Les masques et les cantiques
Les uns sont-ils interdits pour les assemblées de sabbat et les autres sont-ils obligatoires ?
Se couvrir le visage ou utiliser un masque
Les Écritures mentionnent plusieurs occasions au cours desquelles un individu a couvert, ou caché, son visage en présence de l’Éternel. Face au buisson ardent, Moïse couvrit sa face et l’Éternel ajouta : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Moïse se cacha le visage, car il craignait de regarder Dieu » (Exode 3 :6). De la même manière, il se cacha dans le creux d’un rocher au mont Sinaï et la main de l’Éternel couvrit son visage afin qu’il ne puisse pas voir la face de l’Éternel (Exode 33 :20-23). Cependant, il est aussi écrit que Moïse fut la seule personne qui parla face à face avec l’Éternel.
Élie s’enveloppa le visage dans son manteau au mont Sinaï, à Horeb. Quand Élie entendit l’Éternel, « il s’enveloppa le visage de son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne. Et voici, une voix lui fit entendre ces paroles : Que fais-tu ici, Élie ? Il répondit : J’ai déployé mon zèle pour l’Éternel, le Dieu des armées ; car les enfants d’Israël ont abandonné ton alliance, ils ont renversé tes autels, et ils ont tué par l’épée tes prophètes ; je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m’ôter la vie » (1 Rois 19 :13-14). Quant à Esdras, il n’osa pas lever la tête et il dit : « Mon Dieu, je suis dans la confusion, et j’ai honte, ô mon Dieu, de lever ma face vers toi ; car nos iniquités se sont multipliées par-dessus nos têtes, et nos fautes ont atteint jusqu’aux cieux » (Esdras 9 :6).
D’autres références montrent que des serviteurs de Dieu se cachèrent le visage au sol, en n’osant pas regarder l’Éternel en face.
La fiancée (l’Église) se couvre le visage
La première référence à une fiancée se couvrant le visage avec un voile concerne Rebecca lorsqu’elle rencontra son futur mari, Isaac (Genèse 24 :65). Nous comprenons que le Cantique des Cantiques de Salomon fait référence à l’amour de l’Éternel pour Israël ou pour Son Église. L’usage du voile en relation avec la femme indique comment une fiancée, comme l’Église, est recouverte d’un voile avant que le mariage ait lieu. De la même manière, l’Église de nos jours est voilée en attendant l’heure de son mariage avec Jésus-Christ.
Paul évoqua l’expérience en face à face de Moïse dans 1 Corinthiens 13 :12. Il fit remarquer qu’actuellement, nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure. Autrement dit, ce n’est pas une vision parfaitement claire, tout comme ce serait le cas pour une fiancée derrière son voile. L’expérience en face à face est pour l’avenir, après que nous serons nés dans la famille de Dieu.
Le port du voile par une fiancée ne doit pas être confondu avec la référence de Paul à Moïse lorsque ce dernier porta un voile. Il agit ainsi car son visage rayonnait après avoir été en présence de l’Éternel. Mais la référence de Paul au voile en lien avec la nation incrédule d’Israël montre que l’Église regarde encore au moyen d’un miroir (2 Corinthiens 3 :13-18). Son usage indique à quel point le port du voile était bien établi à son époque. Tout le monde comprenait l’idée que Paul voulait transmettre.
Est-il anti-biblique de se couvrir partiellement ou totalement le visage en présence de l’Éternel ? Dans certaines circonstances, les serviteurs de Dieu trouvèrent qu’il était approprié de se couvrir ou de cacher tout ou partie de leur visage en présence du Dieu d’Israël. Il n’existe aucune instruction interdisant de se couvrir le visage. Pour nous, l’aboutissement ultime de la relation avec Dieu nous permettra de Le voir face à face dans le Royaume.
L’ordre de chanter ?
Certains ont suggéré que l’instruction du psalmiste de chanter était un commandement à cause de la conjugaison du verbe à l’impératif. Par conséquent, ils en déduisent que le fait de ne pas chanter pendant l’assemblée de sabbat serait un péché. Cette idée est-elle valide ? Les commandements peuvent être donnés de diverses manières, pas seulement en utilisant l’impératif. Parmi les Dix Commandements, un seul (le cinquième) utilise l’impératif en hébreu et il n’est pas utilisé dans une forme négative (Exode 20 :12). En général, l’impératif n’est pas utilisé dans une forme négative en hébreu.
L’emploi de l’impératif ne transmet pas forcément un ordre applicable à tout le monde. Le principal usage du mode impératif est lié à l’immédiateté d’une action. Abraham utilisa l’impératif lorsqu’il dit à son serviteur de placer sa main sous sa cuisse avant de partir trouver une épouse pour Isaac (Genèse 24 :2). Jacob utilisa aussi l’impératif en ordonnant à ses fils de l’enterrer à Canaan (Genèse 49 :29).
L’emploi de l’impératif dans la Genèse ne crée pas un commandement s’appliquant de nos jours. L’impératif est largement utilisé pour donner des instructions plutôt que des commandements (Va vers Pharaon ; Parle au peuple ; Écoute la parole ; Faites-moi un tabernacle, etc.). Sur les 783 emplois de l’impératif dans la Torah, seulement deux (Exode 20 :12 ; Deutéronome 5 :16) semblent se rapporter à des commandements, le reste représente des instructions. En hébreu, la plupart des commandements de Dieu sont exprimés par une forme appelée « infinitif absolu » plutôt que par l’impératif. Par exemple, « Souviens-toi du jour du repos » (Exode 20 :8) se dirait « Se souvenir du jour du repos », c’est-à-dire « Tu dois te souvenir du jour du repos ». L’emploi de la forme impérative dans le cadre du chant n’indique pas un commandement de la même manière que les Dix Commandements ou que les autres commandements présents dans la Torah. L’emploi du mode impératif de « chanter » exprime donc une exhortation et non un commandement. Ainsi, l’exhortation de chanter ne signifie pas qu’une personne pèche si elle ne chante pas ou si elle ne peut pas chanter pendant une assemblée.
De plus, l’emploi de l’impératif pour « chanter » est relativement indépendant des contraintes de temps. Certains psaumes se réfèrent à un Jour saint, d’autres au fait de se rendre au tabernacle ou au temple. Les gens ne se rendaient pas seulement au temple pour le sabbat ou les Jours saints – celui-ci était en activité sept jours sur sept. Certaines personnes vertueuses, comme Anne, passaient beaucoup de temps dans le temple (Luc 2 :36-38). Les apôtres se rendaient au temple à l’heure de la prière, qui coïncidait avec les holocaustes quotidiens – c’est-à-dire deux fois par jour (Actes 3 :1). Ainsi, l’exhortation de chanter au temple était une occurrence quotidienne, pas seulement pendant le sabbat. Nous voyons aussi que la Terre doit chanter (Psaume 65 :12-14) et nous sommes encouragés à chanter dans notre lit (Psaume 149 :5). Il est recommandé de chanter, mais la Bible n’impose pas de le faire à un moment spécifique.
Par conséquent, la Bible ne considère pas comme un péché le fait de ne pas chanter à pleine voix pendant une assemblée de sabbat. Il y a beaucoup d’autres opportunités de chanter pendant le sabbat sans mettre les autres en danger.