“Goûtez et voyez combien l’Éternel est bon !”
Pendant les Jours des Pains sans Levain, les sermonettes, les sermons et nos études personnelles portent souvent sur l’utilisation biblique du levain comme une métaphore du péché. Le péché « enfle » comme le levain fait enfler ou lever le pain ; et le levain se répand dans la pâte comme le péché se répand dans notre vie et notre entourage – c’est une image très efficace et instructive. Avant cette Fête de sept jours, alors que nous enlevons de notre domicile le pain levé et les agents levants utilisés pour faire lever de la pâte, nous faisons le parallèle avec la repentance et le fait de mettre le péché hors de notre vie. En refusant de manger du pain levé pendant sept jours (Exode 12 :19), nous symbolisons notre engagement à maintenir ce péché loin de nous.
Mais nous devons nous souvenir que le Tout-Puissant n’a pas appelé cette Fête les « Jours où nous ne mangeons pas de pain levé ». Cette Fête s’appelle les « Jours des Pains sans Levain » ! Sortir le levain de notre maison et l’éviter pendant une semaine ne représente qu’un aspect de cette Fête. Nous allons aussi manger du pain sans levain pendant chacun de ces sept jours : « Et le quinzième jour de ce mois, ce sera la fête des pains sans levain en l’honneur de l’Éternel ; vous mangerez pendant sept jours des pains sans levain » (Lévitique 23 :6). Le commandement au sujet de ce que nous devons manger pendant ces jours est positif – ce n’est pas un ordre négatif concernant ce que nous ne devons pas manger.
Tout comme le levain représente le péché pendant ces jours, le pain sans levain représente la justice du Christ que nous cherchons activement à absorber chaque jour de notre vie. Par exemple, l’apôtre Paul utilisa les deux aspects de cette Fête dans ses instructions : « Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité » (1 Corinthiens 5 :8). Cette Fête doit être observée avec du pain sans levain, pas seulement en enlevant le levain. Comme M. Roderick Meredith le disait souvent, nous devons nous nourrir du Christ.
En se focalisant presque exclusivement sur le fait d’enlever le levain (le péché), et en minimisant ainsi le besoin de manger quotidiennement du pain sans levain (la justice), nous ratons une des grandes leçons que Dieu veut que nous apprenions pendant les Jours des Pains sans Levain ! Une leçon très appétissante.
Les délices uniques de ces jours
Alors que le pain sans levain est souvent qualifié de « pain d’affliction » (Deutéronome 16 :3), soyons honnêtes : la créativité de nos pâtissiers et de nos cuisiniers se révèle au grand jour pendant la Fête des Pains sans Levain. Ma famille et moi-même apprécions la remarquable variété de plats que ma femme et ma belle-mère préparent pendant ces jours magnifiques, ainsi que les autres mets préparés par les autres cordons bleus de notre congrégation. Certaines de ces recettes ne voient la lumière du jour (et la chaleur du four) que pendant cette période de sept jours et il n’est pas rare d’entendre quelqu’un dire : « Mmmmh… nous devrions cuisiner cela toute l’année ! »
Mon épouse prépare des biscuits salés sans levain au fromage que je mangerais volontiers à chaque repas, chaque jour, toute l’année. Lorsque notre congrégation locale organise un buffet pendant les Jours des Pains sans Levain, la section des desserts déborde de gâteaux (sans levain !) et de recettes inventives qui n’apparaissent que pendant cette période de l’année. Même le simple matzo, ou pain azyme – souvent décrit affectueusement comme du « carton comestible » – est transformé en étant nappé de chocolat, avec des éclats de noix et du sel de mer. Ces sept jours engendrent véritablement une époque de délice pour nos papilles gustatives.
Bien qu’il y ait quelque chose à apprendre pendant ces jours au sujet de la simplicité de ce pain très plat et basique (je n’ai rien contre les amateurs de pain azyme !), il y a aussi une leçon à apprendre des mets qui garnissent nos assiettes à cette époque-là. Le roi David exprima exactement ce je ressens lorsqu’il écrivit dans Psaume 34 :9 : « Goûtez et voyez combien l’Éternel est bon ! Heureux l’homme qui se retire vers lui ! » (Ostervald).
