Année 2023   Janvier-Février Afficher en grands caractères

Se souvenir des leçons de la Fête

par Gerald Weston

La Fête des Tabernacles 2022 est désormais derrière nous et elle s’éloigne de plus en plus dans notre rétroviseur. Mais la profonde signification du magistral plan divin, tel qu’il est révélé par la Fête des Tabernacles, ainsi que tous les Jours saints et les Fêtes de l’Éternel, ne doit jamais se perdre dans le tourbillon de la vie.

Les souvenirs s’effacent, la signification demeure

Lorsque vous recevrez cette revue, les gens dans le monde verront Noël dans leur rétroviseur. Mais de quoi se souviendront-ils ? Probablement des cadeaux, de la nourriture, du bon temps passé avec la famille et les amis, ainsi que des sentiments agréables. Ils pourraient même risquer de se casser une jambe ou un bras en montant sur une échelle gelée pour enlever les décorations de la façade de leur maison et les entreposer jusqu’à l’année prochaine. Certains doivent aussi affronter les dettes accumulées sur les cartes de crédit, avec parfois une dose de remords.

Beaucoup d’entre nous savent à quoi cela ressemblait lorsque, dans notre ignorance, nous observions cette fête et d’autres jours prétendument chrétiens. Nous ne comprenions pas et, de la même manière, ces gens ne comprennent pas. Nous prêchons la vérité et Dieu attirera leur attention lorsqu’Il le décidera. Nous ne devons pas oublier la remarque que Dieu fit à Jonas : « Et moi, je n’aurais pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle se trouvent plus de cent vingt mille hommes qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, et des animaux en grand nombre ! » (Jonas 4 :11).

Nous ne devrions jamais oublier ce que nous apprenons pendant les Fêtes de Dieu. Les détails spécifiques des sermons finiront par s’estomper avec le temps, car c’est la réalité de la nature humaine, mais nous nous souviendrons sans aucun doute jusqu’à la fin de nos jours de certaines phrases ici et là. Je me souviens de certains points entendus pendant ma première Fête des Tabernacles en 1964, en Californie… il y a bien longtemps !

J’ai oublié depuis longtemps la plupart des personnes que j’ai rencontrées cette année-là. J’ai aussi oublié toutes les sermonettes et la plupart des sermons, mais je me souviens d’un message de M. Herman Hoeh intitulé « La voie de Caïn ». Je ne compris pas totalement ce message à l’époque, mais je m’en souviens suffisamment pour le comprendre maintenant. Cela resta avec moi pendant toutes ces années. Je me souviens aussi d’une anecdote dans un sermon donné par un autre ministre haut placé qui raconta un rêve amusant qu’il avait fait : la résurrection avait lieu et alors que les autres montaient dans la nuée, il resta en arrière, battant des bras dans une tentative vaine de prendre son envol.

Alors que les souvenirs disparaissent dans le rétroviseur, la profonde signification du magistral plan divin et notre apprentissage de la crainte de Dieu ne devraient jamais être oubliés. Il est impossible de se souvenir de l’entièreté de la Fête, mais certains messages et certaines leçons devraient nous accompagner pendant le reste de notre vie. Nous pourrions nous souvenir de ce que nous avons ressenti lorsqu’une personne nous a traités avec gentillesse ou combien un individu fut heureux suite à une action ou une parole aimable de notre part. Après avoir observé la Fête pendant des décennies, et c’est également vrai dans la vie en général, j’ai appris que, souvent, ce ne sont pas les « grandes » choses que nous effectuons pour les autres qui font la différence, mais les « petites » choses auxquelles nous ne prêtons pas attention. N’est-ce pas une des leçons révélatrices que Jésus nous donna dans Matthieu 25 :31-46 ? Lorsque le fait de se soucier des autres commence à faire partie intégrante de notre mode de vie, nous ne considérons plus les petites actions comme de grands gestes de générosité.

