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Qu’est-ce qu’un “Philadelphien” ?

par Robert Thiel

Qu’est-ce qu’un « Philadelphien » ? Cet article passera en revue les passages bibliques qui concernent l’Eglise de Philadelphie, et répondra aux questions suivantes : Quand a-t-elle commencé ? Quelles étaient ses caractéristiques ? Pourquoi un reste subsiste-t-il encore ? Comment déterminer qui est ce reste – et pourquoi est-il si important de le savoir ?

Les Ecritures décrivent l’Eglise de Philadelphie : « Ecris à l’ange de l’Eglise de Philadelphie : Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clé de David, celui qui ouvre, et personne ne fermera, celui qui ferme, et personne n’ouvrira : Je connais tes œuvres. Voici, parce que tu as peu de puissance, que tu as gardé ma parole, et que tu n’a pas renié mon nom, j’ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer. Voici, je te donne quelques-uns de ceux de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui mentent ; voici, je les ferai venir se prosterner à tes pieds, et reconnaître que je t’ai aimé. Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l’heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre. Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n’en sortira plus ; j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau. Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises » (Apocalypse 3 :7-13).

Jésus déclare ici qu’Il « a la clé de David », et Il parle de portes. Les références à la « clé de David » et aux portes sont utilisées ensemble dans un autre passage de la Bible : « Je remettrai ton pouvoir entre ses mains ; il sera un père pour les habitants de Jérusalem et pour la maison de Juda. Je mettrai sur son épaule la clé de la maison de David : quand il ouvrira, nul ne fermera ; quand il fermera, nul n’ouvrira. Je l’enfoncerai comme un clou dans un lieu sûr, et il sera un siège de gloire pour la maison de son père » (Esaïe 22 :21-23). Dr Meredith a noté, dans un de ses sermons, que la « clé de David » avait un lien avec le gouvernement et un trône. Comment peut-on l’associer avec l’Eglise de l’ère de Philadelphie ?

Au commencement de l’ère de Philadelphie

Un examen de la littérature sur l’Eglise de l’ère de « Sardes » montre qu’il n’y a jamais eu de gouvernement vraiment effectif dans cette Eglise (voir True History of the True Church par Dugger). Dans son Autobiographie, (toutes les citations proviennent de l’édition de 1986), M. Herbert Armstrong a écrit : « Les ministres ont été employés sous les ordres dictés par les membres. Ceci est essentiellement un concept de ce que nous appelons démocratie : un gouvernement du bas vers le haut. Ceux qui sont gouvernés dictent ceux qui seront leurs dirigeants, et comment ils devront les gouverner. Pour moi, le sujet le plus perplexe dans toute la Bible était cette question de gouvernement dans l’Eglise. Je n’étais jamais parvenu à comprendre clairement l’enseignement biblique à ce sujet, avant la fondation de l’Ambassador College » (p. 411-412. C’est nous qui traduisons tout au long de cet article).

Lorsque l’Eglise de Dieu du Septième Jour a rompu avec le gouvernement, en 1933, M. Armstrong n’était pas du côté de ceux qui avaient plus de voix, mais il a coopéré avec la minorité. Dès qu’il a compris la forme du gouvernement de Dieu, il a écrit : « L’Eglise fonctionne grâce à un gouvernement théocratique, de manière hiérarchique ».

« A partir de 1931, c’est-à-dire 1900 ans exactement (soit 100 cycles de 19 ans) après la fondation de l’Eglise », écrit M. Armstrong, « ce petit reste de la véritable Eglise de Dieu [l’ère de Philadelphie] commença à revivre […] Et elle s’est développée ». Ensuite, « après trois ans et demi d’études et de recherches intensives, le Christ m’a ordonné de prêcher ce même Evangile du Royaume dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations [Matthieu 24 :14]. Cette ordination eut lieu vers le jour de la Pentecôte, en 1931 ».

M. Armstrong a prêché depuis lors de tout son cœur. En 1933, il refusa d’accepter un salaire de la Conférence de l’Oregon de l’Eglise de Dieu du Septième Jour, et le 9 octobre 1933, il commença la proclamation de l’Evangile à la radio, qu’il considérait alors comme une porte ouverte par Dieu, et le début de l’Œuvre actuelle.

