Quelle sera votre approche en enlevant le levain ?
Jésus mentionna quatre catégories de personnes dans la parabole du semeur. Certaines graines tombèrent le long du chemin et elles furent dévorées par les oiseaux. D’autres graines tombèrent dans des endroits pierreux, avec peu de terre. Elles poussèrent rapidement, mais elles furent brûlées par le soleil. D’autres tombèrent parmi les ronces, mais celles-ci les étouffèrent et ces graines ne produisirent rien. Finalement, les graines qui tombèrent dans la bonne terre produisirent à divers degrés (Matthieu 13 :3-8). Jésus expliqua ensuite la signification spirituelle, en montrant que différentes personnes réagissent différemment au message du Royaume de Dieu (Matthieu 13 :18-23).
De la même manière, quatre catégories de personnes vont lire cet article – mais j’y reviendrai un peu plus loin. Laissez-moi d’abord parler de la Pâque et des Jours des Pains sans Levain. Ces Fêtes et ces Jours saints sont une époque spéciale pour le peuple de Dieu et nous les attendons pour de nombreuses raisons. Certaines de ces raisons sont physiques, d’autres sont spirituelles. Nous devrions mettre l’accent sur ces dernières.
Les ministres ressentent souvent un plus haut niveau d’inspiration pour les sermons donnés pendant ces Jours saints commandés. Lorsque plusieurs congrégations se réunissent, les voix s’additionnent pendant les cantiques, rendant l’occasion plus joyeuse alors que nous louons notre Créateur. Les jeunes attendent avec impatience de revoir des amis qu’ils n’ont pas vus depuis quelque temps. Chaque année, nous faisons aussi le bilan de notre croissance personnelle et collective dans notre compréhension de ces jours et dans le fait de vaincre le péché.
Certains se contentent de matzos et de beurre de cacahuètes, tandis que d’autres créent des pains spéciaux que toute la famille apprécie. Les maris et les enfants ouvrent avec empressement leur lunch pour voir ce qu’il contient de spécial. Les époux non convertis acceptent parfois plus facilement cette Fête lorsque leur épouse fait preuve d’inventivité avec les menus sans levain. Oui, nous attendons ces jours pour des raisons spirituelles et physiques.
Une des tâches physiques que nous ne trouvons pas forcément la plus plaisante est d’obéir au commandement d’enlever le levain de notre maison (Exode 12 :15). Certains poussent les choses à l’extrême en passant de nombreuses journées à ce qui va devenir un nettoyage de printemps dans l’hémisphère nord et, je suppose, un nettoyage d’automne au sud de l’équateur. D’autres passent un coup de chiffon, en n’accordant pas beaucoup d’importance à cette tâche.
La sagesse de l’âge
Ceux d’entre nous qui sont dans l’Église de Dieu depuis plus de 50 ans possèdent une perspective unique concernant le retrait du levain. Nous avons vu des ministres, des membres et parfois l’Église dans son ensemble sombrer dans les extrêmes. La croissance est un processus qui produit parfois des rires, comme pendant l’année où j’ai détruit deux grille-pain au cours du nettoyage des Pains sans Levain. Cependant, nous avons aussi vu à de trop nombreuses reprises les instructions de Dieu être diluées.
Nous apprécions de vivre dans une maison propre, mais nous ne devons jamais oublier que le but de ce nettoyage est d’identifier et d’enlever le levain. Il est important que tous les membres de la famille participent à ce processus. Le fait d’enlever le levain et de ne pas en manger pendant sept jours nous donne un éclairage précieux sur notre nature pécheresse.
Certains orateurs citent parfois le commentaire biblique Clarke à propos d’Exode 12 :19 : « Afin de respecter la lettre de ce principe de façon la plus complète possible, la veille de cette fête, les juifs entreprennent la recherche la plus rigoureuse qui soit dans toutes les pièces de la maison, en enlevant non seulement le pain levé, mais en nettoyant toutes les parties propres, afin qu’aucune miette de pain contenant du levain ne soit oubliée. Ils sont tellement stricts avec l’observance de la lettre de cette loi que si une souris traverse la maison avec un morceau de pain dans la bouche, ils considèrent que toute la maison est polluée et ils reprennent à zéro la purification » (Clarke’s Commentary, Adam Clarke, volume 1, page 354).
Quelle est la probabilité qu’une souris traverse la maison avec un morceau de pain dans la bouche la veille de cette Fête ? En me basant sur mon expérience, ma réponse serait : « Peut-être plus que vous ne l’imaginez ! » À deux reprises, alors que nous vivions au Canada, un oiseau ou un écureuil laissa du pain dans notre entrée, juste avant ou pendant les Jours des Pains sans Levain, et il ne s’agissait pas de miettes mais plutôt de gros morceaux ! Aussi banal que cela puisse paraître, vous ne pouvez pas l’inventer ! Au moins, ces bouts de pain étaient dans l’entrée, pas dans la maison elle-même. Le timing était remarquable, car ni mon épouse ni moi ne nous souvenons que cela soit arrivé à une autre époque de l’année. Peut-être qu’un voisin juif s’était débarrassé de son levain là où des animaux sauvages pouvaient le manger. Il me semble parfois que Dieu a un bon sens de l’humour.
