Les chrétiens devraient-ils célébrer les anniversaires ?
Job était un homme « intègre et droit ; il craignait Dieu, et se détournait du mal » (Job 1 :1). Il avait sept fils qui, « chacun dans sa maison, à son jour », donnait un festin (Job 1 :4, version Darby). Pour de nombreux commentateurs, les mots « son jour » (yowm en hébreu) sont une référence à son anniversaire, [ou au jour de sa naissance] comme cela est mentionné dans Job 3 :1.
Chaque fois que s’achevait l’une de ces célébrations, Job se sentait obligé d’offrir un holocauste, car il pensait : « Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils offensé Dieu dans leur cœur. C’est ainsi que Job avait coutume d’agir » (Job 1 :5). Pourquoi Job craignait-il que ses fils pèchent en célébrant leur anniversaire ?
Il y a une grande différence entre le fait de reconnaître qu’on prend de l’âge, et celui de participer à la célébration d’un anniversaire où de nombreuses personnes sont invitées, en l’honneur de cet événement. Aussi surprenant que cela puisse être pour certains, la tradition de fêter les anniversaires est non seulement ancienne, mais aussi fermement enracinée dans la religion. Notez, par exemple, le commentaire suivant tiré de Encyclopedia of Religion and Ethics : « La coutume de la commémoration du jour de la naissance est rattachée, dans sa forme, au calcul du temps et, dans son contenu, à certains principes religieux » (“Birthday”, page 663. C’est nous qui traduisons tout au long de cet article).
Le monde occidental utilise le calendrier grégorien, du Pape Grégoire, qui corrigea le précédent calendrier « julien », au 16ème siècle. Plusieurs mois de ce calendrier portent le nom de dieux païens. Par exemple, janvier en raison du dieu Janus, février en raison d’une ancienne fête païenne et mars en raison du dieu Mars. Cela illustre l’étroite relation que la religion a eu avec l’observance du temps au cours de l’Histoire.
Les Hindous ont aussi leur propre calendrier, basé sur les signes du zodiaque. La plupart des pays musulmans utilisent le calendrier islamique. Les Juifs utilisent le calendrier hébreu. Si vous voulez fêter votre anniversaire, vous devez d’abord vous demander selon quel calendrier. Utiliseriez-vous un calendrier païen romain, ou le calendrier que Dieu, qui créa le temps, donna à Son peuple ?
A l’origine, on ne célébrait que les anniversaires des dieux et des souverains, c’était important pour les gens. On croyait que le dieu particulier avait une influence spéciale sur la personne qui naissait ce jour-là. On croyait aussi que le destin personnel du souverain, et celui de la nation étaient suspendus à sa date de naissance. De telles croyances sont une mine d’or commerciale pour l’astrologie, comme nous allons le voir.
Dès le début dans l’Histoire, les anniversaires des dieux et des souverains (souvent les mêmes), donnaient lieu à des festivités importantes. « Les festivités dédiées aux dieux correspondaient souvent au jour de leur anniversaire » (Encyclopedia of Religion and Ethics, page 666). L’anniversaire du dieu-soleil, célébré sous différents noms dans le monde entier, était comme de nos jours une fête importante. « Les Egyptiens représentaient la renaissance du soleil par l’image d’un nouveau-né. Lorsqu’ils célébraient l’anniversaire du soleil, lors du solstice d’hiver, les enfants qui venaient au monde ce jour-là étaient présentés. La vierge qui conçut et mis au monde un fils le vingt-cinq décembre était sans doute la grande déesse orientale, que les Sémites appelèrent la vierge du ciel ou la déesse du ciel ; c’était une forme d’Astarté dans le pays » (The Golden Bough, part IV, “Adonis, Attis, Osiris”, vol. I, page 303).