Dieu avait fait les promesses suivantes à David : « Ta maison et ton règne seront pour toujours assurés, ton trône sera pour toujours affermi » (2 Samuel 7 :16), et « David ne manquera jamais d’un successeur assis sur le trône de la maison d’Israël » (Jérémie 33 :17), M. Armstrong découvrit que celles-ci avaient été accomplies dans l’Histoire par le trône de la Grande-Bretagne. Il considéra que c’était une partie de la « clé de David ». En 1937, à cause de ses écrits sur les Jours saints de la Bible et sur l’identité des Etats-Unis et du Commonwealth selon la prophétie, cette Eglise-là rejeta M. Armstrong. Il semblait donc, entre 1933 et 1937, que l’ère de l’Eglise de Dieu de Philadelphie devenait complètement distincte de l’Eglise de Dieu du Septième Jour.

Bien que quelques théologiens protestants pensent que la porte ouverte, dans Apocalypse 3 :8, se rapporte à l’entrée de la nouvelle Jérusalem (voir Neslson’s Study Bible, p. 2170), M. Armstrong a vu que ceci se référait à la proclamation universelle de l’Evangile. « Dieu lui [à l’ère de Philadelphie] a d’abord ouvert une porte. Il est rapporté dans 2 Corinthiens 2 :12 et aussi dans Actes 14 : 27 comment Dieu a ouvert une porte à Paul pour aller dans d’autres pays et prêcher l’Evangile ». Paul a utilisé une analogie similaire lorsqu’il a écrit : « Priez en même temps pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, en sorte que je puisse annoncer le mystère de Christ » (Colossiens 4 :3). C’est intéressant de voir ce que Dieu déclare ensuite sur les Philadelphiens : « Je connais tes œuvres […] J’ai mis devant toi une porte ouverte » (Apocalypse 3 :8). Ainsi, Dieu associe les œuvres de l’Eglise de Philadelphie à une porte ouverte.

« Aussi, ajouta M. Armstrong, une porte a été ouverte pour ce dirigeant et pour l’ère de Philadelphie pour accomplir Matthieu 24 : 14 : “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin” ».

Quelles sont les caractéristiques d’un “Philadelphien” ?

La Strong’s Exhaustive Concordance montre que Philadelphie signifie « l’amour des frères » ou « l’affection des frères ». Lorsque Jésus utilisa le mot phileo avec Simon Pierre (traduit par « amour »), que devait faire Pierre pour témoigner cette sorte d’amour ? Il avait une tâche à accomplir. Le Christ « lui dit pour la troisième fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois : M’aimes-tu ? Et il lui répondit : Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis » (Jean 21 :17).

L’une des caractéristiques des « Philadelphiens » est qu’ils aiment les frères et ils sont prêts à se sacrifier pour eux. Certains discutent, en affirmant que cela signifie uniquement prendre soin de ceux qui sont déjà dans l’Eglise. Mais cela est contradictoire avec Matthieu 28 :18-19, et avec la déclaration de Jésus dans Jean 10 :16 : « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut aussi que je les amène ; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. »

Les « Philadelphiens » aiment les autres, non seulement eux-mêmes, écrit M. Armstrong. Et Jésus a enseigné : « Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera » (Marc 8 :35). Les « Philadelphiens » veulent tout donner pour la proclamation de l’Evangile.

Dieu a déclaré au sujet de Philadelphie : « Tu as peu de puissance, tu as gardé ma parole, et tu n’a pas renié mon nom » (Apocalypse 3 :8). Ils n’appartiennent pas à une Eglise spécialement forte (ou présente partout, selon les standards du monde). Elle a gardé la parole de Dieu sans la diluer. Elle n’a pas renié l’autorité; du Christ (le « nom » du Christ).

Les « Philadelphiens » acceptent que « Christ est le chef de l’Eglise » (Ephésiens 5 :23), et ils reconnaissent l’autorité au sein de l’Eglise : « Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ ; ainsi, nous ne serons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais en professant la vérité dans l’amour, nous croîtrons à tous égards en celui qui est le chef, Christ » (Ephésiens 4 :11-15).