Effectivement ! Il est facile de se focaliser exclusivement sur les dangers qui découlent d’une vie dans le péché. De telles craintes devraient assurément augmenter notre motivation à voir la réalité de cet aspect de la Fête – en nous examinant pour trouver les signes du péché et de l’influence de Satan, afin de les enlever de notre vie et de les maintenir loin de nous. Mais les Jours des Pains sans Levain nous invitent aussi à examiner l’autre aspect de la Fête : les délices qui découlent de la recherche de la justice. Ces jours nous invitent à méditer non seulement sur le besoin d’éviter le péché, mais aussi sur la joie liée à une vie menée selon la parole de Dieu, en bénéficiant des bénédictions qu’Il nous accorde.
En vérité, ces jours nous invitent à goûter et à constater que l’Éternel est bon ! Considérons d’autres délices que le Père et le Fils placent devant nous si nous suivons le mode de vie qu’Ils proposent.
Les familles telles qu’elles devraient être
Considérez les joies qui découlent du mariage. Le psychologue Jordan Peterson a noté que même d’un point de vue purement séculier, il n’existe pas de satisfaction fondamentale lorsqu’un couple « vit ensemble » en concubinage, par rapport au fait de se marier en s’engageant pour la vie.
Cette conclusion est confirmée par de très nombreuses études témoignant du fait que les mariages qui durent – qui sont bâtis et entretenus selon la manière prescrite par Dieu dans Sa parole – augmentent le bonheur et la satisfaction de ces couples.
Mais le plus formidable est de savoir que nous n’avons pas besoin de ces chercheurs et de ces universitaires pour découvrir des informations que Dieu partage gratuitement avec nous !
Toutes les joies du mariage – physiques, mentales, émotionnelles et spirituelles – sont disponibles et activées par le mode de vie divin. Les études sans fin des universitaires dans des établissements réputés peuvent être déconcertantes et manquer de fiabilité. Mais nul n’a besoin d’avoir été à l’université pour ouvrir la Bible et comprendre ce dont il ou elle a besoin pour établir et maintenir un mariage rempli de joie, d’épanouissement et de satisfaction.
Nous devons méditer sur les plaisirs de la vie maritale, sur ce havre de paix pendant les tempêtes et sur les différentes facettes du bonheur qui n’est accessible que dans ce cadre-là. Ce faisant, nous pourrons nous joindre à David en déclarant que « l’Éternel est bon » !
Cette bonté se reflète aussi chez les enfants issus de ces mariages. Quel mode de vie, autre que le mode de vie divin, crée un environnement donnant aux enfants l’occasion de croître et de s’épanouir ? La stabilité d’une mère et d’un père aimants, l’instruction de la parole de Dieu, le lien avec une famille qui vous soutient et qui est prête à vous encourager dans vos projets… Dans le sol riche et fertile fourni par Dieu, nos enfants peuvent développer des racines profondes en toute sécurité, avant de faire croître des branches solides vers le ciel et le soleil.
Ceux d’entre nous qui ont grandi sans ces bénédictions – en étant coupés de la « vie sans levain » – peuvent assurément apprécier cela. Nous nous réjouissons lorsque nous voyons nos enfants et nos petits-enfants être invités à la table de Dieu !
La bonne sorte de relations
Les délices de cette table comprennent bien plus que des mariages réussis et des enfants sanctifiés (1 Corinthiens 7 :14). Toutes nos relations deviennent plus riches et plus profondes grâce au privilège dont nous bénéficions de la Fête des Pains sans Levain instituée par l’Éternel.