Vous rendez-vous compte que la tradition des vœux, des cadeaux, des gâteaux d’anniversaire et des bougies proviennent de la superstition et de l’idolâtrie ? « A l’origine, l’idée [des vœux d’anniversaire et de bonheur] tire ses racines de la magie. L’exploitation des enchantements en faveur du bien ou du mal est le principal usage de la sorcellerie. La personne [qui fêtait son anniversaire] était principalement sujette aux sortilèges, car elle était alors environnée par les esprits. La veille de son anniversaire, ses anges gardiens, qui planaient au-dessus du lit, lui apportaient des prédictions sous forme de songes. Les vœux avaient une puissante influence sur la bonne ou mauvaise santé de la personne, car elle était plus proche du monde des esprits, ce jour-là. De bons vœux étaient synonymes de réussite, mais le contraire était également vrai. Le jour de son anniversaire, il fallait donc éviter ses ennemis et ne s’entourer que d’amis. “Happy Birthday”, “Joyeux anniversaire”, “Bon anniversaire” étaient les vœux traditionnels ». (The Lore of Birthdays, Linton, page 20). « Celui qui fêtait son anniversaire était en danger ce jour-là, car il était à la merci des bons et des mauvais esprits ». Que fallait-il faire pour se protéger contre ces esprits malveillants ? « La présence des amis et le témoignage de leurs vœux aidaient à le protéger contre le danger inconnu et permanent » (Funk & Wagnalls Standard Dictionary of Folklore, Mythologie and Legend, page 144).
La distribution des cadeaux d’anniversaire est associée à la présentation des sacrifices aux dieux païens, le jour de leur anniversaire. Cette tradition se rattache certainement aux mêmes superstitions qui ont institué les vœux d’anniversaire. « L’échange des présents […] est associé avec l’importance de s’insinuer dans les bonnes grâces des fées, bienveillantes ou malveillantes » (Ibid.).
Les gâteaux d’anniversaire traditionnels et les bougies tirent aussi leur origine dans l’adoration des anciennes idoles païennes. Les anciens croyaient que la flamme des bougies avait des propriétés magiques. Ils priaient et faisaient des vœux pour qu’ils soient transmis aux dieux par la flamme des bougies. Cette tradition, qui consiste à faire un vœu en soufflant les bougies, est encore largement pratiquée aujourd’hui. Les Grecs célébraient l’anniversaire de la déesse de la lune, Artémis, avec des gâteaux ornées de bougies allumées (The Love of Birthdays, page 18). La « déesse-mère » était (et l’est encore) adorée sous de nombreux noms différents. Artémis, ou Diane, était généralement re-présentée comme une vierge, mais à d’autres moments comme une déesse-mère (The Dictionary of Classical Mythology, Religion, Literature and Art, “Artemis”, pages 71-73 ; The Golden Bough, Macmillan abridged édition, page 163). Elle était l’une des déesses grecques, qui s’identifiait sous de nombreux aspects à Ishtar ou Ashtoreth (Funk & Wagnall New Encyclopedia, “Astarté”, vol. 2, page 376). Ishtar (connu aussi sous le nom Astarté) était le nom le plus souvent utilisé pour la « déesse-mère » au Moyen-Orient. Les Phéniciens l’adoraient sous le nom Ashtoreth (ou Astarté), comme le firent souvent les Israélites et les Juifs (Juges 2 :13 ; 10 :6 ; 2 Rois 23 :13). En Egypte, même après la destruction de Jérusalem par Nebucadnetsar, les Juifs célébraient encore la fête de cette « reine du ciel » païenne, en cuisant des gâteaux (Jérémie 7 :18 ; 44 :19). La célébration des anniversaires n’est qu’un exemple des nombreuses coutumes païennes qui subsistent de nos jours.
La cérémonie des anniversaires est étroitement liée à l’astrologie. L’astrologie est basée sur l’idée que le destin de l’homme est contrôlé par l’emplacement et la course du soleil, de la lune et des étoiles. C’est pourquoi l’adoration de ces corps a été substituée à celle du Créateur, de Celui qui créa l’homme et les cieux, et qui est le Véritable Arbitre de la destinée humaine. De telles croyances étaient courantes dans l’Egypte antique. « Les Egyptiens […] découvrirent, à partir du jour de la naissance d’un homme, ce qu’il rencontrera au cours de sa vie, comment il terminera ses jours, et quelle sorte d’homme il sera » (Hérodote, Persian Wars, livre II, chapitre 82).