Nous avons aussi arrêté d’acheter des biscuits aux éclaireuses des scouts (ou guides au Canada), car il semblait que ces biscuits levés arrivaient toujours en plein milieu de ces Jours saints, peu importe quand ils tombaient dans l’année. Avez-vous remarqué également que les voisins vous apportent souvent un pain tout juste sorti du four pendant les Pains sans Levain ?
Jésus corrigea les juifs pour leur interprétation oppressante de la loi. C’est Lui qui doit être notre guide, pas les juifs décrits dans le commentaire de Clarke. La nature humaine a tendance à préférer l’activité physique à l’activité du cœur. Certains de ceux qui avaient jadis compris la vérité ont rejoint des groupes de juifs messianiques qui se focalisent sur l’aspect physique, au lieu des choses spirituelles : le châle de prière, la circoncision, l’habillement, ainsi que d’autres rites et coutumes.
Parfois, nous avons aussi entendu des commentaires qui minimisaient le besoin d’enlever le levain. Souvent, de tels commentaires précèdent, ou accompagnent, les périodes d’apostasie. Il est facile de se moquer ou de ridiculiser le fait d’enlever le levain. Bien que certains nettoient leur maison en atteignant des extrêmes que Dieu n’a jamais ordonnés, ceux d’entre nous qui sont dans l’Église depuis suffisamment longtemps peuvent attester que lorsque ce nettoyage des Pains sans Levain est abandonné, d’autres apostasies s’ensuivent. Dieu enseigna clairement à Israël : « Pendant sept jours, il ne se trouvera point de levain dans vos maisons ; car toute personne qui mangera du pain levé sera retranchée de l’assemblée d’Israël, que ce soit un étranger ou un indigène » (Exode 12 :19).
Certains prétendent que cela s’applique seulement à Israël, mais grâce au Saint-Esprit en nous, nous sommes enfants d’Abraham et nous faisons partie de l’Israël spirituel (Romains 2 :28-29 ; Galates 3 :26-29). Nous observons la Fête comme Paul l’ordonna aux païens convertis à Corinthe : « Célébrons donc la fête… », puis Paul explique le symbolisme du levain dans ce contexte : « … non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité » (1 Corinthiens 5 :8).
La malice concerne le processus de pensée d’un cœur mauvais. La méchanceté se réfère aux mauvaises actions. Elles doivent toutes les deux être remplacées par un cœur sincère et un comportement juste. La vérité est décrite dans 1 Jean 1 :6 comme une chose que nous mettons en pratique. Autrement dit, la vérité est plus qu’une chose théorique. C’est la façon dont nous agissons, ce que nous faisons. Nous devons changer dans nos pensées et nos actions.
Une vérité confirmée par les écrits historiques
L’Église de Dieu originelle éliminait le levain de ses maisons. Cela est confirmé dans un passage d’Eusèbe au sujet de la controverse quartodécimaine – c’est-à-dire le bon jour pour observer la Pâque. L’Église de Dieu en Asie mineure continua de suivre l’exemple de l’observance de la Pâque le quatorzième jour du premier mois du calendrier sacré. En latin, quarto decimo signifie « quatorze ». À ses débuts, l’Église de contrefaçon substitua à la Pâque la célébration païenne des Pâques (au pluriel). Eusèbe montra que Polycarpe, un disciple de l’apôtre Jean, s’opposa à Anicet qui était alors évêque de Rome. Polycrate, un disciple de Polycarpe, s’opposa pour sa part à Victor de Rome sur le même sujet.
Eusèbe décrivit ainsi la controverse entre Polycarpe et Anicet : « Anicet ne pouvait pas persuader Polycarpe de ne pas observer ce qu’il avait toujours observé avec Jean, le disciple du Seigneur, et les autres apôtres avec qui il avait été associé ; pas plus que Polycarpe ne pouvait persuader Anicet de l’observer, alors qu’il [Anicet] disait qu’il devait suivre les coutumes des anciens qui l’avaient précédé » (A Source Book for Ancient Church History, Joseph Ayer, page 164). Même Eusèbe mentionna le fait que Polycarpe suivait les apôtres du Christ et qu’Anicet suivait des dirigeants spirituels d’un autre acabit !
Polycrate suivit Polycarpe en tant que dirigeant en Asie mineure et il s’adressa ainsi à Victor : « Nous observons le jour exact, en n’ajoutant ni en retranchant quoi que ce soit. Car en Asie, aussi, de grandes lumières se sont éteintes, qui s’élèveront à nouveau au jour du retour du Seigneur, lorsqu’Il descendra dans la gloire des cieux et qu’Il trouvera tous les saints… » (ibid., page 162).
