Pour les vainqueurs
Le formidable plan divin nous est rappelé tous les ans, individuellement et collectivement, alors que nous observons les Jours saints annuels de Dieu. Songez-y : dans toute l’histoire humaine, seule une poignée d’individus a reçu la compréhension du véritable sens de la vie et vous en faites partie ! N’est-il pas enthousiasmant d’avoir reçu l’opportunité d’accéder à la vie éternelle en tant qu’enfants à part entière de notre Créateur et n’est-il pas formidable que chaque être qui ait jamais vécu finira par recevoir la même opportunité ?
Cependant, au fil du temps, nous pouvons facilement commencer à prendre pour acquises les leçons et la signification de ces jours. Vous souvenez-vous de votre première ou votre deuxième année dans l’Église, lorsqu’il vous a été expliqué pour la première fois la signification de ces Fêtes ? Je m’en souviens bien. Ma première Pâque reste gravée dans mon esprit – aussi bien le lieu où je l’ai observée, ainsi que certaines pensées qui me sont venues en tête ce soir-là. C’est également vrai pour ma première Soirée mémorable et je suis certain qu’il en va de même pour beaucoup d’entre vous. Cette soirée, le lendemain de la Pâque, marquant le début des Jours des Pains sans Levain, était remplie d’allégresse en entendant un message à propos de la sortie d’Égypte par Israël et comment cela symbolisait le début de notre parcours personnel pour sortir du péché et marcher vers la récompense promise.
Le premier sermon des Jours des Pains sans Levain dont je me souviens parlait des péchés du peuple d’Israël qui l’empêchèrent d’entrer en Terre promise, notamment le péché consistant à murmurer (c.-à-d. à se plaindre). Je m’étais alors dit : « Mais qu’est-ce qu’ils étaient aveugles et dépourvus de foi, après avoir vu des miracles aussi grands qui permirent leur libération ! » Bien qu’ils fussent physiquement en dehors de l’Égypte, leur cœur et leur esprit n’en étaient pas sortis, ils restaient en esclavage. Et je me demandais : « Comment pouvaient-ils être aussi insensés ? »
Ce que mon esprit naïf d’alors trouvait incroyable ne m’étonne plus désormais. Nous voyons les mêmes péchés être commis sous nos yeux. Les miracles ne maintiennent pas la foi très longtemps. Beaucoup trop d’individus – heureusement pas tous – ont expérimenté un véritable miracle mais se sont éloignés de là où Dieu œuvre. Certains oublient les miracles et les « rationalisent » avec des arguments physiques, alors que rien ne semblait pouvoir les expliquer à l’époque. D’autres « rationalisent » les miracles qui ont eu lieu à cause de leur propre justice, car ils ne veulent plus être associés au groupe de ceux qui ont « peu de foi ». Parfois, il s’agit de la rancœur qui s’installe en réaction à une offense, créant un fossé entre l’individu et le ministre par lequel Dieu travaille (Hébreux 12 :15). Jean nous a prévenus que l’amertume rend aveugle : « Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres, il marche dans les ténèbres, et il ne sait où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux » (1 Jean 2 :11). Quelle que soit la raison, les miracles seuls ne maintiennent pas la foi nécessaire pour persévérer. C’est une puissante leçon de l’Exode. Une leçon que nous révisons chaque année pendant les Jours des Pains sans Levain.
Lire et entendre parler des exemples de l’Exode est la première étape pour apprendre les leçons qu’ils contiennent, mais si cela ne pousse pas à changer de comportement, alors ça ne sert à rien. Comme Jacques nous l’a dit :
« Mettez en pratique la parole et ne vous bornez pas à l’écouter en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements. Car, si quelqu’un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel, et qui, après s’être regardé, s’en va, et oublie aussitôt comment il était. Mais celui qui aura plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui aura persévéré, n’étant pas un auditeur oublieux, mais se mettant à l’œuvre, celui-là sera heureux dans son activité » (Jacques 1 :22-25).
Oui, nous sommes bénis si nous regardons dans le miroir de la parole de Dieu, en reconnaissant ce que nous devons changer, en faisant ces changements et en nous souvenant de garder ce cap alors que nous allons de l’avant. Mais alors, pourquoi tant de gens échouent-ils ? Avant de répondre à cette question, revoyons ensemble les avertissements bibliques donnés à propos de l’Exode.
