Quatre ennemis redoutables
L’apôtre Paul nous donne une instruction très simple : « Que l’amour soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur ; attachez-vous fortement au bien » (Romains 12 :9). Si le principe est simple, cette recommandation est beaucoup plus difficile à mettre en pratique. Le mal se présente sous divers déguisements, prêt à nous séduire et à nous persuader de faire demi-tour, d’abandonner notre couronne en pensant connaître, mieux que Dieu, ce qui est bien. L’orgueil charnel – la vanité – mène à la destruction (Proverbe 16 :18). L’apôtre Paul a écrit : « Que personne, sous une apparence d’humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course ; tandis qu’il s’abandonne à ses visions, il est enflé d’un vain orgueil par ses pensées charnelles, sans s’attacher au chef, dont tout le corps, assisté et solidement assemblé par des jointures et des liens, tire l’accroissement que Dieu donne » (Colossiens 2 :18-19).
La vanité incita Lucifer à se rebeller, il devint ensuite Satan. Il abandonna la Tête pour faire sa propre volonté, ce qui le mena à la ruine. Dieu créa Lucifer, le « porteur de lumière », comme l’un des trois principaux êtres angéliques, mentionnés dans les Ecritures : « Tu as été intègre [parfait] dans tes voies, depuis le jour où tu fus créé jusqu’à celui où l’iniquité a été trouvée chez toi » (Ezéchiel 28 :15). Malgré tout ce qu’il avait, Lucifer permit qu’un grave défaut se développe dans son caractère, et il perdit son poste au sein du gouvernement de Dieu : « Ton cœur s’est élevé à cause de ta beauté, tu as corrompu ta sagesse par ton éclat ; je te jette par terre, je te livre en spectacle aux rois » (verset 17). Lucifer était devenu vaniteux. Par son ambition démesurée, il a corrompu les fonctions que Dieu lui avait attribuées ; c’est pourquoi il fut chassé des cieux par son Créateur à cause de son avidité. Lucifer convoita le trône des cieux, il devint jaloux de Dieu et de l’autorité divine, ce qui le mena à sa ruine (Esaïe 14 :12-15 ; Apocalypse 12 :7-9).
Notre réputation dépend de nos fréquentations
La vanité a des « complices » dangereux : la jalousie, l’envie et l’avidité. Ces sentiments sont virtuellement inséparables. De même que, transgresser l’un des commandements divins revient à les transgresser tous, « fréquenter » l’un de ces « mauvais compagnons » revient à les côtoyer tous. « Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous. En effet, celui qui a dit : Tu ne commettras point d’adultère, a dit aussi : Tu ne tueras point. Or, si tu ne commets point d’adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi » (Jacques 2 :10-11). Oui, si nous marchons « bras dessus, bras dessous » avec la vanité, dans ce cas, la jalousie, l’envie et l’avidité nous accompagneront.
Le Petit Larousse illustré (édition 2007) définit le mot « vain » comme suit : « Qui est sans fondement, sans valeur, sans effet ; inutile ». Dieu ne veut pas que Son peuple soit vaniteux, ni qu’il donne une fausse image de lui pour tromper les autres. « Malheur à ceux qui tirent l’iniquité avec les cordes du vice [de la vanité], et le péché comme avec les traits d’un char » (Esaïe 5 :18). Entretenir la vanité d’une personne est un fardeau qui demande beaucoup plus d’efforts que cela n’en vaut la peine. Le roi David, un homme selon le cœur de l’Eternel, a écrit sous l’inspiration divine : « Je hais les pensées vaines ; mais j’aime ta loi » (Psaume 119 :113, Bible Ostervald 1996). La vanité est l’adoration de soi, c’est une idolâtrie (Exode 20 :3 ; Deutéronome 5 :7). Les Ecritures expliquent que nous devons, premièrement, mettre notre amour en Dieu et aimer notre prochain comme nous-même. « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même » (Luc 10 :27).
La jalousie
La vanité et ses complices sont nos ennemis mortels ; si nous ne sommes pas sur nos gardes, nous pouvons facilement nous retrouver en leur compagnie, chaque jour. La jalousie, comme la vanité, est un danger qu’il nous faut éviter. Le Petit Larousse définit le mot « jaloux » ainsi : « Qui manifeste de la jalousie, un désir d’exclusivité en amour. Qui manifeste du dépit devant les avantages des autres ; envieux. Qui manifeste le souci de préserver ce qu’il possède, notamment un droit ».
La « jalousie divine » existe-t-elle ? Oui, car Dieu est « jaloux » pour Son peuple, Israël : « Vous n’irez point après d’autres dieux, d’entre les dieux des peuples qui sont autour de vous ; car l’Eternel, ton Dieu, est un Dieu jaloux au milieu de toi. La colère de l’Eternel, ton Dieu, s’enflammerait contre toi, et il t’exterminerait de dessus la terre » (Deutéronome 6 :14-15). Il y a deux sortes de jalousie : la jalousie divine et la jalousie humaine. La première est motivée par l’intérêt de Dieu pour Son peuple, alors que la jalousie humaine et charnelle est fondée sur l’égoïsme de l’être humain – la vanité, l’envie et l’avidité.
