Pourquoi les chrétiens souffrent-ils ?
La souffrance, par définition, est douloureuse. Pourquoi donc Dieu la permettrait-elle dans la vie d’un chrétien – tout en louant ses avantages ? Le sujet de la souffrance est très sérieux, et souvent très mal compris. Heureusement, Dieu nous a donné l’information vitale pour comprendre ce sujet, et savoir comment il se rattache à ce que Dieu Lui-même accomplit ici-bas. Quand nous nous penchons sur cette information, nous sommes obligés de reconnaître que nous devons souffrir – en fait, nous avons besoin de souffrir. La souffrance peut être une bénédiction ; c’est une part vitale de notre croissance en tant que chrétiens.
Appelés à souffrir
Nous autres, dans l’Eglise de Dieu, devons comprendre que nous sommes appelés par Dieu (2 Pierre 1 :10). Mais lorsque Dieu nous appela, nous ne nous sommes pas « portés volontaires » pour souffrir ; nous devons donc comprendre le rôle que la souffrance joue dans notre vie : « Car c’est une grâce de supporter des afflictions par motif de conscience envers Dieu, quand on souffre injustement. En effet, quelle gloire y a-t-il à supporter de mauvais traitements pour avoir commis des fautes ? Mais si vous supportez la souffrance lorsque vous faites ce qui est bien, c’est une grâce devant Dieu. Et c’est à cela que vous avez été appelés, parce que Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces, lui qui n’a point commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s’est point trouvé de fraude ; lui qui, injurié, ne rendait point d’injures, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s’en remettait à celui qui juge justement ; lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice ; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris. Car vous étiez comme des brebis errantes. Mais maintenant vous êtes retournés vers le berger et le gardien de vos âmes » (1 Pierre 2 :19-25).
L’idée que nous soyons appelés à souffrir ne plaît pas à certains d’entre nous. Cela nous bouleverse même lorsque nous souffrons pour les bonnes œuvres que nous faisons, alors que les autres pèchent contre nous ! Le Christ a souffert, et les Ecritures disent que nous devons suivre Son exemple : « C’est lui qui, dans les jours de sa chair, a présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été exaucé à cause de sa piété. Il a appris, bien qu’il soit Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes ; après avoir été élevé à la perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel » (Hébreux 5 :7-9).
Rappelez-vous que Jésus n’avait aucun péché pour lequel Il devait souffrir. Il souffrit uniquement pour les péchés des autres. Mais Il apprit, par expérience personnelle, combien celui-ci nous affecte d’une façon mauvaise et Il souffrit à cause des péchés des autres, tout comme nous, aujourd’hui. Plusieurs pourraient présumer qu’un Dieu omniscient n’avait pas besoin de vivre dans la chair, pour expérimenter personnellement les conséquences du péché. Mais l’Ecriture dit que Jésus apprit. Par Sa vie, Il expérimenta personnellement les conséquences du péché des autres – et, à la fin de Sa vie, Il prit sur Lui tous les péchés de l’humanité. Bien qu’Il n’en commît aucun, Il souffrit pour tous les péchés. Contrairement au Christ, nous avons tous péché. Mais comme Lui, nous devons expérimenter personnellement que le péché est horrible, et que la nécessité d’obéir à Dieu est tout. Nous devons finir par haïr le péché, de façon à pouvoir envisager de ne plus jamais pécher pour l’éternité !
Epreuve et tentation
« Que personne, lorsqu’il est tenté, ne dise : C’est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne tente lui-même personne. Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise. Puis la convoitise, lorsqu’elle a conçu, enfante le péché ; et le péché, étant consommé, produit la mort. Ne vous y trompez pas, mes frères bien-aimés » (Jacques 1 :13-16). Nous sommes « branchés » sur la tentation. Mais le Christ avait les mêmes problèmes que nous : « En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il soit un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple ; car, du fait qu’il a souffert lui-même et qu’il a été tenté, il peut secourir ceux qui sont tentés » (Hébreux 2 :17-18). Le Christ souffrit les pulsions de la nature humaine, comme nous : « Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché » (Hébreux 4 :15).
Le Christ a dû vaincre le péché de la même manière que nous devons le vaincre ! Ayant réussi, Il peut maintenant être un Souverain Sacrificateur fidèle – un Intercesseur – auprès de Dieu le Père. Il sait non seulement combien le péché est mauvais, mais aussi combien il est dur de ne pas le commettre dans cette chair humaine. Il peut Se tourner vers Dieu le Père et Lui expliquer notre appel désespéré parce que, comme on le dit, Il est passé par là ! Il peut nous aider à cause de Son expérience personnelle et intense. Nous devons donc nous rappeler l’expérience de Jésus-Christ, quand nous prions. Nous pouvons nous Le rappeler en tant que notre Souverain Sacrificateur, et nous rappeler combien il est difficile de vaincre. Nous pouvons utiliser Son pouvoir et compter sur Son intercession afin que nous puissions vaincre comme Lui, car nous le pouvons aussi (Apocalypse 3 :21).
