Le calendrier hébreu – deuxième partie
Qui a la responsabilité du calendrier ?
(1949-2005)
Suite de l’article « Le calendrier hébreu : Est-il encore valable pour l’Eglise d’aujourd’hui ? »
Dieu S’attend-Il à ce que les chrétiens déterminent individuellement leur calendrier ? Beaucoup d’entre ceux qui se disent des experts en cette matière proclament que leur calendrier est le seul valable. Dieu désirait-Il que le calendrier fût proclamé par une autorité constituée – ou déterminé par tout individu pour soi-même ? De plus en plus, nous constatons que les gens font tout simplement ce qui semble juste à leurs yeux. Dieu est-Il l’auteur d’une telle anarchie spirituelle ? A qui délégua-t-Il la responsabilité du calendrier ?
Dieu dit à Moïse : « Les fêtes de l’Eternel, que vous publierez, seront de saintes convocations. Voici quelles sont mes fêtes » (Lévitique 23 :2). Mais qui devait en faire la proclamation, et en quoi cela consistait-il ?
Le mot hébreu pour convocation est migra, et se réfère à une convocation officielle ou à une assemblée particulière. Dans Nombres 10 :2, il fut dit à Moïse que deux trompettes d’argent devaient être fabriquées, et que l’un de leurs usages principaux consistait à « la convocation [hébreu migra] de l’assemblée ». Qui devait utiliser ces trompettes ? Le verset 8 explique : « Les fils d’Aaron, les sacrificateurs, sonneront des trompettes. Ce sera une loi perpétuelle pour vous et pour vos descendants. » Le verset 10 dit que, « dans vos jours de joie, dans vos fêtes, et à vos nouvelles lunes, vous sonnerez des trompettes, en offrant vos holocaustes et vos sacrifices d’actions de grâces, et elles vous mettront en souvenir devant votre Dieu. Je suis l’Eternel, votre Dieu ». Les sacrificateurs devaient sonner des trompettes d’argent.
Le nom migra est dérivé du verbe qara, qui est traduit par « publierez » dans Lévitique 23 :2 et 23 :4. Qu’est-ce que cela signifie exactement ? Il s’agit du même mot utilisé dans Genèse 1, lorsque Dieu « appela » la lumière jour, et les ténèbres nuit (Genèse 1 :5), lorsqu’Il « appela » le firmament ciel, (verset 8), lorsqu’Il « appela » le sec terre, et l’amas des eaux, mers (verset 10).
Plus loin, nous apprenons que Dieu amena devant Adam les animaux qu’Il avait créés, pour savoir comment Adam les appellerait, « afin que tout être vivant porte le nom [gara] que lui donnerait l’homme » (Genèse 2 :19). Ainsi, nous voyons que gara signifie « appeler » – donner un nom ou désigner. Dans Genèse 1, c’est Dieu, et dans Genèse 2 c’est Adam, qui donnèrent un nom ou désignèrent. Quel rapport avec les jours saints ? Dans Lévitique 23, nous apprenons qu’un certain groupe (“vous” au pluriel) avait la responsabilité de nommer ou de désigner les jours au cours desquels la congrégation devait s’assembler devant Dieu. Nombres 10 explique que cela concernait la prêtrise, et montre par quel moyen devaient être annoncés les nouvelles lunes et les jours de Fêtes. Ce n’était pas une chose à déterminer individuellement ; au contraire il s’agissait d’un sujet qui concernait tous les Israélites, et qui était proclamé par une autorité constituée.
Mais il y a plus ! On est en droit de se demander qui devait nommer, ou désigner, les jours qui étaient considérés comme des Fêtes de l’Eternel. C’était à la prêtrise que revenait le droit de nommer ou de désigner ces jours – de la même façon que Dieu avait donné à Adam l’autorité de nommer, ou de désigner, les animaux de la création. Dieu avait donné à la prêtrise les indications et les principes par lesquels ils pouvaient désigner ces jours, mais Il ne régla pas chaque petit détail. Il leur avait donné les principes d’après lesquels ils devaient faire preuve de jugement !