Alors que le monde se focalise sur les différences entre les générations, ceux qui ont choisi de prendre quotidiennement le pain de vie apprennent à voir les choses différemment. Il est certain que les jeunes grandissent dans un monde et une culture différente de celle de nos aînés, mais avec la direction divine, nous apprenons à ce que ces différences ne définissent pas les relations entre les jeunes et les personnes âgées. Dieu nous libère de nos préjugés naturels et du fait que chaque génération pense que les autres générations « ne peuvent pas comprendre », en nous focalisant plutôt sur ce que nous avons en commun – les choses qui sont vraiment importantes.
Nos enfants apprennent à respecter les années d’expérience que les personnes âgées ont accumulées, en honorant leurs aînés (par ex. Lévitique 19 :32) et en cherchant à apprendre de leur part. Ce faisant, ils développent un état d’esprit qui leur servira pendant le reste de leur vie. Dans le même temps, Dieu enseigne aux personnes âgées à ne pas mépriser la jeunesse des membres les plus jeunes (cf. 1 Timothée 4 :12), mais plutôt à les voir comme Il les voit : des enfants qu’Il aime, qu’Il considère comme étant les Siens et qu’Il désire faire entrer dans Sa propre famille. Quelle bénédiction !
Considérez les amitiés que nous développons au sein du corps du Christ. Lorsque nous considérons ceux que Dieu nous a donnés comme frères et sœurs – reliés à nous par les liens du Saint-Esprit qui dépassent de loin les liens de la chair et du sang – voyons-nous les dons merveilleux et les bénédictions de notre Père éternel à l’œuvre dans notre vie ? Les amitiés dans l’Église sont tellement gratifiantes ! Elles sont un témoignage de la bonté de Dieu et des bénédictions qui sont disponibles lorsque l’amour du Christ demeure en nous.
Prenez le temps pendant ces Jours saints de Printemps de méditer sur les relations que vous avez dans l’Église de Dieu. Ce sont des bénédictions d’une vie sans levain ! Que vous en identifiez beaucoup ou peu, méditez à ce sujet. Êtes-vous reconnaissant(e) ? Avez-vous remercié Dieu pour Sa bonté exprimée à travers la famille spirituelle qu’Il vous a donnée – une famille qui représente, à petite échelle, la famille éternelle que nous hériterons lorsque notre grand Frère reviendra ?
Jésus nous a dit que « quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère, [ou sa femme,] ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle » (Matthieu 19 :29). À travers les amitiés que nous nouons dans l’Église de Dieu – y compris les amitiés que beaucoup d’entre nous entretenons depuis des décennies – nous avons un avant-goût de l’accomplissement ultime de Sa promesse. Le fait de goûter à ces relations est tellement formidable ! Les liens que nous partageons, et qui procurent tant de joie et de satisfaction, sont seulement rendus possibles parce qu’ils sont nourris par notre ingestion quotidienne du pain vivant (Jean 6 :51).
Perspective, but et paix
Méditer sur la bonté de Dieu est le travail de toute une vie ; nous pouvons seulement effleurer le sujet dans un article aussi bref. Jésus a dit qu’Il est venu afin que beaucoup aient la vie et qu’ils l’aient abondamment (Jean 10 :10). Bien que cela se réfère en fin de compte à la vie éternelle en tant qu’êtres spirituels, notre vie actuelle peut déjà être abondante si nous suivons le Christ. Le mode de vie divin est une source de bonheur – non seulement dans le monde à venir, mais aussi dans le monde où nous vivons actuellement. Au cours de cette Fête, vous aurez sans aucun doute l’occasion de songer à de nombreux délices qui ne figurent pas dans cet article.
Parallèlement, nous comprenons que les bénédictions physiques ne sont pas toujours garanties dans ce monde qui est encore celui de Satan (Jean 14 :30 ; 2 Corinthiens 4 :4). Malgré tous leurs efforts, certains chrétiens fidèles et honnêtes n’ont pas encore été bénis avec un conjoint, des enfants ou une bonne santé.
Mais quelles que soient les circonstances, nous pouvons goûter et voir que l’Éternel est bon.
