Le grain et la paille
« Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous les vivants, qui serons restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles » (1 Thessaloniciens 4 :16-18).
Qui, dans l’Église de Dieu, n’a jamais imaginé à quoi pourrait ressembler ce bruit tonitruant et quel sera l’enthousiasme de savoir que l’accomplissement de l’ancienne promesse de la Fête des Trompettes arrive finalement ? Puis, imaginez la transformation « en un clin d’œil » (1 Corinthiens 15 :52) qui nous séparera totalement du monde corrompu et qui nous fera entrer dans la gloire de la famille immortelle de Dieu !
Un des thèmes récurrents dans la Bible est la séparation par Dieu des bons et des mauvais fruits. Notre Père possède à la fois la volonté et la capacité de le faire. Les Jours saints annuels et leur concomitance avec le cycle des moissons dans l’ancien Israël permettent d’identifier des éléments dans le plan de salut. Alors que nous venons de terminer un cycle annuel de Fêtes, il est important de nous souvenir du thème des moissons. Voyons quelques exemples.
Une pratique ancienne
En croissant, le blé ou l’orge présentent une longue tige qui soutient une « tête » – un épi – formée par des grains nutritifs entourés d’une enveloppe non comestible. Pendant l’étape du battage, les grains de blé sont détachés des enveloppes (les glumes et les glumelles) et de la tige sur une aire de battage. Les gerbes de blé sont battues à la main ou par l’action d’une planche à dépiquer (un plateau ressemblant à une luge) tirée par un animal. Il s’agissait d’un aspect essentiel de la moisson dans les temps anciens – et qui est toujours en application dans certaines régions du monde. Le produit de ce battage est un mélange de grains de blé et de particules non comestibles appelées la balle – ressemblant à une sorte de paille très fine faite des enveloppes et du haut de la tige. Ensuite, ce mélange est projeté en l’air et la balle qui est plus légère est emportée par le vent, tandis que les grains plus lourds retombent dans le panier (le van) de l’ouvrier. Plus tard, ce même principe a été mécanisé au moyen d’un ventilateur à vannage, comme le tarare. Ce processus de séparation des grains de la balle s’appelle le vannage.
En décrivant ce que Jésus fera à Son retour, Jean-Baptiste proclama : « Il a son van à la main ; il nettoiera son aire, et il amassera le blé dans son grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint point » (Luc 3 :17). Assurément, les perspectives à long terme pour la « paille spirituelle » ne sont pas très bonnes.
Il est important de se souvenir que le bien et le mal croissent souvent à proximité l’un de l’autre. En se référant au Père, Jésus déclara : « Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes » (Matthieu 5 :45). À notre époque, les injustes prospèrent souvent davantage que les enfants de Dieu vivant au milieu d’eux, mais le temps viendra – représenté par la Fête des Trompettes – où Dieu séparera ceux qui sont Ses bons fruits.
Voici la description faite par Jésus :
« Le royaume des cieux est semblable à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ. Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l’ivraie parmi le blé, et s’en alla. Lorsque l’herbe eut poussé et donné du fruit, l’ivraie parut aussi. Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire : Seigneur, n’as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ? Il leur répondit : C’est un ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent : Veux-tu que nous allions l’arracher ? Non, dit-il, de peur qu’en arrachant l’ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez croître ensemble l’un et l’autre jusqu’à la moisson, et, à l’époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez d’abord l’ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier » (Matthieu 13 :24-30).
Lors de la moisson spirituelle, lorsque les enfants engendrés de Dieu entreront dans Son Royaume, une séparation aura lieu.
L’aire de battage d’Ornan
Voyons un autre exemple. Saviez-vous que le mont du Temple à Jérusalem – l’emplacement du temple de Salomon – se trouve sur le site d’une ancienne aire de battage ?
« David dit à Ornan : Cède-moi l’emplacement de l’aire pour que j’y bâtisse un autel à l’Éternel ; cède-le-moi contre sa valeur en argent, afin que la plaie se retire de dessus le peuple […] Et David donna à Ornan six cents sicles d’or pour l’emplacement » (1 Chroniques 21 :22, 25).
« Salomon commença à bâtir la maison de l’Éternel à Jérusalem, sur la montagne de Morija, qui avait été indiquée à David, son père, dans le lieu préparé par David sur l’aire d’Ornan, le Jébusien » (2 Chroniques 3 :1).
Avant de poursuivre, il serait intéressant de s’attarder un peu sur la géographie. À l’époque du roi David, l’aire de battage d’Ornan était située à quelques centaines de mètres de la petite ville fortifiée de Jérusalem. Le dôme du Rocher se trouve actuellement sur ce terrain. L’aire de battage et la ville occupaient toutes deux une colline de faible altitude, le mont Moriah (ou Morija), aussi appelé Sion. Il se trouve à environ 900 m à l’est du mont des Oliviers. Entre ces deux monts se trouve la vallée du Kidron, aussi connue dans l’Antiquité comme la vallée de Josaphat. À environ 90 km au nord, le mont Meguiddo (Har Megiddo ou “Harmaguédon”) surplombe la vallée de Jizréel (ou plaine d’Esdrélon).