La signification manquante
Le célèbre film de Cecil B. DeMille, Les Dix Commandements, mettait en images le miracle spectaculaire de la mer Rouge, mais combien de gens au cours des 65 dernières années ont compris la signification plus profonde de cet événement ? Tout le monde a librement accès à cette information : « Je ne veux pas que vous ignoriez que nos pères ont tous été sous la nuée, qu’ils ont tous passé au travers de la mer, qu’ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer » (1 Corinthiens 10 :1-2).
Ils étaient alors entourés d’eau, comme une tombe liquide, et les Égyptiens l’apprirent à leurs dépens, mais trop tard. Pour Israël, leur vie de servitude en Égypte fut ensevelie dans la mer et ils débutèrent une nouvelle vie de l’autre côté. Dans 1 Corinthiens, Paul nous rappela ce fait souvent oublié, avant de poursuivre avec une leçon plus profonde montrant que le baptême n’est que le début de notre parcours pour sortir du péché et marcher vers le Royaume de Dieu.
Une autre vérité souvent mal comprise est que Celui qui devint Jésus-Christ était avec les enfants d’Israël, tout comme Il supervise actuellement notre vie et subvient à nos besoins : « Ils ont tous mangé le même aliment spirituel, et […] ils ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était Christ » (1 Corinthiens 10 :3-4). Bien que la plupart d’entre nous soient familiers avec ce concept, combien de fois nous arrive-t-il de nous satisfaire de la connaissance technique, tout en négligeant d’agir en fonction de la vérité ? La connaissance n’est pas suffisante. Nous devons pratiquer la vérité (1 Jean 1 :6).
Le peuple d’Israël était sans cesse pris au dépourvu lorsque la tournure des événements ne correspondait pas à ce qu’il attendait. Ils passèrent trois jours sans eau fraîche et il n’y avait pas de viande à consommer, en dehors de leurs troupeaux limités auxquels ils ne voulaient pas toucher, pour une raison ou pour une autre. Dans ces situations, ils jugèrent uniquement ce qu’ils pouvaient voir de leurs propres yeux, ils ne virent pas le Rocher qui les suivait et ils déversèrent leurs peurs et leurs frustrations sur les hommes que Dieu avait choisis pour les guider.
Avez-vous confiance en Jésus-Christ, la Tête vivante ?
La façon dont Paul exprime son message contient un élément important. Oublions-nous parfois que le même Rocher qui fournit de l’eau pour subvenir aux besoins d’Israël, au moment et de la façon dont Il l’avait décidé, guide actuellement l’Église en tant que la Tête du corps du Christ (Éphésiens 1 :22-23) ? Certes, nous le lisons, mais y croyons-nous vraiment ? Il est facile de professer ces mots, mais lorsque les choses ne se déroulent pas comme nous l’aurions souhaité, faisons-nous preuve de foi en Lui ou plaçons-nous notre foi en nous-mêmes ? De la même manière que le peuple d’Israël ne voyait pas plus loin que Moïse et Aaron, ses dirigeants humains, de nos jours beaucoup de gens ne reconnaissent pas l’identité de la Tête vivante de l’Église, Jésus-Christ, qui dirige Son corps au travers d’êtres humains faillibles. Il est parfois si difficile de voir au-delà des hommes !
Nous pouvons facilement voir cette erreur chez les enfants d’Israël, mais la reconnaissons-nous en nous-mêmes ? Il y a une énorme différence entre une décision administrative et une apostasie, mais lorsque les choses ne se déroulent pas comme nous pensons qu’elles le devraient, il est facile d’employer l’excuse de l’apostasie pour justifier une rébellion. Cependant, nous avons reçu cet avertissement : « Celui qui se tient à l’écart cherche ce qui lui plaît, il s’irrite contre tout ce qui est sage. Ce n’est pas à l’intelligence que l’insensé prend plaisir, c’est à la manifestation de ses pensées » (Proverbes 18 :1-2).
L’histoire de l’Église de Dieu montre une tendance troublante semblable à celle qui eut lieu pendant l’Exode : « Mais la plupart d’entre eux ne furent point agréables à Dieu, puisqu’ils périrent dans le désert » (1 Corinthiens 10 :5). Des dizaines de milliers d’individus n’ont-ils pas entamé leur cheminement après avoir été baptisés dans la joie, mais ne restèrent pas fidèles ? Il ne fait aucun doute que beaucoup furent appelés à soutenir l’Œuvre, sans jamais comprendre réellement le plan de Dieu. Nous ne pouvons qu’espérer que leur opportunité se présentera lors de la deuxième résurrection, mais ce n’est pas à nous d’en juger (Jean 5 :22).