Méditer afin de se souvenir

Comment faire pour que les leçons importantes ne s’effacent pas complètement de notre mémoire ? Nous entendons souvent des sermons entiers traitant de la prière, de l’étude biblique et du jeûne, mais plus rarement de la méditation. Aucun de ces outils, prévus pour établir une relation avec notre Créateur, ne devrait être négligé. Pourtant, c’est souvent le cas pour la méditation intentionnelle. Certes, nous méditons tous, car c’est une autre manière de dire que nous pensons à quelque chose ou que des idées traversent notre esprit. Mais focalisons-nous notre méditation sur des choses que nous avons entendues et des leçons que nous avons apprises ? Dans la négative, nous pourrions bien laisser de côté un élément important de la sagesse divine.

Qu’avez-vous retenu de la Fête des Tabernacles et du Dernier Grand Jour de 2022 ? Un rêve amusant d’un ministre qui amena un point bien plus sérieux ou un sermon que vous n’aviez pas compris sur le moment ? Avez-vous perdu quelque chose d’important car vous n’avez pas médité sur un message ou une leçon de vie dont vous avez fait l’expérience ou que vous avez observée ? M. Ames et d’autres nous encouragent à relire nos notes. Si nous le faisons en y apportant une attention soutenue, les messages dureront plus longtemps, peut-être une vie entière.

Dans quelques mois, nous célébrerons la Pâque et les Jours des Pains sans Levain – une époque de réflexion. Nous devons non seulement méditer sur le passé, mais aussi sur l’avenir. La Pâque ne sera-t-elle qu’une case à cocher dans notre agenda ? Ou apportera-t-elle une compréhension plus grande de la gravité et de l’importance de ce qui eut lieu il y a environ 2000 ans ? Les Jours des Pains sans Levain seront-ils l’occasion de briser de mauvaises habitudes, comme le fait de passer trop de temps sur les réseaux sociaux ou devant la télévision ? Nous savons que nous avons tous besoin de divertissements et ceux-ci ne sont pas forcément mauvais, mais ils peuvent devenir de mauvaises habitudes, en fonction de l’usage que nous en faisons.

Un danger que nous devons tous considérer est à quel point nous permettons à notre esprit de s’aligner avec le cours de ce monde (Éphésiens 2 :2). Le « prince de la puissance de l’air » guide la direction prise par nos sociétés et, malheureusement, de nombreux membres de l’Église n’arrivent pas à distinguer le bien du mal – qu’il s’agisse de leur conduite à la Fête des Tabernacles ou de leur introspection pour la Pâque et les Jours des Pains sans Levain. C’est un défi compliqué pour chacun d’entre nous, en particulier pour les jeunes – mais aussi pour les autres générations.

Notre connaissance dépend de ce à quoi nous sommes exposés, alors comment combattre la mauvaise influence de Satan ? Lorsque le problème est énoncé de cette manière, la réponse se trouve dans la question. Nous devons accroître notre exposition à la fondation de la vérité et diminuer notre exposition à la culture et au cours de ce monde. Nous pouvons apprendre à discerner la différence si nous méditons sur ce qui a lieu autour de nous et que nous comparons cela avec les Écritures. Quelles sont les choses promues par Satan ? La convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie (1 Jean 2 :15-17). Le diable utilisa les mêmes astuces avec Adam et Ève (Genèse 3 :6) et il sait que les gens se laissent toujours avoir.

Éviter les séductions du diable

La télévision ou les réseaux sociaux sont un bon indicateur de ce que le diable propose. Il ne dit pas : « Faites-vous tatouer ! » Il persuade des grands sportifs et des célébrités présentes à l’écran de montrer leurs tatouages. Il ne dit pas aux femmes : « Portez une mini-jupe ou de grands décolletés ! » Il habille de façon provocante et impudique des chanteuses ou des actrices que les femmes et les filles de notre famille admirent. Il ne dit pas aux gens de « coucher avec n’importe qui », mais il s’assure que le plus de célébrités possible montrent cet exemple, sans parler des personnages dans les séries télévisées et les films.