M. Armstrong a écrit : « Le Gouvernement divin fonctionne toujours de haut en bas. Il ne saurait s’agir d’un gouvernement par “consensus général” […] Le livre de l’Apocalypse indique que ceux de cette ère de “Philadelphie” (Apocalypse 3 :12) seront des colonnes dans cette Eglise-mère [dans le Siège central de l’Eglise] Ce que je vous ai montré ici, c’est que l’Evangile du Royaume du Christ, concernant le Royaume de Dieu, comprend toute cette connaissance révélée – y compris celle que l’univers va nous être soumis lorsque nous, avec Dieu le Père et le Christ, deviendrons le Royaume de Dieu » (Le Mystère des siècles, p. 41, 290, 302-303).

Les « Philadelphiens » ont reçu un avertissement : « Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne » (Apocalypse 3 :11). M. Armstrong a au moins restauré dans l’Eglise de Dieu 18 vérités que l’ère précédente avait perdues (Le Mystère des siècles, p. 217). Les « Philadelphiens » sont ceux qui possèdent ces vérités (ainsi que toutes les autres vérités bibliques) – y compris le gouvernement. Ils pourront recevoir une couronne et ils gouverneront !

Les « Philadelphiens » ont gardé la parole de la persévérance en Christ (Apocalypse 3 :10). Ce qui met l’Eglise de Philadelphie à part, c’est cette fermeté dans la Vérité, et la priorité qu’elle accorde à la proclamation de l’Evangile.

Pourquoi y a-t-il un reste de Philadelphie ?

L’Eglise de Laodicée est la dernière ère mentionnée dans le livre de l’Apocalypse (Apocalypse 3 :14-22). Etant la dernière, c’est elle qui sera prédominante aux temps de la fin. Le mot « Laodicée » peut être traduit par « le peuple gouverne », « le jugement du peuple », ou « le peuple décide ». Laodicée est caractérisée par un refus du gouvernement accepté par Philadelphie, et par une attitude générale de tiédeur. Laodicée met l’accent sur le « moi » (par opposition à la proclamation de l’Evangile). Elle dilue ainsi la Vérité. Dieu la « réprimande » et lui conseille « d’acheter de l’or éprouvé par le feu » (Apocalypse 3 :18-19).

Puisque Laodicée est dominante aux temps de la fin, Philadelphie ne peut donc pas être prédominante. Cependant un reste de Philadelphie doit encore subsister. Nous le savons, car Jésus lui a dit : « Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l’heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre. Je viens bientôt. » (Apocalypse 3 :10-11). Les « Philadelphiens » sont les seuls qui ont reçu la promesse de la protection. Au reste, à ce groupe « les deux ailes du grand aigle furent données […] afin qu’elle s’envole au désert, vers son lieu, où elle est nourrie un temps, des temps, et la moitié d’un temps, loin de la face du serpent » (Apocalypse 12 :14).

Bien que M. Armstrong ait écrit qu’il avait rempli la première partie de Matthieu 24 :14 – « Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations » – il a nommé d’autres présentateurs de télévision pour prendre les rennes s’il venait à mourir, afin d’accomplir la seconde partie du verset « Alors viendra la fin ». Il a également écrit : « Mais Christ a dit à l’ère de Son Eglise de Philadelphie que, comme elle a peu de puissance, Il OUVRIRAIT CES PORTES POUR NOUS (Apocalypse 3 :8) » (Lettre, 19 novembre 1976). Les « Philadelphiens » doivent continuer la prédication au monde jusqu’à ce que vienne la fin.

Comment déterminer qui est ce “reste” ?

