Deutéronome 4 :13 – le contrat rompu
Imaginons un homme qui vient d’investir dans l’achat d’une petite maison. Il la rénove avant de la mettre en location et il trouve un locataire potentiel. Les deux parties signent un bail (c.-à-d. un contrat ou une alliance) stipulant que si le locataire paie son loyer à la date convenue et qu’il entretient les lieux, alors il pourra y vivre pour la durée du contrat. Nous retrouvons habituellement de telles conditions dans les contrats de location.
Mais, peu après avoir emménagé, le locataire cesse de payer son loyer et il commence à dégrader la maison. Le propriétaire est alors obligé de dénoncer le non-respect du bail, de le résilier et de demander au locataire de quitter les lieux. Lorsque le contrat est rompu entre les parties, la maison disparaît-elle pour autant ? Bien sûr que non ! La maison existait avant le contrat, elle existe pendant le contrat et elle est toujours là après le contrat. Un accord conditionnel a été signé concernant l’occupation de la maison – pas sur la maison elle-même. Lorsque le contrat prend fin, l’existence même de la maison n’est pas affectée. Cela semble évident, mais lorsqu’il s’agit des commandements de Dieu, les gens perdent parfois cela de vue.
Quiconque a suivi une formation juridique de base sait qu’un contrat (une “alliance”) doit proposer une « contrepartie » ou une « réciprocité », c’est-à-dire que chaque partie a des droits et des devoirs dans cet accord. Chaque signataire doit donner son consentement et recevoir une contrepartie. Vous trouverez ce principe de réciprocité dans presque tous les contrats et en l’absence de contrepartie réciproque, le contrat peut être déclaré nul. Les contrats stipulent souvent que, SI l’une des parties fait telle chose, ALORS l’autre partie pourra faire telle autre chose en retour.
Dieu et l’ancien Israël ont fait une alliance, ou un contrat, au mont Sinaï : « Il prit le livre de l’alliance, et le lut en présence du peuple ; ils dirent : Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit, et nous obéirons » (Exode 24 :7). Dieu avait fixé les termes de l’alliance et Israël les avait acceptés.
Si… alors
Dieu détailla cette alliance – qui contenait des conditions – au peuple d’Israël : « Si vous obéissez exactement à mes commandements, lesquels je vous prescris aujourd’hui, que vous aimiez l’Éternel votre Dieu, et que vous le serviez de tout votre cœur et de toute votre âme, alors je donnerai la pluie telle qu’il faut à votre pays en sa saison, la pluie de la première et de la dernière saison, et tu recueilleras ton froment, ton vin excellent, et ton huile. Je ferai croître aussi dans ton champ de l’herbe pour ton bétail ; tu mangeras et tu seras rassasié » (Deutéronome 11 :13-15, Martin).
Mais il y avait aussi une sanction pour le peuple d’Israël au cas où il ne remplirait pas ses obligations : « Prenez garde à vous, de peur que votre cœur ne soit séduit, et que vous ne vous détourniez, et serviez d’autres dieux, et vous prosterniez devant eux ; et que la colère de l’Éternel ne s’enflamme contre vous, et qu’il ne ferme les cieux, tellement qu’il n’y ait point de pluie ; et que la terre ne donne point son fruit ; et que vous ne périssiez aussitôt sur ce bon pays que l’Éternel vous donne […] Car si vous gardez soigneusement tous ces commandements que je vous ordonne de faire, aimant l’Éternel votre Dieu, marchant dans toutes ses voies, et vous attachant à lui ; alors l’Éternel chassera toutes ces nations-là de devant vous et vous posséderez le pays des nations qui sont plus grandes et plus puissantes que vous » (versets 16-17, 22-23, Martin).
La Bible contient beaucoup d’autres exemples conditionnels (“si… alors”) dans différents aspects de l’ancienne alliance conclue avec la nation d’Israël. Parfois la condition « si… alors » est indiquée, parfois elle est sous-entendue (par exemple, Deutéronome 7 :9-13 ; 11 :8-9, 27-28 ; 29 :15-20 ; Lévitique 26 :3-4, 14-16).
Avant, pendant et après
L’alliance du mont Sinaï, appelée aussi l’ancienne alliance, concernait l’observation des Dix Commandements, pas l’existence des commandements eux-mêmes – comme un contrat de bail concerne l’occupation d’un logement, pas la propriété elle-même. De même qu’une maison existe avant, pendant et après l’expiration d’un contrat, les Dix Commandements existent avant, pendant et après toute alliance basée sur ceux-ci.
En fait, la Bible montre clairement que les Dix Commandements existaient avant, pendant et après l’ancienne alliance – et ils existeront encore dans le Royaume de Dieu !