« Mes bien-aimés, ne trouvez pas étrange d’être dans la fournaise de l’épreuve, comme s’il vous arrivait quelque chose d’extraordinaire. Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous. Que personne d’entre vous, en effet, ne souffre comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou pour s’être ingéré dans les affaires d’autrui. Mais si quelqu’un souffre comme chrétien, qu’il n’en ait point honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom. Car c’est le moment où le jugement va commencer par la maison de Dieu. Or, si c’est par nous qu’il commence, quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent pas à l’Evangile de Dieu ? Et si le juste se sauve avec peine, que deviendront l’impie et le pécheur ? Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leur âme au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien » (1 Pierre 4 :12-19). Comme l’apôtre Jacques l’a écrit : « Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés » (Jacques 1 :2). Les apôtres Pierre et Jacques eurent leur part. Ils écrivirent que lorsque nous sommes exposés aux souffrances et à la tentation, nous devons nous « réjouir » et les regarder « comme un sujet de joie complète ». Lorsqu’ils souffrirent pour la justice (Matthieu 5 :10-12 ; 1 Pierre 3 :15), ils accueillirent cette opportunité et comprirent que cela leur serait bénéfique tant pour eux que pour les autres chrétiens (1 Pierre 4 :16) !
De même, nous trouvons dans les écrits de Paul l’explication principale de la deuxième raison de notre souffrance. Les Ecritures présentent clairement l’analogie qui consiste à nous débarrasser des parties sans valeur de notre caractère : « Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. Or, si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée ; car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun. Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si l’œuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu » (1 Corinthiens 3 :11-15). Le bois, le foin et le chaume brûleront. L’or, l’argent et les pierres précieuses ne brûleront pas. Donc si, en dépit de notre véritable engagement chrétien, nous construisons la mauvaise sorte de caractère (celle qui brûle), « nous souffrirons » cette perte au « jour » dont parle Paul. Nous serons certes sauvés, mais, ce sera à travers le feu ! Cela sera « inconfortable », mais la souffrance produira un caractère sain et juste.
Que fait Dieu ?
Vous pourriez penser que Dieu aurait pu trouver une façon de construire le caractère sain et juste en nous, sans toute cette souffrance ! Mais, comme M. Herbert W. Armstrong avait l’habitude de dire, Dieu ne peut pas instantanément créer en nous le caractère parfait. Dieu vit cela personnellement avec Lucifer qui se rebella et devint Satan. Avec la création des êtres humains, Dieu conçut un plan différent dans lequel ceux qu’Il crée doivent choisir entre la voie divine et celle de Satan. Bien sûr, Dieu veut que nous « choisissions la vie » (Deutéronome 30 :19). Pour nous aider à cimenter dans notre caractère les leçons du péché, Il nous permet d’expérimenter la souffrance que le péché engendre. Nous sommes éprouvés par les conséquences de nos péchés, par celles des péchés des autres, et parfois aussi directement par Dieu, si nécessaire : « D’ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous ont châtiés, et que nous les avons respectés, ne devons-nous pas à bien plus forte raison nous soumettre au Père des esprits, pour avoir la vie ? Nos pères nous châtiaient pour peu de jours, comme ils le trouvaient bon ; mais Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté. Il est vrai que tout châtiment semble d’abord un sujet de tristesse, et non de joie ; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice » (Hébreux 12 :9-11). Dieu sait que cette souffrance est douloureuse pour nous. Mais si nous sommes entraînés par cette correction, cela nous donnera un fruit de justice pacifique. Avec cette idée en tête, Paul appelle tout cela « légères afflictions » (2 Corinthiens 4 :17). Bien sûr, il est souvent difficile d’avoir cette perspective à l’esprit quand nous sommes au milieu de nos souffrances !
Dieu a clairement expliqué ce qu’Il essaye d’accomplir à travers nos souffrances. Il les utilise pour nous enseigner que nous devons suivre Son plan de salut, et construire Son caractère saint et juste ! Il espère que notre souffrance à cause du péché nous incite à cesser de pécher ! Nous sommes Ses enfants : « Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. Car la création [l’humanité entière] a été soumise à la vanité – non de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise – avec l’espérance qu’elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. Or, nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. Et ce n’est pas elle seulement ; mais nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps » (Romains 8 :17-23).
Pouvons-nous de cette manière voir le plan de Dieu concernant nos souffrances ! Souffrir à cause de nos propres péchés, et des péchés des autres, devrait nous enseigner ses conséquences douloureuses – et nous motiver à cesser de pécher (1 Pierre 4 :1). Les chrétiens sont appelés à souffrir (1 Pierre 2 :21). Mais nous devons nous rappeler que Dieu est « le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation » (2 Corinthiens 1 :3). Comment pouvons-nous réconcilier le fait que Dieu est miséricordieux, tout en permettant la souffrance, la correction et les épreuves dont nous avons discuté ? Les Ecritures expliquent : « Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter » (1 Corinthiens 10 :13). Dieu désire nous sauver et non pas nous détruire ! « Car le Fils de l’homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver » (Luc 9 :56). Dieu est parfaitement conscient de nos souffrances. Et Il sait que la souffrance – premièrement celle du Christ, et ensuite la nôtre – est absolument nécessaire pour le salut ! Lorsque les épreuves arrivent, nous pouvons être réconfortés par le fait que Dieu les utilise pour nous préparer à occuper une place éternelle dans Sa famille. Avec cette compréhension, nous devrions être capables « de regarder les épreuves comme un sujet de joie complète », et remercier Dieu pour toutes Ses bénédictions – et même les bénédictions de la souffrance !