Notez ce qui est dit dans ce passage. Polycrate n’avait rien ajouté ni retranché aux Écritures. La mort est comme un sommeil. Les morts qui dorment seront ressuscités au retour du Christ et les saints sont les véritables chrétiens, pas des individus qui ont été « sanctifiés » ou « canonisés » par des hommes.
Eusèbe mentionne encore que Polycrate donna les noms de ceux qu’il suivait : « Philippe, un des douze apôtres, qui s’est endormi à Hiérapolis, et ses deux filles âgées et vierges, ainsi que son autre fille […] également, Jean, qui s’était penché sur le torse du Seigneur […] et encore, Polycarpe de Smyrne, à la fois évêque et martyr […] Tous ceux-là observaient la Pâque du quatorzième jour, selon l’Évangile, en ne se détournant de rien, mais en suivant la règle de la foi. Et moi, Polycrate, je fais de même, le plus insignifiant d’entre vous, selon la tradition de mes proches dont certains que j’ai suivi de près. Car sept de mes proches sont évêques et je suis le huitième. Et mes proches ont toujours observé le jour pendant lequel le peuple élimine le levain ; je ne suis donc pas apeuré par des paroles effrayantes » (ibid., pages 162-163).
Notre approche reflète-t-elle la pensée de Dieu ?
L’équilibre est une chose difficile pour les êtres humains – pour chacun d’entre nous. Comme un ministre l’avait dit une fois, le seul moment où nous sommes bien au milieu de la route est lorsque nous la traversons pour aller dans le fossé d’en face ! L’accent doit être placé sur le retrait spirituel du levain.
Chaque année, nous devrions prendre le temps de jeûner et de procéder à une introspection, en priant comme Jérémie : « Je le sais, ô Éternel ! la voie de l’homme n’est pas en son pouvoir ; ce n’est pas à l’homme, quand il marche, à diriger ses pas. Châtie-moi, ô Éternel ! mais avec équité, et non dans ta colère, de peur que tu ne me réduises à rien » (Jérémie 10 :23-24).
Priez pour avoir un cœur tendre, afin d’apprendre de la façon la moins douloureuse possible, en sachant que Dieu vous aime et que toute correction qu’Il admoneste n’est destinée, en fin de compte, qu’à votre bien. Comme Paul l’enseigna : « Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde » (1 Corinthiens 11 :31-32).
Considérez les similarités entre le péché et le levain alors que vous éliminez ce dernier de votre maison. Prenez les endroits de votre maison qui ont le plus de chance d’en contenir, comme la cuisine et la salle à manger. Vous n’arriverez jamais à enlever toutes les miettes et vous ne devez pas non plus vous focaliser sur l’aspect physique au point de ne plus avoir de temps à consacrer au spirituel. Enseignez à vos enfants à nettoyer leur chambre. Pères, faites votre part, ne laissez pas tout le travail à votre épouse. Évitez les extrêmes, comme le fait de vérifier les manchettes et les poches de chacun de vos vêtements. Se peut-il qu’il y reste une miette ? Peut-être, mais est-ce l’approche que Dieu nous demande vraiment ?
Au début de cet article, j’avais mentionné que quatre catégories de personnes allaient le lire. La première catégorie comprend ceux qui « ne se cassent pas la tête » pour enlever le levain et qui se diront qu’ils en font encore trop après avoir lu cet article. C’est ce qu’ils veulent entendre, car ils veulent trouver une justification pour en faire le moins possible.
La deuxième catégorie comprend ceux qui vont à l’autre extrême et qui vont laver la maison tout entière dans le cas improbable qu’une souris traverse la cuisine ou le patio.
La troisième catégorie comprend ceux qui pensent que des changements drastiques de doctrine ont lieu et que cet article en est la preuve. Franchement, frères et sœurs, ces points ont été expliqués d’une manière ou d’une autre avant même que je commence à venir à l’Église en 1964. Certains individus tendent vers un extrême et d’autres vers l’autre extrême.
Finalement, il y a ceux qui font preuve d’équilibre. Nous essayons de faire ce que Christ a fait lorsqu’Il a vécu en tant qu’être humain. Je pense que nous savons tous qu’Il élimina le levain, mais Il ne suivit pas les traditions oppressantes des pharisiens et des scribes (Matthieu 15 :1-20).
Cette dernière catégorie est composée de ceux qui lisent avec un esprit humble, en cherchant la pensée du Christ. Ils suivent l’ordre divin de sortir le levain hors de notre domicile. Certains font assurément un meilleur travail que d’autres pour l’aspect physique. Les personnes âgées et les jeunes enfants ne sont pas forcément capables d’accomplir le même travail que ceux d’âge moyen, mais Dieu regarde au cœur et tous apprennent en effectuant cette tâche. Ils cherchent attentivement à identifier le levain spirituel dans leur vie et, quand ils l’ont trouvé, ils sont déterminés à changer. Ils marchent vers la perfection. Ils progressent dans la grâce et la connaissance. Je prie pour que chacun d’entre nous se trouve dans cette quatrième catégorie, comme dans la parabole du semeur.