Par exemple, lorsque Dieu fit alliance avec Abraham et la prolongea avec Isaac – bien avant le mont Sinaï – notez le rôle joué par les commandements : « Séjourne dans ce pays-ci : [alors] je serai avec toi, et je te bénirai, car je donnerai toutes ces contrées à toi et à ta postérité, et je tiendrai le serment que j’ai fait à Abraham, ton père. Je multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel ; je donnerai à ta postérité toutes ces contrées ; et toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce qu’Abraham a obéi à ma voix, et qu’il a observé mes ordres, mes commandements, mes statuts et mes lois » (Genèse 26 :3-5). Le caractère juste et saint de Dieu, ainsi que Sa définition du bien et du mal selon ce caractère, existaient bien avant la création du monde – et Ses commandements existaient bien avant que Dieu ne scelle une alliance avec Abraham et les descendants d’Isaac au mont Sinaï.
Nous savons que les Dix Commandements existaient avant l’ancienne alliance. Dieu l’a clairement affirmé à Abraham, comme Il l’affirma tout au long de l’Ancien Testament – et cette alliance était basée sur les commandements.
Après la mort du Christ, les apôtres enseignèrent à leurs congrégations de garder les commandements. L’apôtre Jean écrivit par exemple : « Si nous gardons ses commandements, nous savons par cela que nous l’avons connu. Celui qui dit : Je l’ai connu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est point en lui » (1 Jean 2 :3-4). L’apôtre Paul mentionne même le sabbat : « Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu. Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses œuvres, comme Dieu s’est reposé des siennes » (Hébreux 4 :9-10).
Dans sa lettre aux Romains, Paul énuméra certains des Dix Commandements. « En effet, les commandements : Tu ne commettras point d’adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et ceux qu’il peut encore y avoir, se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait point de mal au prochain : l’amour est donc l’accomplissement de la loi » (Romains 13 :9-10). Il est évident que les Dix Commandements existaient encore après la mort et la résurrection de Jésus-Christ.
Qu’en est-il pour les derniers jours, à notre époque ? Pendant la grande tribulation, le troisième ange déclarera : « C’est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus » (Apocalypse 14 :12). Le peuple de Dieu continuera à garder Ses commandements jusqu’au retour du Christ. Jésus a dit à Ses disciples que le commandement du sabbat serait toujours valable et qu’il resterait encore saint, aux derniers jours de cette ère : « Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat » (Matthieu 24 :20).
Et qu’en sera-t-il dans le Royaume de Dieu ? Ésaïe prophétisa au sujet du règne du Christ en ces termes : « Des peuples s’y rendront en foule, et diront : Venez, et montons à la montagne de l’Éternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu’il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l’Éternel. Il sera le juge des nations, l’arbitre d’un grand nombre de peuples » (Ésaïe 2 :3-4). Je ne voudrais pas être le « pauvre gars » qui essaierait de dire au tout-puissant Roi des rois et Seigneur des seigneurs que Ses lois et Ses commandements ont été abolis ! Et pourtant, beaucoup de gens enseignent ce mensonge de nos jours !
Commandements ou alliance ?
Certains affirment à tort que l’ancienne alliance était les Dix Commandements. Ils prétendent que si l’alliance avec Israël a pris fin, alors les Dix Commandements ont également pris fin. Le meurtre ne serait donc plus un péché ? Ni le vol ?
Israël accepta les termes de son alliance avec Dieu en disant : « Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit, et nous obéirons » (Exode 24 :7). Les Dix Commandements émanent du caractère même de Dieu et la loi divine n’a pas besoin du consentement humain. Par exemple, que l’humanité le veuille ou non, l’idolâtrie, le vol, l’adultère et les autres transgressions des commandements divins sont des péchés. Ces choses sont mauvaises parce que Dieu l’a décrété et Il dit : « Je suis l’Éternel, je ne change pas » (Malachie 3 :6). Pouvez-vous imaginer une personne dire à Dieu que Ses commandements ne sont pas valides parce que cette personne ne les a pas acceptés en premier lieu ?
D’autres affirment que la virgule, dans le passage suivant (en gras), indique que l’ancienne alliance était les Dix Commandements. Moïse dit à Israël : « Vous vous approchâtes et vous vous tîntes au pied de la montagne. La montagne était embrasée, et les flammes s’élevaient jusqu’au milieu du ciel. Il y avait des ténèbres, des nuées, de l’obscurité. Et l’Éternel vous parla du milieu du feu ; vous entendîtes le son des paroles, mais vous ne vîtes point de figure, vous n’entendîtes qu’une voix. Il publia son alliance, qu’il vous ordonna d’observer, les dix commandements ; et il les écrivit sur deux tables de pierre. En ce temps-là, l’Éternel me commanda de vous enseigner des lois et des ordonnances, afin que vous les mettiez en pratique dans le pays dont vous allez prendre possession » (Deutéronome 4 :11-14). Selon leur raisonnement, l’ancienne alliance et les Dix Commandements sont la même chose. Et si l’ancienne alliance a pris fin, alors notre obligation de garder les commandements a disparu avec la fin de cette alliance.