Puisque l’on croyait que la position des étoiles au moment de la naissance influençait l’avenir de l’enfant, les horoscopes astrologiques sont venus ensuite, prétendant prédire l’avenir, en fonction de la date de naissance. « Les anniversaires sont intimement associés aux étoiles, car sans calendrier, personne ne pourrait déterminer la date pour célébrer son anniversaire. Ils dépendent aussi des étoiles pour une autre raison, car aux temps anciens, les registres des dates de naissance permettaient aux astrologues d’établir un tableau des horoscopes » (The Lore of Birthdays, page 53). La traduction d’Hérodote par Rawlinson comporte, au bas de la page, l’annotation suivante : « Très tôt, les horoscopes ont été utilisés en Egypte […] et Cicéron parle des Egyptiens et des Chaldéens qui prédisaient […] le destin d’un homme à sa naissance, par leurs observations des étoiles » (livre II, chapitre 82, note). Voici un exemple plus récent sur l’importance des horoscopes au Mexique : « Les horoscopes étaient préparés à partir de ces signes [astrologiques] pour le jour et l’heure de la naissance. Chaque Mexicain portait tout au long de sa vie, comme une sorte de nom personnel, le signe de sa naissance » (Encyclopedia of Religion and Ethics, vol. II, “Birthday”, page 664).
L’astrologie avait une puissante influence au cours du Moyen-Age dans l’Europe dite chrétienne, elle était presque universellement acceptée. (Le Vatican possède la plus grande bibliothèque astrologique au monde). La politique, aussi bien que la religion, était fortement influencée par l’astrologie. Peu de rois se seraient risqués à déclarer la guerre sans avoir d’abord consulté leurs astrologues. Et la plus grande partie de ce qui était considéré comme de la médecine et de la science à cette époque-là, était basé sur l’astrologie.
L’astrologie continue à avoir de très nombreux partisans dans le monde entier, même si beaucoup ne la prennent pas au sérieux. Chez les Hindous, même les familles les plus pauvres économisent péniblement quelques roupies pour faire rédiger un horoscope à leur progéniture par un astrologue. Il est très difficile pour un Hindou de se marier, si lui ou elle ne peuvent présenter un horoscope détaillé. Les étoiles doivent s’harmoniser avant que ne commencent les fiançailles. Peu d’Hindous prennent des décisions importantes sans consulter au préalable leur horoscope. En Inde, les fermiers comptent sur les astrologues pour leur dire quand et où ils doivent planter, et quand il faut récolter. « De fait, tous les ministres du gouvernement indien ont leur état- major personnel d’astrologues pour les conseiller sur les questions politiques (St Louis Globe-Democrat, 6 janvier 1983, page 2A). L’Inde n’est qu’un exemple parmi tant d’autres sur la façon dont l’astrologie influence la vie quotidienne, même dans le monde moderne. Les rubriques qui traitent de l’astrologie sont parmi les plus populaires des grands quotidiens. Bien sûr, les conseils que lisent des millions de personnes changent selon la date de naissance du lecteur.
Aujourd’hui, comme durant des milliers d’années, les nations et les cultures, continuent à croire que le destin d’une personne est associé à la date de sa naissance. Par exemple, Sir James G. Frazer écrivit qu’à Madagascar, on croyait que « le destin de chacun était déterminé par le jour ou l’heure de sa naissance » (The Golden Gough, partie I, vol. 1, page 173). L’Encyclopedia of Religion and Ethics fait la remarque suivante au sujet de telles superstitions dans de nombreuses sociétés : « Les circonstances présentes au moment de la naissance pouvaient être de bonne augure ou de mauvaise augure. N’importe quel objet ou situation observé pouvait affecter le destin de l’enfant » (Vol. II, “Birthday”, page 663). Jusqu’à une période très récente, dans plusieurs sociétés tribales, les enfants qui naissaient lors des jours considérés « malchanceux » étaient mis à mort.
La célébration des anniversaires est-elle une tradition chrétienne acceptable ? Est-elle approuvée par Dieu ? Jésus, les apôtres ou l’Eglise primitive, célébrèrent-ils les anniversaires ?
Lorsque le Nouveau Testament fut rédigé, la pratique des anniversaires était courante, en particulier chez les nations païennes. Josèphe mentionne celles de plusieurs dirigeants, lesquelles étaient souvent accompagnées de menaces ou d’actes de violence. Par exemple, après avoir détruit Jérusalem et le temple, en l’an 70 apr. J.-C., le général romain Titus se rendit à Césarée de Philippe, où il célébra solennellement l’anniversaire de son frère en massacrant plus de 2500 captifs juifs. Peu de temps après, s’étant rendu à Berytus en Phénicie, il célébra celui de son père en faisant massacrer « une grande multitude » des captifs (War of the Jews, 4.3.1). Des exemples similaires de massacres et de mutilations, lors des anniversaires de personnages importants, sont courants dans l’Histoire.