En prêtant l’oreille à l’avertissement de Jude de « combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3), le reste de l’Eglise de Philadelphie restera ferme dans la Vérité qui a été restaurée au cours de cette ère. Quelles que soient les portes ouvertes, elle continuera à avancer dans la proclamation de l’Evangile du Royaume de Dieu, pour servir de témoignage. Elle proclamera aussi l’avertissement d’Ezéchiel aux descendants physiques d’Israël, même si ce reste n’a pas autant de « talents » que par le passé (Matthieu 25 :15-28). Elle conservera la forme d’autorité biblique en son sein – la même forme de gouvernement qui sera pratiquée dans le Royaume de Dieu. Cependant, souvenez-vous qu’il ne suffit pas qu’une personne (ou une Eglise) se déclare « Philadelphienne », pour l’être effectivement. Beaucoup, parmi celles qui revendiquent être « Philadelphiennes », ne le sont pas.

L’Eglise du Dieu Vivant ne peut pas affirmer que tous ses membres sont des « Philadelphiens », mais nous estimons que nous en sommes un reste unique. Peut-on trouver un « corps collectif » plus grand, ou plus efficace, qui retient la Vérité telle que M. Armstrong l’a enseignée, sans y ajouter de « révélations » non-bibliques – et sans détourner les membres de la mission de proclamer l’Evangile tel qu’il a été établi par Jésus-Christ ? Non ! On peut espérer que les « Philadelphiens » qui se soucient de faire une Œuvre effective, et qui demeurent fermes dans la Vérité, supportent naturellement l’Eglise du Dieu Vivant. Bien entendu, le fait de faire seulement partie de l’Eglise du Dieu Vivant ne suffit pas ; les membres doivent faire leur part, individuellement ; ils ne doivent pas permettre aux soucis de ce monde d’envahir leur vie et de devenir tièdes (Laodicéens).

Avec toute la confusion et les faux rapports des sept dernières années, nous pouvons estimer qu’il y a des « Philadelphiens » en dehors de l’Eglise du Dieu Vivant. Cependant, ce n’est pas une excuse pour que les chrétiens zélés deviennent « indépendants ». M. Armstrong a écrit que la première « mission de l’Eglise » consistait à « proclamer la venue prochaine du Royaume de Dieu ici-bas […] Le “solitaire” – le “chrétien indépendant” qui cherche à accéder au Royaume de Dieu d’une manière autre que par le Christ et Sa voie, par l’intermédiaire de Son Eglise – ne se conforme pas à la manière dont le Christ entraîne les enfants de Dieu à gouverner et à régner avec Lui dans Son Royaume ! […] Il a été séduit » (Le Mystère des siècles).

Pourquoi est-il important de le savoir ?

Certains disent que la connaissance des ères de l’Eglise n’a pas d’importance, et que croire en cela ne fait pas de différence quant à la façon de vivre ou d’agir des chrétiens. Est-ce une attitude correcte ? Il n’est pas étonnant que ceux qui n’accordent que peu d’importance aux ères de l’Eglise se mettent aussi à diluer les vérités clés restaurées par M. Armstrong – dans certains cas, ils n’accordent même plus la priorité à la proclamation de l’Evangile au monde entier pour servir de témoignage. Ceci peut expliquer une telle attitude – mais ne le justifie pas. Sept fois (Apocalypse 2, 3) Jésus a donné cet avertissement : « Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises » (Apocalypse 3 :13 par exemple). Pourquoi l’aurait-Il répété à plusieurs reprises, si ces messages n’étaient pas importants ?

Jésus a promis beaucoup plus que la simple protection physique aux « Philadelphiens ». Il a également affirmé : « Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n’en sortira plus ; j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau » (Apocalypse 3 :12). Qui, dans l’Eglise de Dieu, ne voudrait pas recevoir ces promesses ?

Ceux que Dieu a appelés peuvent décider, oui ou non, d’accepter et d’enseigner les vérités restaurées par l’Eglise de Philadelphie. C’est à eux de choisir, mais le prix spirituel et physique de ne pas accepter la Vérité – ni de l’enseigner – est trop élevé ! Un « Philadelphien » reste ferme dans la vraie doctrine ; il ne renie pas l’autorité du Christ. Il garde les paroles du Christ, il entre par les portes ouvertes que le Christ ouvre, et il persévère jusqu’à la fin. Un « Philadelphien » entend « ce que l’Esprit dit aux Eglises ».