Dans 1 Corinthiens 10 :11, Paul nous avertit une seconde fois que nous devrions tirer les leçons des exemples de l’Exode : « Ces choses leur sont arrivées pour servir d’exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles. » Lorsqu’il parle de « la fin des siècles », ne s’adresse-t-il pas directement à nous ? Il donna le même avertissement au verset 6, mais en lien avec un échec spécifique : la transgression du dixième commandement. « Or ces choses ont été des exemples pour vous, afin que nous ne convoitions point des choses mauvaises, comme eux-mêmes les ont convoitées » (Martin).
Il existe de nombreuses convoitises, mais parfois ce n’est pas tant l’objet de ce désir qui est mauvais, mais son intensité. Pour Israël, l’ingratitude envers ce que Dieu leur donnait s’ajoutait au besoin impérieux de satisfaire leurs désirs.
« Le ramassis de gens qui se trouvaient au milieu d’Israël fut saisi de convoitise ; et même les enfants d’Israël recommencèrent à pleurer et dirent : Qui nous donnera de la viande à manger ? Nous nous souvenons des poissons que nous mangions en Égypte, et qui ne nous coûtaient rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et des aulx. Maintenant, notre âme est desséchée : plus rien ! Nos yeux ne voient que de la manne » (Nombres 11 :4-6).
Malgré tout, Dieu leur fournit des cailles, mais la destruction s’abattit bientôt sur eux à cause de leur convoitise et leur gloutonnerie, comme leurs actions le montrèrent (Nombres 11 :32-34).
Le veau miraculeux d’Aaron
Le peuple d’Israël s’adonna également à l’idolâtrie au cours du célèbre épisode au pied du mont Sinaï, lorsque Moïse tardait à revenir. Il est choquant de constater à quelle vitesse ils oublièrent tout ce qu’ils venaient de traverser, mais sommes-nous vraiment différents aujourd’hui ? Nous aimons le penser, mais est-ce vraiment le cas ? Songez à la pandémie actuelle et à quelle vitesse certains ont oublié d’accomplir l’Œuvre de Dieu à cause du port du masque ou du fait de s’abstenir temporairement de chanter des cantiques au cours des assemblées. Il en faut peu pour chambouler nos habitudes !
Après le décès de M. Herbert Armstrong, un serviteur de Dieu, songez aussi à quelle vitesse des dizaines de milliers de membres de l’Église de Dieu abandonnèrent tout ce qu’ils avaient appris. Certes, cela prit plus de 40 jours, mais beaucoup firent une volte-face immédiate à propos de certaines doctrines dès qu’ils reçurent la permission de le faire. Après un sermon de trois heures, donné par le successeur de M. Armstrong, ils rejetèrent le sabbat. Après un autre sermon, ils allèrent manger des viandes impures le soir même. Il ne s’agissait pas de décisions administratives sur la manière d’observer le sabbat de Dieu dans des circonstances exceptionnelles, mais de le rejeter complètement, ainsi que Ses Jours saints, Ses lois alimentaires et bien d’autres choses. Tout cela se produisit en un court laps de temps.
Une iniquité conduit à une autre (Romains 6 :19). Comme si le veau d’or d’Israël n’était pas suffisamment mauvais, le comportement de la nation était encore pire. Les Israélites offrirent des sacrifices au veau, ils organisèrent une fête en son honneur et ils « se levèrent pour se divertir » (Exode 32 :6). Mais que signifie vraiment cette expression ?
Après qu’Aaron donna une des excuses les plus pitoyables à Moïse sur le déroulement des événements, en prétendant qu’il avait seulement jeté l’or dans le feu et qu’il « en est sorti ce veau » (Exode 32 :24), nous lisons que les Israélites étaient « hors de contrôle » en chantant et en dansant pour adorer leur idole (versets 18-19, 25, Stern). Paul nous a avertis : « Ne devenez point idolâtres, comme quelques-uns d’entre eux, selon qu’il est écrit : Le peuple s’assit pour manger et pour boire ; puis ils se levèrent pour se divertir » (1 Corinthiens 10 :7). Dans tout cela, il est évident que les enfants d’Israël étaient revenus à une forme de danse débridée. En voyant certaines personnes danser lors de mariages ou d’autres occasions, il m’est arrivé de faire remarquer qu’il ne manquait plus que le veau d’or ! Il y a ici une leçon pour ceux qui ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre. N’est-ce pas ce que Paul nous dit aux versets 6 et 11 ?