Il est important de noter la différence entre le sabbat hebdomadaire, donné à l’homme par Dieu, et les Fêtes annuelles qu’Il donna à l’Eglise. Dieu n’avait pas dit à la prêtrise qu’ils avaient la responsabilité de nommer, ou de désigner, le sabbat hebdomadaire. Dieu Lui-même avait publié le sabbat hebdomadaire à la fin de la semaine de la Création. Il avait tout simplement dit à l’homme de se « souvenir », et de considérer comme saint le temps que Dieu Lui-même avait publié. C’était différent pour les Fêtes annuelles, comme le montrent Lévitique 23 :2 et 23 :4. Alors que chaque individu était capable de se rappeler que le septième jour de chaque semaine était saint, il ne pouvait pas le faire pour les Fêtes annuelles. Leurs dates exactes pouvaient varier quelque peu d’une année à l’autre, en fonction des principes que Dieu avait donnés à Moïse, dans Lévitique 23 et ailleurs. Ainsi, nous pouvons voir que chacun, individuellement, peut se souvenir du sabbat hebdomadaire, mais que les Fêtes annuelles doivent être publiées ou désignées par un calendrier déterminé, chaque année, par une autorité constituée. Il n’a jamais été question d’en faire une matière personnelle !
Si chacun cherchait à déterminer son propre calendrier, nous observerions les Fêtes à des jours différents. Cependant, Dieu n’est pas l’auteur de la confusion (1 Corinthiens 14 :33), ni la source d’anarchie spirituelle dont beaucoup font preuve aujourd’hui.
Paul a dit aux frères à Colosse que personne ne les juge au sujet des jours saints, des nouvelles lunes ou des sabbats, mais « le corps est en Christ » – l’Eglise (Colossiens 2 :16-17). L’Eglise n’a cessé de dire que le calendrier hébreu actuel, préservé par la communauté juive, est l’autorité pour les chrétiens d’aujourd’hui.
Quel était le calendrier que le Christ utilisa ?
Par le Nouveau Testament, nous savons que Jésus-Christ observa les jours saints et les Fêtes ordonnées dans Lévitique 23. Le fit-Il en se basant sur un calendrier déterminé par calculs, tel que nous l’utilisons aujourd’hui – un calendrier qui comprenait les règles des « ajournements » – ou utilisa-t-Il un calendrier basé uniquement sur la constatation physique du nouveau croissant de lune ? Une chose est sûre : Jésus-Christ le fit correctement ! Si nous savions ce qu’Il fit, nous devrions tous suivre Son exemple. Est-il possible de savoir ce qu’Il fit ? Sans aucun doute !
Ce n’est ni dans le Talmud, ni dans les écrits rabbiniques rédigés plus tard, qu’il faut aller chercher la sorte de calendrier qui faisait autorité du temps du Christ. Ces documents furent écrits bien après les faits, et racontent l’histoire du point de vue pharisaïque. Puisque les pharisiens dominaient la communauté juive, juste après la chute du temple, leurs traditions en vinrent à être considérées comme la norme du judaïsme. Les rabbins qui composèrent le Talmud étaient leurs successeurs, et ils avaient tendance à mettre en avant leurs traditions venues plus tard.
Il est intéressant de noter que beaucoup de ceux qui disent rejeter le calendrier hébreu, parce qu’ils l’estiment n’être qu’une tradition des pharisiens, utilisent le Talmud comme source d’informations et de définitions du calendrier – au lieu de se reporter à la Bible ! Cependant, plus tard, les rabbins tentèrent d’harmoniser les traditions d’un calendrier qu’ils observaient (ayant la faveur des pharisiens) avec les principes d’un calendrier déterminé par calcul (préservé par la prêtrise sadducéenne), mais les deux n’étaient pas compatibles. Une grande partie de la logique assez libre du Talmud, relative au calendrier, vient de cette tentative de réconcilier l’inconciliable. Mais, nous n’avons pas besoin du récit du Talmud, ni de celui de Josèphe, pour savoir quel était le calendrier que Jésus utilisa. Nous possédons le récit du Nouveau Testament, qui fait autorité !
