Pourquoi avoir un Conseil des Anciens ?
Jadis, M. Meredith avait fait preuve de sagesse en mettant en place un Conseil des Anciens dans l’Église du Dieu Vivant pour discuter de nombreux sujets en lien avec l’Église. Nous parlons souvent des façons d’améliorer notre manière d’accomplir l’Œuvre, comment mieux servir les membres et comment comprendre la prophétie plus clairement alors que nous nous approchons de la fin de cette ère.
L’atmosphère des réunions a toujours été la même. M. Meredith avait montré l’exemple en respectant les membres du Conseil et nous le respections en retour. Je peux témoigner que le même respect mutuel est toujours en vigueur. Cela signifie-t-il que nous avons tous la même opinion sur tous les sujets ? Voici une réponse… sous forme de question : si tout le monde pensait la même chose sur tous les sujets, à quoi servirait un Conseil ? Ou, comme l’avait déclaré le général américain George Patton : « Si tout le monde pense la même chose, c’est que quelqu’un ne pense pas. »
M. Meredith ne fut pas le premier à comprendre qu’il était sage d’avoir un Conseil. Avant lui, M. Herbert Armstrong comprenait aussi cela. S’entourer d’une multitude de conseillers est une recommandation biblique et une expression du caractère même de Dieu. « Quand la prudence fait défaut, le peuple tombe ; et le salut est dans le grand nombre des conseillers » (Proverbes 11 :14). Nous lisons aussi que « les projets échouent où manquent les conseils ; mais ils s’affermissent lorsqu’il y a beaucoup de conseillers » (Proverbes 15 :22, Ostervald).
Notre Conseil est composé de membres venant d’horizons divers et possédant des talents distincts. Certains ont une plus grande connaissance technique, d’autres ont une plus grande sagesse dans la manière d’utiliser les connaissances et d’autres encore sont plus familiers avec des coutumes ethniques différentes de celles de la culture occidentale. Concernant ce dernier point, si nous discutons par exemple de l’habillement approprié pour les assemblées, il est essentiel de comprendre que les « règles vestimentaires » diffèrent selon les cultures. Le « laisser-aller » ne reflète assurément pas le caractère du Christ et Matthieu 22 :11-12 montre qu’un certain niveau de distinction est requis. De nos jours, une tenue appropriée en Amérique du Nord ou en Europe ne ressemble en rien à l’habillement à l’époque de Jésus. Cependant, toutes les cultures possèdent des règles de bienséance qui doivent être respectées. Le fait d’avoir des hommes familiers avec les différentes cultures au sein de l’Église nous aide à mieux communiquer au sujet de ces règles avec égard et clarté.
Nous parlons d’un grand nombre de sujets pendant les réunions du Conseil des Anciens, mais je voudrais partager avec vous un sujet en particulier qui a été discuté pendant les réunions de mai 2019. Nous avions alors parlé de la « prophétie des 70 semaines » dans Daniel 9 – un sujet qui a souvent été abordé au fil des ans. Nous avons traditionnellement compris que les 70 semaines ont débuté avec le décret d’Artaxerxès en 457 av. J.-C. et à partir de ce moment-là jusqu’au premier Avènement du Christ, il s’écoulerait 69 semaines, signifiant que le Christ commença Son ministère en l’an 27 de notre ère. (Ce calcul est basé sur le principe prophétique “d’un jour pour une année” – et une semaine compte sept jours – souvenez-vous aussi que vous devez ajouter une année lorsque vous passez de l’ère “av. J.-C.” à “apr. J.-C.”, car il n’y a pas d’année zéro).
La signification du verset 27 est plus ambiguë. Dans la phrase, le sujet se réfère-t-il au Messie ou au chef romain qui sont tous les deux mentionnés au verset 26 ? Ou s’agit-il d’un exemple de dualité prophétique ?
Un des buts de la soixante-dixième semaine était d’accomplir les objectifs mentionnés au verset 24, y compris « d’expier l’iniquité ». Cela fut accompli pendant la première moitié de la soixante-dixième semaine avec le sacrifice du Christ après Son ministère de trois ans et demi. Et cela est enseigné par l’Église de Dieu depuis des décennies. Les trois autres objectifs mentionnés au verset 24 n’ont pas été accomplis pendant la première moitié de la soixante-dixième semaine, mais ils le seront pendant la deuxième moitié (trois ans et demi) de la soixante-dixième semaine, qui commencera avec le second Avènement (Apocalypse 11 :15). Les objectifs de la soixante-dixième semaine sont clairement établis dans Daniel 9 :24. Nous reconnaissons qu’il y aura une période de transition, pendant laquelle Jésus-Christ soumettra Ses ennemis et Il établira la nouvelle alliance avec Israël et Juda (Jérémie 31 :31-34 ; Hébreux 8 :8-13 ; 10 :16-17). Dans le Millénium, le Messie va alors « oindre le Saint des saints » – le lieu très saint.
Le verset 26 nous présente un « chef qui viendra ». Il ne s’agit pas du Messie, mais de celui qui « détruira la ville et le sanctuaire ». Puis nous lisons au verset 27 : « Il fera une solide alliance avec plusieurs pour une semaine, et au milieu de la semaine il fera cesser le sacrifice et l’offrande… » Cela se réfère-t-il au Christ, qui fut retranché au milieu de la semaine, mettant fin aux sacrifices d’animaux ? Ou bien à un chef qui fera une alliance de sept ans avec les Juifs, avant de la briser après trois ans et demi ? En hébreu, les lettres majuscules n’existaient pas, aussi le pronom « il » dans ce verset ne nous indique pas qui il désigne exactement.