Cependant, les pratiquants juifs ne célébraient pas les anniversaires (Josèphe, Against Apion, 2.26) ; ils considéraient généralement que le jour de la mort d’une personne avait plus de signification que le jour de sa naissance (Ecclésiaste 7 :1). Il ne nous a été donné aucun commandement, ni aucun exemple, comme quoi un chrétien devait observer l’anniversaire du Christ ou le sien. La date précise de la naissance de Jésus est restée délibérément imprécise. Plus de deux siècles après l’époque du Christ, les chrétiens, en général, « considéraient les festivités des anniversaires comme une survivance de pratiques hérétiques. Les festins grecs et romains d’anniversaires étaient considérés comme des orgies païennes » (The Lore of Birthdays, page 42). Parmi les premiers chrétiens, de telles célébrations étaient « immorales et frivoles ».
Lorsque nous examinons minutieusement les principes des lois divines, et que nous les comparons aux célébrations d’anniversaire, nous pouvons comprendre pourquoi ni le Christ, ni Ses apôtres, ni leurs véritables disciples n’ont fêté leurs anniversaires. Comme nous l’avons vu précédemment, cette pratique tire ses origines de l’idolâtrie et de l’adoration du soleil, de la lune et des étoiles. Dieu ne veut pas que nous croyions que la date de notre naissance ait une quel- conque incidence sur notre comportement, notre bien-être et notre bonheur. Il veut que nous comprenions que c’est en Le servant et en obéissant à Ses lois, que nous serons heureux. Dieu a dit à Son peuple : « N’imitez pas la voie des nations, et ne craignez pas les signes du ciel, parce que les nations les craignent. Car les coutumes des peuples ne sont que vanité » (Jérémie 10 :2-3). Lorsque nous apprenons la vérité, Dieu S’attend à ce que nous renoncions aux coutumes idolâtres, fondées sur l’adoration de la création au lieu du Créateur.
Il se peut que certaines personnes se justifient, en déclarant qu’elles n’ont pas l’intention d’honorer des dieux païens, et qu’elles ne pensent pas à cette dimension astrologique lorsqu’elles participent à un anniversaire. Peut-être était- ce aussi le cas des fils de Job, mais leur adoption manifeste d’une vaine coutume – qui tire clairement ses origines de l’idolâtrie – inquiétait Job, car ils avaient pu « pécher et offenser Dieu dans leur cœur » (Job 1 : 5). Il est clair que Dieu ne veut pas que nous adoptions de telles coutumes, et que l’Eglise apostolique rejetât la tradition des anniversaires de naissance.
Il se peut que, pour certaines personnes, les anniversaires ne soient qu’une tradition purement séculière, dénuée de toute signification religieuse. Cependant, nous devons rester vigilants sur sa véritable origine, et sur la signification religieuse qu’ils avaient – et qu’ils ont encore – pour la vaste majorité des gens.
Souvenez-vous que Pharaon (Genèse 40 :20), tout comme le roi Hérode (Matthieu 14 :6) fêtaient les anniversaires ! Non seulement ces célébrations déshonoraient Dieu, mais elles étaient aussi caractérisées par des exécutions d’êtres humains ! En tant que chrétiens, nous avons reçu l’avertissement de « fuir l’idolâtrie » sous toutes ses formes (1 Corinthiens 10 :14). A cet égard, notre conduite et notre refus, ordonnés par Dieu, d’adopter des coutumes idolâtres affecteront inévitablement nos relations avec Dieu.
Nous devons être circonspects avec notre famille et nos proches sur la manière d’appréhender la tradition des anniversaires. Assurément, les familles peuvent « constater » la croissance et l’évolution d’un enfant, ou montrer une marque de respect, avec une attitude chrétienne, envers une personne âgée, en évitant l’esprit des célébrations charnelles décrites dans cet article. Et nous ne devrions pas « faire la morale » aux autres, en particulier à ceux qui n’ont pas l’Esprit de Dieu. Mais, en tant que chrétiens, nous ne devons pas nous laisser entraîner dans la tradition des anniversaires.