Mais cette virgule a été ajoutée par les traducteurs – elle n’existe pas dans le texte hébreu. Si vous lisez le verset sans la ponctuation insérée par les traducteurs, le sens devient très clair. Dans Son alliance, Dieu déclara qu’Israël devait « observer les dix commandements ». Cet avertissement est répété dans de nombreux autres passages des Écritures. S’ils le faisaient, alors ils récolteraient les fruits de leur obéissance. L’alliance concernait le fait d’obéir aux commandements. Mais les commandements n’étaient pas l’alliance elle-même. Le verset ne met pas l’ancienne alliance et les Dix Commandements sur un pied d’égalité, même si certains traducteurs préfèrent cette interprétation théologique. Cela n’abolit ni ne diminue aucun des Dix Commandements de Dieu.
Il convient également de noter que le mot « qu’ », dans Deutéronome 4 :13 : « […] son alliance, qu’il vous ordonna d’observer, les dix commandements », est traduit de l’hébreu ‘asher (Strong 834). Ailleurs dans la Bible, ce mot est souvent traduit par une variante de « lequel » dans ce livre de la Bible (voir Deutéronome 1 :22, 12 :7 ; 17 :11, Ostervald ; 33 :1). Ce mot est également traduit par « lequel/laquelle » ailleurs dans le Pentateuque. Ainsi, Deutéronome 4 :13 devrait se traduire : « Il publia son alliance, dans laquelle il vous ordonna d’observer les dix commandements ; et il les écrivit sur deux tables de pierre. » Cela a beaucoup plus de sens.
L’alliance du Sinaï est quelque chose que Dieu fit avec Israël. Mais les Dix Commandements sont aussi éternels que Son caractère divin et ils n’ont pas été créés au mont Sinaï. Dans Deutéronome 10 :12-14, Dieu ordonna à l’ancien Israël de les garder « pour ton bien » (Darby). L’apôtre Paul affirma la même chose après la mort du Christ : « La loi donc est sainte, et le commandement est saint, juste et bon » (Romains 7 :12).
Le vrai problème
Pour ceux qui cherchent à se débarrasser des commandements, le vrai problème est souvent le quatrième commandement sur le sabbat. Ils acceptent qu’il ne faut pas tuer ni voler, mais ils sont très mal à l’aise avec le commandement disant : « Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier » (Exode 20 :8). Ils ne veulent pas y obéir. Ils cherchent toutes sortes d’excuses pour justifier la profanation du septième jour sanctifié par Dieu.
Les auteurs de nombreux ouvrages de référence concernant l’enseignement catholique et leur doctrine officielle affirment ne pas supprimer les Dix Commandements. Ils reconnaissent aussi qu’aucun changement n’a été fait dans la Bible concernant le commandement du sabbat. Ils affirment simplement que, sous l’autorité papale, l’Église catholique a transféré le caractère solennel du sabbat du septième jour au premier jour de la semaine – le dimanche. « L’Église remplaça le samedi par le dimanche par la plénitude de cette puissance divine que Jésus-Christ lui a donnée ! » (Convert’s Catechism of Catholic Doctrine, Peter Geiermann, page 50). Plus tard, lorsque la Réforme rejeta l’autorité catholique, les protestants trouvèrent toutes sortes d’explications différentes pour expliquer l’abandon du quatrième commandement. Mais aucune ne tient vraiment la route.
Certains affirment en effet que « nous n’avons plus les Dix Commandements, mais seulement les Neuf Suggestions ». Ils insinuent qu’avec la mort du Christ pour nos péchés, les Dix Commandements sont partis dans les airs et neuf seulement sont redescendus. Ou encore qu’ils ont été « cloués sur la croix ». D’autres disent aussi que les Dix Commandements ont tous pris fin en même temps que l’ancienne alliance. Mais Dieu ne change pas et, par conséquence, Sa définition du bien et du mal ne change pas non plus. Profaner ce que Dieu a sanctifié, qu’il s’agisse de Son saint nom ou de Son saint jour, est toujours un péché. Nulle part la Bible n’a retiré le caractère saint du sabbat. Faire cela est une tradition des hommes (Marc 7 :8) !
De telles affirmations – dans le but de balayer, d’invalider ou même d’atténuer tout ou partie des Dix Commandements de Dieu – sont fausses.
Jésus nous enseigne que Ses commandements ne changeraient jamais et Il nous mit en garde : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé. Celui donc qui supprimera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux » (Matthieu 5 :17-19). Après une déclaration aussi puissante de notre Sauveur, ne devrions-nous pas enseigner que tous les commandements divins doivent être observés, au lieu de déclarer faussement qu’ils auraient été abolis ?
De nos jours, l’Église de Dieu vit sous les termes de la nouvelle alliance et non de l’ancienne, mais les Dix Commandements – sur lesquels était fondée l’ancienne alliance – existaient avant, pendant et après cette dernière. Et ils seront encore valides dans le Royaume de Dieu. Chacun des Dix Commandements a été donné par Dieu « pour notre bien » !