Le roi Saül devint jaloux lorsqu’il vit le peuple d’Israël louer David comme un héros : « Les femmes qui chantaient se répondaient les unes aux autres, et disaient : Saül a frappé ses mille, et David ses dix mille. Saül fut très irrité, et cela lui déplut. Il dit : On en donne dix mille à David, et c’est à moi que l’on donne les mille ! Il ne lui manque plus que la royauté » (1 Samuel 18 :7-8). Dès que Saül laissa la jalousie s’installer dans son cœur, il fut animé par un esprit de meurtre, et il essaya de tuer David à plusieurs occasions.
L’envie
Là où il y a de la jalousie, il y a inévitablement un sentiment de convoitise. Selon le Petit Larousse, « l’envie » est un « sentiment de convoitise à la vue du bonheur, des avantages d’autrui. Désir soudain et vif d’avoir, de faire quelque chose. Besoin organique qu’on désire satisfaire ». La jalousie est souvent enflammée par la convoitise – par le désir de posséder quelque chose (ou quelqu’un) que nous ne pouvons avoir ni mériter. Dans le dixième commandement, Dieu condamne cette attitude fatale : « Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain » (Exode 20 :17).
Parfois, nous envions quelqu’un ou nous convoitons un objet ; parfois, c’est le pouvoir, un poste, ou l’approbation des autres. Dans notre société moderne, beaucoup imitent ou cherchent la compagnie de « gens beaux ou puissants » – c’est-à-dire envier les autres. Même à l’école, la plupart des filles rêvent de « sortir avec leur idole », et les garçons cherchent « la plus belle meneuse ». Cette attitude continue souvent à l’âge adulte : au lieu de rechercher des amis qui ont un esprit et un caractère sains, beaucoup cherchent ceux qui « semblent bien » – quoique la beauté extérieure dépérit avec les années et finit en poussière. « Telle est leur voie, leur folie, et ceux qui les suivent se plaisent à leurs discours […] Comme un troupeau, ils sont mis dans le séjour des morts, la mort en fait sa pâture ; et bientôt les hommes droits les foulent aux pieds, leur beauté s’évanouit, le séjour des morts est leur demeure » (Psaume 49 :14-15).
L’avidité
L’avidité est un autre ennemi mortel qui va de pair avec la vanité. Le Petit Larousse décrit « l’avidité » comme un « désir ardent et immodéré de quelque chose ». L’envie est le désir de posséder ce qui ne nous appartient pas ; l’avidité est le désir insatiable d’en avoir toujours plus – tout ce que nous voulons, et non pas seulement ce dont nous avons besoin aux yeux de Dieu. Lorsque notre cœur se tourne vers l’avidité, nous oublions la profonde instruction du Christ : « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain ; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine » (Matthieu 6 :33-34).
L’avidité représente la voie de « prendre ». Elle est complètement opposée à la voie d’amour de Dieu qui consiste à donner, à partager et à aider. « Mais le Seigneur lui dit : Vous, pharisiens, vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, et à l’intérieur vous êtes pleins de rapine et de méchanceté. Insensés ! celui qui a fait le dehors n’a-t-il pas fait aussi le dedans ? Donnez plutôt en aumônes ce qui est dedans, et voici, toutes choses seront pures pour vous » (Luc 11 :39-41).
Vaincre ces “mauvais compagnons”
Comment pouvons-nous extirper la vanité, la jalousie, l’envie et l’avidité de notre esprit naturel et charnel ? « Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant. Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ai été connu. Maintenant donc ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, l’amour ; mais la plus grande de ces choses, c’est l’amour » (1 Corinthiens 13 :11-13).
A mesure que nous grandissons dans l’Eglise de Dieu, nous devrions nous en remettre à Jésus-Christ. « Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ; vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (Galates 3 :26-27). En apprenant à revêtir le Christ, nous apprenons à rompre nos relations, spirituellement dangereuses, avec les quatre « compagnons mortels » de Satan : la vanité, la jalousie, l’envie et l’avidité.
L’amour de Dieu, demeurant en nous par Son Saint-Esprit, chassera la vanité hors de notre vie. L’humilité du Christ, croissant en nous, nous aidera à vaincre la jalousie. La prière, l’étude de la Bible, le jeûne et la méditation nous aideront à vaincre l’envie. Pratiquer la voie qui consiste à « donner » chassera notre avidité. « Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres » (Philippiens 2 :3-4).
En nous impliquant dans l’œuvre de Dieu, en gardant les yeux fixés sur les choses d’en haut, nous garderons les yeux fixés sur le Royaume de Dieu et sur le retour imminent du Christ, dans la gloire. Nous devons nous garder des vaines voies du monde de Satan. « Car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (1 Jean 2 :16-17).