une à deux fois par an, il m’arrive de feuilleter les anciens Envoys – ces albums photos annuels de l’Ambassador College. Je me remémore les gens qui étaient en charge à l’époque où j’étais étudiant, puis lorsque j’y ai enseigné à mon tour pendant 35 ans. Où sont passés tous ces « responsables » ? Qu’est-il arrivé à la plupart des étudiants qui étaient délégués de classe, voire évangélistes dans l’Église de Dieu ? Quelques années après qu’ils aient été diplômés, il m’arrivait de les rencontrer sur les sites de Fête où je voyageais. Ils avaient appris la même vérité que j’avais apprise – et enseignée. Ils observaient les mêmes Jours saints que moi – y compris les « Fêtes d’automne » que vous et moi célébrerons encore cette année.

Mais aujourd’hui, la plupart d’entre eux sont partis.

C’est vraiment triste à voir.Franchement, la majorité d’entre eux ne sont plus là. D’une manière ou d’une autre, la plupart de ces appelés ont abandonné l’œuvre de Dieu, abandonné la vérité et abandonné les valeurs auxquelles ils semblaient tenir fermement lorsqu’ils furent nommés ou ordonnés « dirigeants ».

Pourquoi ?

Dieu seul connaît la réponse. Beaucoup d’entre eux furent mes étudiants, je fus aussi « conseiller d’orientation » pendant de nombreuses années. J’ai beaucoup médité et prié à ce sujet. Lorsque je regarde en arrière, en me souvenant de ces jeunes hommes et de leurs attitudes, des mots et des phrases qu’ils utilisaient parfois, il en ressort un élément-clé. Même si ces hommes étaient souvent issus de familles de l’Église, qu’ils étudièrent à l’Ambassador College et furent enseignés par Herbert Armstrong, Herman Hoeh, moi-même et d’autres, il leur manquait une caractéristique simple mais essentielle.

La plupart de ces étudiants (devenus responsables ou évangélistes) connaissaient bien leur Bible, ils étaient motivés et ils avaient une bonne personnalité, mais il leur manquait une caractéristique essentielle. La parole de Dieu nous dit que cette toute première caractéristique doit venir avant même la véritable sagesse, la compréhension ou la connaissance spirituelle.

Dans le livre des Proverbes, nous lisons que « la crainte de l’Éternel est le commencement de la science ; les insensés méprisent la sagesse et l’instruction » (Proverbes 1 :7). La parole inspirée de Dieu nous dit encore que « le commencement de la sagesse, c’est la crainte de l’Éternel ; et la science des saints, c’est l’intelligence » (Proverbes 9 :10).

La véritable sagesse et la compréhension commencent donc lorsque nous réalisons sérieusement à quel point Dieu est grand et réel, à quel point nous avons besoin de Lui. La foi découle aussi de cette compréhension fondamentale de la réalité de Dieu et de Sa puissance : « Or, sans la foi, il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » (Hébreux 11 :6).

C’est avec cette profonde conscience de la réalité de Dieu, ainsi qu’un véritable respect de la grandeur et de la puissance divines, qu’Abraham – le « père des croyants » – accepta de sacrifier son propre fils (Genèse 22). Mais Dieu l’en empêcha au dernier moment, car Abraham venait de prouver qu’il respectait, révérait et « craignait » profondément Son Créateur. Dieu lui dit : « N’avance pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien ; car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique » (verset 12).

La véritable crainte de l’Éternel

Malheureusement, plusieurs ministres et étudiants dans cette œuvre n’avaient pas la véritable crainte de l’Éternel. Au contraire, en me souvenant de leurs propos et de leurs actions, je vois désormais qu’ils essayaient simplement de « jouer le jeu » et de « réussir » dans l’organisation humaine que nous appelons « l’œuvre ». Certains d’entre eux dirent littéralement devant moi : « Il faut apprendre à faire plaisir au quatrième étage ! » Ils parlaient du dernier étage du bâtiment administratif à Pasadena, où se trouvaient les bureaux de M. Armstrong, puis de M. Tkach et des hauts-dirigeants de l’Œuvre.

Ces déclarations révèlent qu’ils s’agitaient davantage pour plaire à M. Armstrong et aux dirigeants humains que pour plaire à Dieu. Dans leur raisonnement charnel, ils oubliaient que le « bureau » du véritable Dirigeant de l’œuvre est bien au-dessus du « quatrième étage » – ou de tout autre étage !

Dieu n’était pas réel pour eux, alors ils « frottaient la manche », ils flattaient leurs supérieurs dans l’œuvre ou ils coopéraient avec eux, même lorsque ces « dirigeants » agissaient mal, ou – comme cela se produisit plus tard – lorsqu’ils abandonnèrent toutes les vérités du Dieu tout-puissant ! Certains eurent « peur » de perdre leur salaire, leur emploi et leur carrière dans le ministère – car le véritable Dieu n’était pas réel pour eux ! D’autres essayèrent de « jouer des coudes » pour progresser dans l’organisation, par pur matérialisme.

Si vous ou moi abandonnons la vérité – ou la bonne forme de gouvernement que le Christ a toujours mis en place dans Son Église – trouverons-nous la « sécurité » juste en étant nombreux et « en suivant la foule » ? Écoutez ce que Dieu déclare à propos de cette attitude : « Tout cœur hautain est en abomination à l’Éternel ; certes, il ne restera pas impuni. Par la bonté et la fidélité on expie l’iniquité, et par la crainte de l’Éternel on se détourne du mal » (Proverbes 16 :5-6).

