Les “soldats” chrétiens
Depuis la Deuxième Guerre mondiale, l’armée des Etats-Unis a développé une unité de combattants d’élites : les Rangers. Les Rangers étaient appelés les « triples volontaires », car la plupart s’engageaient volontairement dans l’armée, tous étaient volontaires pour devenir des parachutistes, et tous étaient volontaires pour être des Rangers. Leur entraînement était difficile dans ses multiples aspects. Les Rangers étaient formés pour utiliser toutes sortes d’armes, et pour combattre dans toutes sortes de situations. Ils étaient des soldats extrêmement disciplinés : ils étaient le fer de lance des combats, ils allaient (et se battaient) derrière les lignes ennemies.
Etre Ranger n’était pas facile. A l’entraînement, ils couraient de tous les côtés en portant, la plupart du temps, 13 à 40 kilos d’équipement. Ils dormaient souvent dehors (à la belle étoile), même sous la pluie. Puisqu’ils étaient en plein air plus que la plupart des soldats, ils mangeaient souvent les rations de combats ordinaires de l’armée. Bien que diligents à l’entraînement et au combat, les Rangers avaient une proportion extrêmement élevée de blessés et de morts.
Les Rangers rendaient rarement les armes. Parfois, lorsqu’ils étaient cernés par un adversaire, ils se concentraient tout simplement sur un point précis dans les lignes ennemies, pour combattre et percer. Souvent ils réussissaient ; lorsqu’ils échouaient, ils mouraient au cours de leur tentative.
Pendant la guerre de Corée, un commando de Rangers fut cerné par l’ennemi, qui était largement supérieur en nombre et attaqué toute la nuit. Ils devaient être vigilants, parce que, non seulement ils étaient attaqués de loin, mais encore de nombreux soldats ennemis essayaient, furtivement, d’entrer dans leur bunker et de les détruire. Les Rangers tuèrent tant d’adversaires que, pour continuer le combat, ils devaient déplacer les corps morts des soldats ennemis en dehors du chemin. Le matin après ce combat, un commandant ne faisant pas partie des Rangers passa avec ses troupes. En voyant le nombre très élevé d’ennemis morts, il appela ses soldats : « Voyez, c’est ce qui se passe lorsque vous ne paniquez pas » – il sous-entendait que les Rangers seraient tous morts, s’ils n’avaient pas résisté aussi farouchement, ni enduré les épreuves de leur entraînement.
L’entraînement du chrétien
Un peu comme les Rangers, les chrétiens sont également un groupe d’élites, bien qu’ils n’aient pas à prendre les armes. Jésus a dit : « Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie et il y en a peu qui les trouvent […] Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus » (Matthieu 7 :14 ; 22 :14). Jésus a dit que, comme beaucoup de Rangers au cours d’une bataille, « Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé » (Matthieu 24 :13).
« Il n’est pas de soldat qui s’embarrasse des affaires de la vie, s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé ; et l’athlète n’est pas couronné, s’il n’a pas combattu suivant les règles » (2 Timothée 2 :4-5). Les chrétiens doivent sortir du monde, et vivre selon les règles de Dieu (1 Jean 2 :3-5). Un chrétien ne doit pas être comme celui qui reçoit la semence parmi les épines, « qui entend la parole, mais en qui les soucis du siècle et la séduction des richesses étouffent cette parole, et la rendent infructueuse » (Matthieu 13 :22).
Les chrétiens doivent être équilibrés. « Tous ceux qui combattent s’imposent toute espèce d’abstinences et ils le font pour obtenir une couronne corruptible ; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible. Moi donc, je cours, non pas comme à l’aventure ; je frappe, non pas comme battant l’air. Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d’être moi-même désapprouvé après avoir prêché aux autres » (1 Corinthiens 9 :25-27).
Les “armes” du chrétien
L’apôtre Paul enseigna : « Souffre avec moi comme un bon soldat de Jésus-Christ […] Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé … » (2 Timothée 2 :3, 15). Mais Paul reconnaît que les combats des chrétiens sont différents. « Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ. Nous sommes prêts aussi à punir toute désobéissance, lorsque votre obéissance sera complète. Vous regardez à l’apparence ! Si quelqu’un se persuade qu’il est de Christ, qu’il se dise bien en lui-même que, comme il est de Christ, nous aussi nous sommes de Christ » (2 Corinthiens 10 :4-7).
« Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté. Tenez donc ferme : ayez à vos reins la vérité pour ceinture ; revêtez la cuirasse de la justice ; mettez pour chaussures à vos pieds le zèle que donne l’Evangile de paix ; prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin ; prenez aussi le casque de salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu. Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints » (Ephésiens 6 :11-18).
Il est étonnant de constater que des hommes charnels se soumettent volontairement à une discipline militaire rigoureuse, à une discipline sportive rigoureuse, ou à toute autre espèce de privation dans des recherches non spirituelles, alors que ceux qui affirment être chrétiens ne le font pas. Beaucoup de soi-disant chrétiens semblent oublier que « le monde passe […] mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (1 Jean 2 :17).
Sommes-nous de ceux qui affirment être des chrétiens si disciplinés ? Sommes-nous habiles dans toutes les armes mises à notre disposition ? Lorsque Paul écrit : « Prenez […] le bouclier de la foi » (Ephésiens 6 :16), nous souvenons-nous que « la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ » (Romains 10 :17), et que « la prière et le jeûne » (Matthieu 17 :21) peuvent venir en aide à « l’incrédulité » de ceux qui se disent chrétiens (verset 20) ? Prions-nous en tout temps ? Jeûnons-nous régulièrement ? Etudions-nous la parole de Dieu régulièrement, pour pouvoir utiliser de cette façon « l’épée de l’Esprit » ?
Les chrétiens aiment leurs ennemis
En plus de nos armes non charnelles, il y a, bien sûr, d’autres différences. Alors que beaucoup ont appris à haïr leurs ennemis, les chrétiens doivent apprendre à aimer leurs ennemis (Matthieu 5 :43-44).
Lorsque nous sommes cernés par l’ennemi, nous ne devons pas faire comme les Rangers – nous n’aimons pas nos ennemis en les tuant. Jésus a dit : « Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme des serpents, et simples comme des colombes. Mettez-vous en garde contre les hommes » (Matthieu 10 :16-17).
Les diligents soldats chrétiens ne perdent pas
Tout comme les Rangers, les chrétiens se trouvent souvent face à un ennemi. « Soyez sobre, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. Résiste-lui… » (1 Pierre 5 :8-9). Mais, à la différence de beaucoup de Rangers, nous n’avons pas à devenir des victimes, comme Jésus l’a dit : « Voici, je vous ai donné le pouvoir […] sur toute la puissance de l’ennemi ; et rien ne pourra vous nuire » (Luc 10 :19).
« C’est pourquoi, frères, appliquez-vous d’autant plus à affermir votre vocation et votre élection ; car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais. C’est ainsi, en effet, que l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera largement accordée » (2 Pierre 1 :10-11).
Si l’élite des soldats charnels prend sa mission aussi sérieusement, à combien plus forte raison ne devrions-nous pas, en tant que des soldats chrétiens, prendre notre appel au sérieux ?