Le diable utilise la même propagande pour promouvoir son idéologie LGBTQ+. Comme Hunter Madsen et Marshall Kirk, deux activistes homosexuels, l’ont ouvertement expliqué dans leur livre-phare Après le bal, publié en 1989 : « Les gays devaient lancer une campagne à grande échelle […] Nous parlons ici de propagande […] La deuxième caractéristique de la propagande est son recours fréquent à des mensonges flagrants, une technique dont nous n’avons pas besoin et que nous ne cautionnons pas. »[1] Cependant, notez cet aveu contradictoire quelques pages plus tôt :

« Dans la conversion [à l’idéologie homosexuelle], le fanatique, qui a une image stéréotypée très négative, est régulièrement exposé à des représentations de gays, dans les magazines, sur les panneaux publicitaires et à la TV, qui sont explicitement présentées comme telles ! Et elles ne ressemblent pas à l’image qu’il se fait d’un homosexuel, mais elles sont soigneusement choisies pour ressembler soit au fanatique et à ses amis ou à n’importe quel autre stéréotype de personnes fréquentables – la sorte de personnes qu’il aime et qu’il admire. Cette représentation doit nécessairement être soigneusement élaborée pour ne contenir aucun élément évoquant les stéréotypes de ce à quoi [les homosexuels] ressemblent, la façon dont ils s’habillent et s’expriment […] Il nous importe peu que ces annonces soient des mensonges, car nous les utilisons dans un objectif positivement éthique. »[2]

Le prince de la puissance de l’air séduit et manipule la pensée de tous ceux qui se laissent faire avec ces tactiques, y compris les membres candides du corps du Christ. C’est particulièrement vrai pour les jeunes, mais nous ne sommes jamais trop âgés pour nous laisser prendre au piège si nous baissons la garde.

Les jeunes veulent être acceptés par leurs semblables et c’est pourquoi ils sont particulièrement vulnérables aux astuces du diable. Pour ceux d’entre nous d’âge mûr, n’étions-nous pas comme eux lorsque nous avions 15 ou 22 ans ? Certains sont plus facilement bernés que d’autres, en fonction de la force de leurs caractéristiques héréditaires (Genèse 16 :11-12), ainsi que de l’instruction et de l’exemple de leur famille (Proverbes 22 :6) – sans oublier leur propre choix d’agir de façon sage ou insensée (Deutéronome 30 :19). Au bout du compte, nous sommes des individus dotés du libre arbitre qui doivent choisir entre le bien et le mal, des absolus qui ne sont pas déterminés par un vote, mais par la parole de Dieu. C’est par l’étude de cette parole, et en étant conduits par le Saint-Esprit lorsque nous étudions les leçons de la vie, que nous intérioriserons les valeurs divines. Plus l’influence divine sera grande, plus celle du monde sera minimisée, et plus nous aurons de l’appétence pour tout ce qui concerne Dieu.

La Pâque et les Jours des Pains sans Levain nous rappellent que nous devons nous examiner chaque année. Mais la Fête des Tabernacles nous apporte une occasion unique de mettre en pratique le mode de vie divin dans d’autres circonstances. Il est remarquable de voir à quel point la Fête révèle le cœur généreux ou égoïstes des individus. Pour les membres qui ne sont pas matures, il est très facile de se focaliser sur leurs envies : « J’ai bien le droit de me rendre à un site en bord de mer » ; « Voici ce que je veux faire ! » ; « Ce sont mes vacances et je veux… » D’autre part, beaucoup de membres de l’Église font tout ce qu’ils peuvent pour partager leur temps, leurs talents et leur argent avec les autres. Donner de l’argent aux autres est souvent beaucoup plus facile que de leur donner du temps.