En tout cas, cela conduisit clairement Paul à lancer l’avertissement suivant : « Ne nous livrons point à la débauche, comme quelques-uns d’entre eux s’y livrèrent, de sorte qu’il en tomba vingt-trois mille en un seul jour » (verset 8). Dans cet avertissement, un autre point intéressant est que la colère de Dieu n’est pas toujours immédiate. L’immoralité sexuelle évoquée dans ce verset est mentionnée dans Nombres 25, où nous apprenons que « le peuple commença à se livrer à la débauche avec les filles de Moab » (verset 1). Cela n’eut pas lieu en une seule journée, mais le résultat fut que la colère de Dieu s’abattit sur « vingt-quatre mille » Israélites (verset 9). La différence entre 1 Corinthiens 10 et Nombres 25 s’explique facilement par le fait que 23.000 moururent « en un seul jour » et les 1000 autres un peu plus tard.
S’il y a une leçon à retenir de l’Exode, c’est que les Israélites tentèrent Dieu avec leur manque de foi et leurs plaintes, comme le montre 1 Corinthiens 10 :9-10. De nombreux sermons ont été donnés à ce sujet au fil du temps, mais à quoi ont-ils servi ? Les murmures ou les plaintes semblent être une caractéristique de la nature humaine et nous en sommes souvent coupables, même si nous essayons de les éviter. Comment résoudre ce problème ? Nous allons y répondre, mais avant cela voyons brièvement deux autres leçons concernant la Pâque et les Pains sans Levain dans 1 Corinthiens.
Être “enflé d’orgueil”
La première épître aux Corinthiens fut écrite à l’époque de la Pâque et des Jours des Pains sans Levain. Aussi, contient-elle de nombreuses leçons en rapport avec ces Jours. Dans 1 Corinthiens 4 :18-19, Paul utilisa à deux reprises l’expression inhabituelle d’être « enflé d’orgueil » (du grec phusioo). Il employa également phusioo au verset 6, traduit par « concevoir de l’orgueil » (NEG) ou « s’enfler d’orgueil » (Semeur). Le pain enfle, ou gonfle, lorsque de la levure est introduite dans la pâte. Cette expression inhabituelle est encore utilisée dans 1 Corinthiens 5 :2 ; 8 :1 et 13 :4. En dehors de cette épître, elle n’est utilisée qu’à deux reprises ailleurs dans la Bible (Colossiens 2 :18 ; 1 Timothée 3 :6). Paul illustra la leçon des pains sans levain voulue par Dieu lorsqu’il rappela aux Corinthiens qu’ils devaient enlever le vieux levain « enflé » de malice et de méchanceté, afin de le remplacer par d’humbles pains sans levain de la sincérité et de la vérité (1 Corinthiens 5 :8).
Nous lisons aussi que la Pâque était une occasion de « faire la fête » pour certains membres de Corinthe – une occasion d’excès de table et de boisson. Ils passaient complètement à côté de la signification importante de la Pâque (1 Corinthiens 11 :17-34). Ils ne comprenaient pas le fait que le Christ soit notre Pâque (5 :7) et Paul lança un avertissement à propos des conséquences qui s’abattraient sur ceux qui mangent et qui boivent de façon indigne les symboles de la souffrance du Christ (11 :29-30).
Que faire ?
Pour la plupart des membres de longue date dans l’Église, cet article n’a rien expliqué de nouveau, mais avons-nous vraiment internalisé ces vérités ? Si ce n’est pas le cas, et cela s’applique à beaucoup trop de gens, que pouvons-nous faire pour y remédier ? La réponse se trouve dans un outil simple, mais trop souvent négligé, pour la croissance spirituelle : la méditation. Il est très facile de lire quelque chose sans prendre le temps d’y penser et de considérer attentivement comment cela s’applique à notre propre personne. Si vous avez tendance à vous plaindre, songez à prendre quelques minutes au début de chaque journée afin de considérer pourquoi vous vous plaignez, de quoi êtes-vous le plus susceptible de vous plaindre et ce que vous devez faire pour surmonter cette habitude. Focalisez-vous sur le fait de vaincre ce problème, demandez à Dieu Son pardon, acceptez ce pardon et parlez-Lui sincèrement de ce péché.
La méditation est sans aucun doute un outil négligé pour réussir à l’emporter. Considérez chaque jour ce que vous essayez de surmonter et souvenez-vous que vous pouvez y arriver avec l’aide de Dieu. Enfin, souvenez-vous toujours que ce sont les vainqueurs qui entreront dans la Terre promise (Apocalypse 2 et 3).