A partir du récit biblique, nous pouvons trouver trois Fêtes ayant eu lieu durant le ministère du Christ, ainsi que les jours de la semaine correspondant. Comme nous allons le voir, les dates de ces trois Fêtes ne sont compatibles avec les jours de la semaine mentionnés qu’en fonction d’un seul modèle de calendrier – le calendrier utilisé par Jésus-Christ, en vigueur à ce moment-là, selon ce que nous révèle le Nouveau Testament !
L’année de la crucifixion du Christ, donc de Sa dernière Pâque, peut être clairement établie en comparant la prophétie de Daniel 9 avec les faits historiques décrits dans Esdras 7. Daniel explique qu’il y aurait une période de 70 « semaines » prophétiques – c’est-à-dire 490 « jours » prophétiques. Il est dit que 69 « semaines » (soit 483 ans) s’écouleraient entre le décret ordonnant la reconstruction de Jérusalem jusqu’à l’apparition du Messie. Esdras 7 dit que le décret du roi Artaxerxès marque le début du décompte des « semaines » prophétiques.
L’Histoire séculière a clairement démontré que la septième année d’Artaxerxès tombait en 458-457 av. J.-C. La grande question consiste à savoir si l’auteur d’Esdras-Néhémie (un seul livre dans les Ecritures hébraïques), considère que les années du règne d’Artaxerxès doivent être prises en compte d’un automne à l’autre, ou de printemps à printemps ? En comparant avec attention Néhémie 1 :1 et 2 :1, on s’aperçoit que le décompte d’automne à automne est celui qui fut utilisé. Néhémie se réfère à un événement survenu au mois de kislev (décembre), à la 20ème année d’Artaxerxès, suivi plus tard, d’un autre événement au mois de nisan (avril) dans cette même 20ème année d’Artaxerxès. La seule manière de faire tomber ces deux événements, au cours de la 20ème année du roi, ne peut se concevoir que si l’auteur comptait les années du roi d’un automne à l’autre.
Cela veut dire que lorsque Esdras 7 annonce qu’Esdras, porteur du décret, arriva à Jérusalem à la fin de l’été (5ème mois) de la septième année d’Artaxerxès, cela se réfère à l’année 457 av. J.-C. Si nous y ajoutons 483 ans, cela nous amène juste avant la saison des Fêtes d’automne de l’année 27 apr. J.-C. Il s’agissait donc de l’année au cours de laquelle Jésus fut baptisé par Jean-Baptiste, et qui est le point de départ de Son ministère de trois ans et demi. Il commença en automne de l’an 27 et Il fut crucifié au printemps de l’an 31.
Cette référence, dans Esdras, est une base solide pour nous. Nous pouvons aussi savoir, par le récit biblique, outre ces questions de calendrier, que Jésus-Christ fut crucifié un mercredi et qu’Il ressuscita trois jours et trois nuits plus tard, à la fin du sabbat hebdomadaire. Cela veut dire que la Pâque de l’an 31, d’après le temps fixé par les Ecritures pour Sa crucifixion, devait tomber un mercredi. En outre, nous verrons que le jour de la semaine est tout à fait clair pour deux autres dates de Fêtes. L’une est le Dernier Grand Jour de l’année 30, qui tomba lors d’un sabbat hebdomadaire. Et les Ecritures montrent que le second jour saint des Pains sans Levain de l’année 29 tombait lors d’un sabbat hebdomadaire. Maintenant, examinons comment nous datons ces deux Fêtes ?