Vous entendez parfois des gens se référer à la « bataille d’Harmaguédon », mais la Bible mentionne que cet emplacement – Har Megiddo – sera l’endroit où se rassembleront les armées avant de marcher sur Jérusalem. C’est à Jérusalem qu’aura lieu cette terrible bataille, dans la vallée de Josaphat, un nom signifiant « l’Éternel juge ». « Car ce sont des esprits de démons, qui font des prodiges, et qui vont vers les rois de toute la terre, afin de les rassembler pour le combat du grand jour du Dieu tout-puissant […] Ils les rassemblèrent dans le lieu appelé en hébreu Harmaguédon » (Apocalypse 16 :14, 16).
La Bible raconte l’Histoire
Les prophéties annoncent de façon détaillée les événements du « combat du grand jour du Dieu tout-puissant ». Voyez ces passages :
« Je rassemblerai toutes les nations, et je les ferai descendre dans la vallée de Josaphat [la vallée du Kidron] ; là, j’entrerai en jugement avec elles, au sujet de mon peuple, d’Israël, mon héritage, qu’elles ont dispersé parmi les nations, et au sujet de mon pays qu’elles se sont partagé » (Joël 3 :2).
« J’assemblerai toutes les nations à Jérusalem pour lui faire la guerre ; et la ville sera prise ; les maisons seront pillées, les femmes violées, et la moitié de la ville s’en ira en captivité. Mais le reste du peuple ne sera pas retranché de la ville. Et l’Éternel sortira, et combattra contre ces nations, comme lorsqu’il combattit au jour de la bataille. Ses pieds se poseront, en ce jour-là, sur la montagne des Oliviers qui est en face de Jérusalem, à l’orient » (Zacharie 14 :2-4, Ostervald).
« Que les nations se réveillent, et qu’elles montent vers la vallée de Josaphat ! Car là je siégerai pour juger toutes les nations d’alentour. Saisissez la faucille, car la moisson est mûre ! Venez, foulez, car le pressoir est plein, les cuves regorgent ! Car grande est leur méchanceté. C’est une multitude, une multitude, dans la vallée du jugement […] Le soleil et la lune s’obscurcissent, et les étoiles retirent leur éclat. De Sion l’Éternel rugit, de Jérusalem il fait entendre sa voix ; les cieux et la terre sont ébranlés. Mais l’Éternel est un refuge pour son peuple, un abri pour les enfants d’Israël. Et vous saurez que je suis l’Éternel, votre Dieu, résidant à Sion, ma sainte montagne. Jérusalem sera sainte, et les étrangers n’y passeront plus » (Joël 3 :12-17).
À travers le prophète Daniel, Dieu décrit ce moment historique comme l’élimination de la paille (ou la balle) :
« Tu regardais, lorsqu’une pierre se détacha sans le secours d’aucune main, frappa les pieds de fer et d’argile de la statue, et les mit en pièces. Alors le fer, l’argile, l’airain, l’argent et l’or, furent brisés ensemble, et devinrent comme la balle qui s’échappe d’une aire en été ; le vent les emporta, et nulle trace n’en fut retrouvée. Mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne, et remplit toute la terre » (Daniel 2 :34-35).
Cette grande montagne qui grandit pour remplir la Terre est le Royaume de Dieu. Le même Jésus qui était venu comme un humble agneau revient cette fois-ci comme un puissant guerrier – celui qui « combat au jour de la bataille » – pour régner sur les nations et les paître avec « une verge de fer » (Apocalypse 2 :27 ; 12 :5 ; 19 :15).
Il apparaît que l’emplacement de l’aire de battage d’Ornan sera aussi le théâtre de la plus grande séparation du blé de la balle de l’Histoire.
De bons conseils
Dieu déclare que nous devrons être patients alors qu’Il accomplit Son objectif à cette époque, mais parfois Ses enfants peuvent se décourager car ils traversent de nombreuses épreuves tandis que les injustes semblent prospérer. Pendant la longue attente entre les différentes saisons des Jours saints, souvenons-nous d’une vérité importante : bien que le monde aime les siens, Dieu aime encore plus les siens. Son désir est tourné vers l’ouvrage de Ses mains (Job 14 :15) et Il accomplira sans aucun doute ce qu’Il a promis, en séparant le blé de la paille, et en rendant Ses enfants immortels. Notre tâche est d’être Ses serviteurs fidèles, prolifiques et obéissants jusqu’à ce que notre Seigneur revienne. Il nous a laissé de bons conseils :
« Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous savez que l’été est proche. De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l’homme est proche, à la porte. Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n’arrive […] Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra […] C’est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y penserez pas » (Matthieu 24 :32-34, 42, 44).
Puis Il réitéra Son ancienne promesse !
« Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs ; et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde » (Matthieu 25 :31-34).
Nous devrions tous méditer sur cette grande promesse, qui se réalisera pendant le Jour des Trompettes, et l’apprécier à sa juste valeur.