Les deux points de vue possèdent de solides arguments. Et une combinaison des deux révèlerait une sorte de dualité. La question demeure : qui est l’antécédent du « il » utilisé au verset 27 ? Le Messie ou le chef ? (Un antécédent est un mot ou un groupe nominal précédent auquel un pronom se réfère.) Qui mettra fin au sacrifice et à l’offrande ?
Nous comprenons que le ministère de Jésus dura environ trois ans et demi, la moitié d’une semaine prophétique. Jésus fut retranché au milieu de la semaine – aucun doute à ce sujet ! En apparence, la formulation utilisée dans Daniel 9 :27 semble se référer au chef qui fera cesser les sacrifices – des sacrifices dont il est prophétisé qu’ils reprendront et cesseront à nouveau avant le retour du Christ (Daniel 12 :11 ; Marc 13 :14). Il est possible que cela se réfère à la fois au chef et au Messie – une dualité dans la prophétie – mais c’est loin d’être certain.
Déterminer quelle est la bonne compréhension n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Il existe de nombreux exemples dans les Écritures où l’antécédent d’un pronom n’est pas toujours clairement identifié sans une petite recherche.
Prenez par exemple Exode 34 :28. La version Louis Segond est très claire car le traducteur a ajouté les noms « Moïse » et « l’Éternel » dans ce verset : « Moïse fut là avec l’Éternel quarante jours et quarante nuits. Il ne mangea point de pain, et il ne but point d’eau. Et l’Éternel écrivit sur les tables les paroles de l’alliance, les dix paroles. » Mais d’autres versions, comme la TOB, traduisent ainsi ce verset : « Il fut donc là avec le SEIGNEUR, quarante jours et quarante nuits. Il ne mangea pas de pain, il ne but pas d’eau. Et il écrivit sur les tables les paroles de l’alliance, les dix paroles. » En lisant cette traduction, pourriez-vous dire qui a écrit sur les tables – Dieu ou Moïse ? L’antécédent immédiat est Moïse, mais Louis Segond a traduit par « l’Éternel ». Pourquoi ? Car il s’est référé au début du chapitre, sans lequel le texte original en hébreu serait une énigme : « L’Éternel dit à Moïse : Taille deux tables de pierre comme les premières, et j’y écrirai [l’Éternel y écrira] les paroles… » (Exode 34 :1). Sans cette clarification, nous pourrions avoir une discussion mouvementée pour savoir qui a écrit sur les tables !
Une discussion complète au sujet de Daniel 9 :27 impliquerait beaucoup trop d’informations pour en parler dans l’espace alloué à cet éditorial. Mais voici le point que le Conseil et moi souhaitons transmettre : dans l’Église, comme dans le monde, beaucoup cherchent à déclencher un compte à rebours, pour le retour du Christ, qui commencerait par un traité de paix de sept ans (bien que la Bible ne mentionne pas un “traité de paix” mais une “alliance”). Les commentaires bibliques et beaucoup d’évangéliques attendent cela, mais Daniel nous dit que seuls « ceux qui auront l’intelligence » (ceux qui observent la loi de Dieu) comprendront (Daniel 12 :10). Ceux qui cherchent spécifiquement un traité de sept ans pourraient se tromper. Jésus nous a enseigné à surveiller les événements qu’Il donna dans la prophétie du mont des Oliviers et ceux-ci comprennent l’instauration de l’abomination de la désolation déjà mentionnée par Daniel (Matthieu 24 :15 ; Daniel 12 :11).
Il est évident que la signification exacte de Daniel 9 :26-27 n’est pas encore connue pour l’instant. Nous comprenons que Jésus est apparu à la fin de 69 semaines prophétiques et que trois ans et demi plus tard – au milieu d’une semaine prophétique – Il fut retranché, « après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés » (Hébreux 10 :12). Il a mis fin aux sacrifices d’animaux, car là « où la rémission des péchés est faite, il n’y a plus d’oblation pour le péché » (Hébreux 10 :18, Ostervald). Y a-t-il une dualité dans ces versets ? Nous ne le savons pas. S’il y a une dualité, cela signifie que nous avons d’une part la 70ème semaine accomplie par le Christ et d’autre part une semaine totalement différente se rapportant aux actions du chef romain.
Pour résumer cela clairement, le Conseil des Anciens confirme l’enseignement traditionnel de longue date de l’Église disant que le Christ a accompli les objectifs de la première moitié de la soixante-dixième semaine (voir Daniel 9 :24) et que la seconde moitié de la soixante-dixième semaine commencera au second Avènement du Christ (Apocalypse 11 :15). Concernant la question du traité (de l’alliance) de sept ans par un chef romain, le Conseil pense qu’il est prudent de ne pas être dogmatique à ce sujet pour l’instant.
Daniel montre que les sacrifices d’animaux seront interrompus lorsque l’abomination de la désolation commencera, trois ans et sept mois avant la fin de cette ère (Daniel 12 :11). Et Jésus nous dit que l’abomination de la désolation sera un signe nous indiquant lorsqu’il faudra nous enfuir. Nous croyons donc qu’il n’est pas prudent de se focaliser sur un traité de sept ans, mais plutôt sur la déclaration sans ambiguïté des Écritures nous disant que l’abomination de la désolation et l’arrêt des sacrifices lanceront le décompte des 1290 jours conduisant à la fin de cette ère.