Jean 7-13 relate les événements de la période des Fêtes automnales, qui précéda la dernière Pâque de Jésus. Une lecture attentive montre aussi que la majeure partie des événements de Jean 8-10 se sont passés lors du Dernier Grand Jour. Les paroles prononcées par le Christ, dans le temple, au soir de ce jour, sont reprises dans Jean 7 :37-39. Au verset 1, nous voyons que Jésus et Ses disciples vinrent au mont des Oliviers pour y passer la nuit, ils s’en retournèrent au temple, tôt, le matin suivant – durant la partie diurne du Dernier Grand Jour (Jean 8 :1-2).
Si nous lisons simplement les chapitres suivants, nous voyons que la femme, surprise en adultère, et la guérison de l’aveugle arrivèrent tous les deux ce même jour. A partir de Jean 9, nous savons déjà que l’aveugle fut guéri au cours d’un sabbat annuel. Jean 9 :14, montre aussi qu’il s’agissait d’un sabbat hebdomadaire, c’est pourquoi cette guérison souleva une telle réaction.
Jean nous fournit les éléments nécessaires à la reconstitution chronologique du ministère du Christ, grâce aux paroles de Jésus et à Ses actes survenus au cours de Fêtes spécifiques. Nous avons déjà vu que Jean-Baptiste baptisa Jésus en automne de l’an 27, au temps exact où le prophète Daniel indiquait que le Messie apparaîtrait. Six mois plus tard, durant la saison pascale de l’année 28, Il entra soudainement dans le temple et Il commença Son ministère public (Jean 2). Lorsque nous lisons attentivement Jean 6-13, nous voyons le déroulement des séquences de la dernière année de la vie de Jésus, de la Pâque de l’année 30 à la Pâque de l’an 31. En conséquence, la seule Pâque qui ne soit pas commentée, dans l’Evangile de Jean, est celle de l’an 29 – mais les événements de la saison de Fêtes de cette année-là sont relatés dans les trois autres récits de l’Evangile.
Matthieu, Marc et Luc racontent tous l’histoire des disciples qui cueillirent des épis, en marchant avec Jésus à travers un champ de blé. L’emplacement de cet incident – dans Matthieu 12 :1-8, Marc 2 :23-28 et Luc 6 :1-4 – montre qu’il eut lieu au début de Son ministère et non au cours de la Pâque de l’année qui précéda Sa crucifixion. Cela ne put avoir lieu qu’à la saison pascale de l’année 29.
Comment nous assurer que cet incident survint dans la saison pascale ? Luc 6 :1 éclaircit ce point en disant que cela arriva « un jour de sabbat appelé second-premier ». Que signifie cela ? La phrase en grec est en sabbato deuteroproto, qui signifie littéralement « le second sabbat de premier rang ». Cette expression ne peut se référer qu’au septième jour des Pains sans Levain, le second sabbat de premier rang, qui avait lieu dans l’année.
Le reste de l’histoire – contenue dans les récits de Matthieu, Marc et Luc – montre qu’il s’agissait également d’un sabbat hebdomadaire. Les trois rédacteurs rattachent cet événement dans le champ de blé à un incident survenu plus tard, lors d’un « autre sabbat » (Luc 6 :6), lorsque Jésus guérit l’homme à la main desséchée. Ce passage, associé à Marc 2 :27-28 – que le sabbat était fait pour l’homme et que Jésus est maître du sabbat – souligne que c’était un jour de sabbat hebdomadaire. Luc est le seul rédacteur qui mentionne un détail qui situe cela dans le second jour des Pains sans Levain.
Ces faits nous donnent-ils la preuve du genre de calendrier que Jésus accrédita au cours de Sa vie ? Si l’on superposait aujourd’hui le calendrier hébreu déterminé par un calcul à notre calendrier civil, notez ce que seraient les dates des événements survenus au cours du ministère du Christ. Souvenez-vous qu’aujourd’hui, les années bissextiles sont les années 3, 6, 11, 14, 17 et 19 d’un cycle de 19 ans. Comment faire pour établir un calendrier obtenu par calcul par rapport à ce qu’il serait, s’il était établi sur l’unique observation du nouveau croissant de lune ?