L’exhortation incomprise de Paul

Nous entendons souvent des gens dirent qu’ils veulent entendre davantage la « nourriture solide » de la parole. Généralement, ils veulent dire par là qu’ils désirent entendre quelque chose de nouveau, notamment en ce qui concerne la prophétie. Est-ce le message que l’apôtre Paul a voulu transmettre dans Hébreux 5 :11-14 ? Non, pas du tout !

Paul décrivit d’abord un contexte particulier : bien que les membres auxquels il écrivît faisaient partie de l’Église depuis longtemps – ils avaient assurément observé de nombreuses Fêtes – ils étaient devenus « lents à comprendre ». Au lieu de pouvoir être immédiatement enseignés, ils devaient revenir aux fondamentaux du bon mode de vie. Ils n’avaient « pas l’expérience de la parole de justice » ; Paul ne parla pas d’un manque d’expérience dans le domaine de la prophétie spéculative. Ils agissaient de façon immature et ils étaient simples d’esprit. C’est dans ce contexte que Paul déclara : « Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal » (Hébreux 5 :14). Que cela signifie-t-il dans la pratique ?

Se rendre à la Fête représente bien plus que de passer du temps avec les amis et la famille, en buvant et mangeant. Les assemblées quotidiennes sont essentielles. Sans les messages expliquant les Écritures et les principes divins selon lesquels nous devons vivre, la Fête ne serait rien d’autre qu’une semaine de vacances. Mais la Fête des Tabernacles est destinée à nous apprendre « à craindre [à respecter] toujours l’Éternel, [notre] Dieu » (Deutéronome 14 :23). Au moyen de l’instruction, de la correction, de l’encouragement et de la mise en pratique de notre intérêt pour les autres, nous intériorisons un mode de vie nous préparant à devenir rois et sacrificateurs dans le Royaume du Christ à venir.

Bien entendu, nous pouvons aussi profiter du fruit de notre travail, comme nous le lisons dans Ecclésiaste 3 :12-13 : « J’ai reconnu qu’il n’y a de bonheur pour eux qu’à se réjouir et à se donner du bien-être pendant leur vie ; mais, si un homme mange, boit et jouit du bien-être au milieu de tout son travail, c’est là un don de Dieu. » Cependant, nous devons aussi apprendre grâce à la pratique que l’exhortation de Jésus est véritable : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Actes 20 :35). Et la première partie du verset nous révèle dans quel contexte cette phrase a été prononcée : « Je vous ai montré de toutes manières que c’est en travaillant ainsi qu’il faut soutenir les faibles. » Cela va bien au-delà d’un soutien financier. Cela implique de sacrifier notre temps et nos désirs personnels pour le bien des autres. Il s’agit d’un critère chrétien que l’apôtre Paul nous a rappelé :

« Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ : existant en forme de Dieu, il n’a point regardé son égalité avec Dieu comme une proie à arracher, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et il a paru comme un vrai homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix » (Philippiens 2 :3-8).

Voilà quelque chose sur quoi méditer ! Alors que nous nous dirigeons vers la Pâque, cela exige de nous examiner et de considérer l’ampleur de ce que Dieu le Père et Jésus-Christ ont fait pour nous par Leurs actions et Leur exemple. Cela exige aussi de regarder dans notre rétroviseur et de méditer à quel point nous avons ressemblé au Christ pendant la Fête des Tabernacles en 2022 et comment nous pourrions Lui ressembler davantage pendant l’année 2023 et au cours de la prochaine Fête des Tabernacles.

Nous vivons à une époque passionnante. Les événements mondiaux confirment que nous vivons à la fin des temps et l’apogée de cette ère est proche. Chaque année nous rapproche un peu plus de la réalité que les Fêtes du septième mois représentent. D’ici là, occupons-nous de l’Œuvre de notre Père !


1. After the Ball, éditions Doubleday, pages 161-162
2. Ibid., page 154