Mon épouse et moi avons souvent considéré l’état de ce monde – à travers notre expérience personnelle et celle des autres – et nous avons noté à quel point la vie pouvait être terrible et sans espoir si nous n’avons pas la perspective que Dieu seul nous offre. Mais notre Père nous donne cette perspective, non seulement pour que le monde ait du sens, mais aussi pour nous remplir d’un espoir qui transcende le monde.
En croyant dur comme fer que Jésus a été ressuscité des morts, et en notant que la joie de l’époque à venir et de la grâce que nous connaissons maintenant devraient nous pousser à glorifier Dieu et à Lui être reconnaissant, Paul fit cette observation :
« C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles » (2 Corinthiens 4 :16-18).
Les philosophies vides des athées et des humanistes ne peuvent rien faire pour nous assurer que nos afflictions sont légères ou temporaires ; pour nous aider à voir que la gloire qui est maintenant à l’œuvre est tellement supérieure au poids de ces afflictions ; et pour nous guider vers un monde encore invisible où se trouve la véritable éternité.
Mais dans le domaine de la vérité divine, grâce à une compréhension qui est seulement possible à travers une relation avec notre Créateur, nous avons une perspective du monde que nous ne pourrions pas posséder autrement. Nous sommes bénis de connaître le but de notre vie – un but qui donne du sens à nos afflictions et qui nous fait tourner les yeux vers une gloire imminente à laquelle aucune épreuve ou aucune souffrance ne saurait être comparée (Romains 8 :18).
Comme David l’a dit à son Maître : « Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires ; tu oins d’huile ma tête, et ma coupe déborde » (Psaume 23 :5). Ceux qui n’ont pas le privilège de manger à la table de l’Éternel n’ont que des miettes pour se nourrir lorsqu’ils affrontent des difficultés. Mais Dieu fournit une nourriture et un breuvage véritables. En s’asseyant loin de la table de Dieu, qui pourrait avoir la même assurance que l’apôtre Paul lorsqu’il nota que « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Romains 8 :28) ? Sans pouvoir déguster les mets que seul l’Éternel peut fournir, qui pourrait avoir accès à « la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence » – une paix qui « gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ » (Philippiens 4 :7) ?
Comme il est formidable de pouvoir goûter cela ! Alors que le monde marche sur la tête – un monde rempli de colère, de peur et de chaos – nous pouvons bénéficier d’une paix véritable qui est disponible à très peu de gens dans notre société. À quel point considérons-nous cela comme quelque chose de précieux ?
Des bénédictions infinies
Passer en revue la multitude de bénédictions que nous recevons en tant que disciples de Jésus-Christ serait une tâche monumentale – beaucoup plus longue que l’espace imparti pour cet article. Méditons-nous sur la vérité réjouissante que nos péchés sont totalement pardonnés à travers le sacrifice du Christ, qui continue encore à intercéder en notre faveur (Hébreux 7 :25) ? Prenons-nous le temps de considérer ce que signifie vraiment le fait de partager la nature divine (2 Pierre 1 :4) ? Tremblons-nous en sachant que Dieu travaille en nous afin de nous permettre d’accomplir ce qu’Il désire dans notre vie (Philippiens 2 :13) ? Et Il est déterminé à achever cette œuvre en nous jusqu’à ce que nous soyons prêt(e)s pour la glorification au retour de Son Fils (Philippiens 1 :6).
Les joies qui découlent de la voie divine sont infinies !
Pendant ces Jours des Pains sans Levain, n’oublions pas l’ordre positif de manger du pain sans levain chaque jour. Qu’il s’agisse d’une bouchée de pain azyme ou d’un biscuit succulent, lorsque nous en mangeons, prenons le temps de méditer sur le besoin de manger du pain sans levain spirituel de la justice. Méditons aussi sur les innombrables bénédictions que nous recevons de ce remarquable régime spirituel, afin de pouvoir déclarer sincèrement avec le roi David : « Goûtez et voyez combien l’Éternel est bon ! Heureux l’homme qui se retire vers lui ! »