En l’an 29 apr. J.-C., le dernier jour des Pains sans Levain aurait dû tomber le sabbat 23 avril, selon notre calendrier hébreu traditionnel, obtenu par calcul. Cette date résulte de l’application d’une des règles d’ajournement, puisque le molad (ou nouvelle lune) de tishri, cette année-là, tombait l’après-midi et qu’en conséquence, la déclaration officielle de 1er tishri devait être ajournée au lendemain. C’est la seule façon dont le dernier jour saint des Pains sans Levain pouvait arriver lors du sabbat hebdomadaire, en 29 apr. J.-C. Par comparaison, en simulant sur ordinateur l’écoulement du temps basé sur l’observation de la nouvelle lune, en Judée, cette visualisation physique aurait fait que le dernier jour saint des Pains sans Levain tombât le dimanche 24 avril de l’an 29 de notre ère.
De même, en ce qui concerne le Dernier Grand Jour de l’année 30, les calculs basés sur le calendrier hébreu traditionnel montrent qu’il serait tombé le sabbat 7 octobre. Aucune règle d’ajournement ne s’appliquait à ce jour. Mais, il est intéressant de remarquer que le Dernier Grand Jour ne pouvait tomber lors d’un sabbat hebdomadaire qu’à la seule condition que le calendrier fût basé sur le molad (au milieu de la conjonction) déterminé par calcul, et non pas sur la constatation visible du nouveau croissant de lune. Cela est mis en évidence par la simulation informatique d’observation de la nouvelle lune, en l’an 31 apr. J.-C. Le premier croissant visible ne pouvait pas être vu de Jérusalem avant la nuit du dimanche 17 septembre, faisant que la Fête des Trompettes serait tombée le lundi 18 septembre, et le Dernier Grand Jour le lundi 9 octobre, selon ce décomptage.
En 31 apr. J.-C., la date calculée pour le 1er nisan était jeudi 12 avril, selon le calendrier hébreu traditionnel. Cela ne pouvait arriver que si la règle d’ajournement, qui ne permettait pas que la Fête des Trompettes tombât un vendredi, eût été appliquée. En 31 apr. J.-C., le molad déterminé par calcul tombait un jeudi, et ce n’était qu’en ajournant le 1er tishri au sabbat que la Pâque de l’an 31 avait pu avoir lieu un mercredi. Il est vrai que la nouvelle lune de nisan, visible à l’œil nu, aurait pu être observée le jeudi 12 avril et qu’elle coïncidait également avec la date calculée du 1er nisan. Cependant, nous venons de voir que les dates des autres jours saints, durant le ministère du Christ, ne pouvaient pas coïncider avec les jours de la semaine mentionnés, à moins que le molad ne fût déterminé par calcul, au lieu de l’être par une observation du croissant. Comme déjà vu précédemment, la détermination du calendrier biblique requiert une méthode de calcul.
Il faut également relever un point particulier relatif à la Pâque de l’an 31 apr. J.-C. La Pâque ne pouvait tomber le 25 avril que si l’année 31 était une année intercalaire. Autrement, la Pâque serait tombée un mois plus tôt – le lundi 26 mars ! Si les sacrificateurs avaient suivi un cycle régulier d’années intercalaires, il n’y aurait eu aucune raison d’observer la Pâque en avril, au lieu du mois de mars lors de cette année ! A ce moment-là, l’équinoxe eut lieu le 23 mars, et il aurait été possible pour le sacrificateur de se procurer quelques gerbes à offrir pour le jour de la gerbe agitée – qui, selon le calcul des pharisiens, était le 28 mars, et le 1er avril selon le calcul des sadducéens.
Le Nouveau Testament fait clairement mention de trois Fêtes, qui se déroulèrent durant le ministère du Christ. La Pâque de l’an 31 ne pouvait tomber un mercredi que si l’an 31 était une année intercalaire. Un calendrier déterminé par calcul requerrait que le 1er tishri soit ajourné du vendredi au samedi, afin de permettre une préparation appropriée. Et le Dernier Grand Jour de l’an 30 apr. J.-C. ne pouvait tomber lors d’un sabbat hebdomadaire qu’à la condition que le calendrier eût déterminé par calcul, et que la règle d’ajournement de l’après-midi fût appliquée. D’après les Evangiles, il est évident que le calendrier était déterminé par calcul, et que les règles d’ajournement étaient en vigueur à l’époque du Christ.