Même si sept millions, ou sept milliards, d’êtres humains « unissaient leurs forces » pour s’opposer à Dieu, « toutes les nations sont devant lui comme un rien, elles ne sont pour lui que néant et vanité » (Ésaïe 40 :17). Mais l’homme, ou la femme, qui craint véritablement l’Éternel Dieu finira par triompher.

Bien entendu, une fois que vous avez prouvé où le Christ travaille actuellement, Dieu vous commande de faire preuve de respect et de considération à l’égard de Ses véritables serviteurs. « Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu ; considérez quelle a été la fin de leur vie, et imitez leur foi. Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui, et éternellement » (Hébreux 13 :7-8). Et encore : « Obéissez à vos conducteurs et ayez pour eux de la déférence, car ils veillent sur vos âmes dont ils devront rendre compte ; qu’il en soit ainsi, afin qu’ils le fassent avec joie, et non en gémissant, ce qui ne vous serait d’aucun avantage » (verset 17).

Il nous faut être soumis au ministère et au gouvernement de la véritable Église de Dieu pour toutes les questions pratiques et administratives. Ne soyez pas toujours la personne têtue et récalcitrante avec laquelle tout le monde a des « problèmes ». Mais d’autre part, en ce qui concerne la vérité et les doctrines fondamentales, souvenez-vous que « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui, et éternellement » (Hébreux 13 :8).

La plupart des gens spirituellement « faibles » qui ont quitté la vérité – même à l’époque de M. Armstrong – ne marchaient pas dans la crainte de l’Éternel. Certains quittèrent l’œuvre du Christ vivant parce qu’ils s’étaient « sentis offensés ». D’autres furent tout simplement aspirés par le tourbillon de ce monde par manque de crainte envers leur Créateur, comme Jésus nous a mis en garde : « Celui qui a reçu la semence parmi les épines, c’est celui qui entend la parole, mais en qui les soucis du siècle et la séduction des richesses étouffent cette parole, et la rendent infructueuse » (Matthieu 13 :22).

Endurer jusqu’à la fin !

Posez-vous sérieusement la question de savoir quel est votre « point de rupture » ? Qu’est-ce qui pourrait détourner vos yeux de Dieu vers ce qui vous « entoure » ? Comme ces anciens ministres qui se souciaient davantage du « quatrième étage », êtes-vous trop préoccupé à obtenir une « promotion » au sein de l’organisation religieuse de Dieu ? Êtes-vous contrarié ou amer si quelqu’un d’autre est ordonné diacre ou diaconesse, ou reçoit un honneur quelconque dans l’Église ?

Êtes-vous trop préoccupé par ce que pensent les hommes ? Souvenez-vous de la critique de l’apôtre Jean envers les pharisiens : « Cependant, même parmi les chefs, plusieurs crurent en lui ; mais, à cause des pharisiens, ils n’en faisaient pas l’aveu, dans la crainte d’être exclus de la synagogue. Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu » (Jean 12 :42-43). Que faites-vous pour vous assurer que rien ne pourra jamais vous faire tomber ? Bien que Dieu utilise des femmes et des hommes imparfaits pour accomplir Son Œuvre, rien ne devrait vous entraîner vers l’amertume, la rancœur, le découragement ou l’instabilité, au point de vous détourner du « corps » que le Christ utilise pour accomplir Son Œuvre et prêcher Sa vérité.

Voyez ce conseil inspiré d’Ésaïe : « Cherchez l’Éternel pendant qu’il se trouve ; invoquez-le, tandis qu’il est près. Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme d’iniquité ses pensées ; qu’il retourne à l’Éternel, qui aura pitié de lui, à notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner » (Ésaïe 55 :6-7). Et encore : « Voici sur qui je porterai mes regards : sur celui qui souffre et qui a l’esprit abattu, sur celui qui craint ma parole » (Ésaïe 66 :2).

Une des façons de « craindre Sa parole » consiste à observer les Fêtes annuelles, qui représentent le merveilleux plan de Dieu pour toute l’humanité. Frères et sœurs, nous devons nous préparer diligemment à devenir les « prémices » qui seront littéralement les enfants de Dieu, lorsque Son Fils reviendra, comme le symbolise la Fête des Trompettes. En tant qu’enfants de Dieu, cadets de notre Sauveur Jésus-Christ, nous régnerons sous Lui pendant mille ans, lorsque Satan sera lié, comme nous le révèle le Jour des Expiations. Durant ce Millénium, représenté par la Fête des Tabernacles, le monde entier sera appelé à vivre selon la voie divine, sans les pressions de Satan et de la société auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui. Enfin, lors du jugement du grand trône blanc, symbolisé par le Dernier Grand Jour, nous assisterons le Christ en dirigeant et en servant la vaste majorité des êtres humains qui n’ont jamais connu la vérité et qui recevront alors leur première – et unique – occasion de salut.

Quelle magnifique opportunité nous a été donnée ! Et quel désastre ce serait de nous détourner et de laisser échapper cette formidable récompense que Dieu veut nous donner – sinous persévérons.

Aussi, soyons certains de toujours suivre cette exhortation de l’apôtre Paul : « Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous » (1 Corinthiens 16 :13). Assurons-nous de chercher sincèrement et d’être dirigés par un profond respect, une révérence et une véritable crainte de notre grand Dieu. Prions pour que toutes nos pensées, nos paroles et nos actions soient gouvernées par cette réalité ultime.