Il fallait que le calendrier fût déterminé par calcul et que les règles des ajournements fussent en vigueur, afin que les jours saints mentionnés soient conformes aux récits des Evangiles.
Un calendrier pour l’Eglise, aujourd’hui
Les règles du calendrier hébreu actuel – le calendrier traditionnellement utilisé par l’Eglise de Dieu – sont basées sur des principes bibliques. Comme nous l’avons vu, ces règles viennent directement des Ecritures et ne dépendent ni des traditions du Talmud, ni d’autres légendes. En outre, les Ecritures révèlent clairement que Dieu avait assigné à un corps constitué, à l’ancienne prêtrise, la responsabilité de nommer, ou de publier, les Fêtes annuelles. Il ne fut jamais question d’interprétation personnelle. En plus, nous avons l’exemple personnel de Jésus-Christ, qui est rapporté par les Evangiles. Le calendrier que le Christ utilisa est, de loin, le plus conforme avec celui de l’Eglise, aujourd’hui, que toutes les autres solutions proposées.
L’Eglise a clairement et fermement jugé que les chrétiens devraient se conformer au calendrier reçu des Hébreux pour l’observance des Fêtes divines. Il est intéressant que nous ayons le témoignage et la preuve historique venant, ni plus ni moins de l’empereur romain Constantin, que trois siècles après la crucifixion du Christ, la véritable Eglise calculait la date des Fêtes selon le même calendrier, qui était en vigueur dans la communauté juive. Au concile de Nicée, tenu en 325 apr. J.-C., un débat s’engagea sur le moment où il fallait célébrer la fête pascale (les premiers catholiques étaient en train de remplacer la Pâque par la fête d’Isthar (les Pâques), mais ils utilisaient encore la dénomination biblique – le terme grec pascha).
Notez certains extraits du décret de Constantin, tels qu’ils ont été préservés par l’historien Eusèbe, de l’Eglise primitive. Il écrivit que cela semblait « des plus indignes que nous observions la coutume juive pour célébrer la plus sainte des célébrations […] en rejetant la façon de faire de ce peuple, nous devrions perpétuer pour les siècles à venir la célébration de ce rite de manière plus appropriée […] ensuite, ne conservons rien de commun avec cette populace hostile des Juifs […] Retirons-nous, mes très honorables frères, de cette très odieuse compagnie. Ce serait en effet d’un ridicule extrême qu’ils puissent se vanter dédaigneusement, que nous ne puissions pas célébrer ce rite [qu’ils ont gardé, sans avoir recours à leurs directives […] nous égarant dans l’erreur la plus grossière, au lieu de reconsidérer dûment leur façon de calculer] » (A Historical View of the Council of Nicea, Eusèbe, pages 52-53. C’est nous qui traduisons). Constantin, comme beaucoup de ceux qui s’autoproclament experts, aujourd’hui, se prétendait être plus intelligent au sujet du calendrier que ne l’étaient les Juifs, et assurait qu’il pouvait corriger leurs calculs. L’agressivité de Constantin n’était pas spécialement tournée contre les Juifs, mais contre les chrétiens qui tenaient compte du calendrier juif pour déterminer le moment de la Pâque. La véritable Eglise ne se basait pas sur son propre modèle de calendrier ; elle se basait sur le même modèle que Jésus Lui-même avait observé – celui qui avait été préservé et utilisé par les Juifs !
Le calendrier hébreu est-il valable pour l’Eglise, aujourd’hui ? Absolument ! Il correspond aux instructions révélées, dans la Bible ; il fut déterminé par les autorités agréées de Jésus-Christ Lui-même, et fut observé au commencement par l’Eglise de Dieu. Que demander de plus ?