La cause réelle de la mort de Jésus-Christ est une énigme pour la plupart des prétendus chrétiens. Comme Ponce Pilate, beaucoup se demandent comment Il est mort si rapidement (Marc 15 :44). Au fil des siècles, les œuvres d’art qui représentent la mort du Christ nous montrent généralement un mince filet de sang coulant d’une blessure peu profonde, renforçant l’impression que le Christ est mort d’une crise cardiaque. Pour d’autres, le fait que Jésus « expira » ou « rendit l’esprit » donne une fausse impression de mort volontaire, car ils ne réalisent pas que cette expression est une métaphore de la mort elle-même (Marc 15 :37 ; Jean 19 :30 ; Actes 5 :5 ; 12 :23). Dans l’Église de Dieu, nous comprenons depuis longtemps et à juste titre que la plupart des textes de l’Évangile selon Mathieu omettent un événement-clé : celui du soldat qui transperça le Christ sur la croix et Le tua ainsi violemment. Cependant, le récit des Évangiles nous apprend beaucoup plus de choses que nous pourrions le penser au premier abord. Se pourrait-il qu’une partie de la réponse se soit perdue dans la traduction ? La prophétie de ZacharieL’Évangile selon Jean nous donne un bon aperçu sur ce sujet. Après nous avoir précisé que les malfaiteurs crucifiés avec Jésus-Christ eurent les jambes brisées, Jean cite, sous l’inspiration divine, la prophétie de Zacharie 12 :10 au sujet de Jésus (Jean 19 :34). Traditionnellement, la plupart des gens considèrent qu’il se réfère à une petite plaie au côté que voyons sur la plupart des tableaux représentant la mort du Christ, mais le mot hébreu utilisé par Zacharie réfute cette idée. De même, les trous causés par les clous dans les mains et les pieds du Christ ne sont assurément pas l’accomplissement de cette prophétie qui se réfère à une plaie beaucoup plus grande. Le mot hébreu daqar, traduit par « percé » dans la plupart des traductions françaises, est utilisé pour décrire une blessure mortelle. Deux exemples nous aident à comprendre la gravité de cette prophétie. Ce mot est utilisé pour décrire l’empalement d’un Israélite et d’une Madianite, lorsque Phinées les transperça avec sa lance (Nombres 25 :6-8). De même, lorsque des archers blessèrent le roi Saül, ce dernier, ne voulant pas tomber entre les mains des Philistins, demanda à celui qui portait ses armes : « Tire ton épée, et transperce-moi », afin de ne pas être pris vivant (1 Samuel 31 :4). En décrivant que le Christ serait « percé », Zacharie se sert du même mot qui définit l’action d’ôter la vie dans les exemples précédents. Dans le récit de Zacharie, comme dans celui de l’apôtre Jean, la blessure causée par la lance était bien visible de tous. Elle était suffisamment large pour que Jésus, après Sa résurrection, invitât Thomas à y mettre sa main (Jean 20 :25-28). Ce n’était pas une petite plaie – elle était suffisamment large pour que Thomas puisse y mettre la main ! Jean, qui fut aussi inspiré à écrire le livre de l’Apocalypse, évoque à nouveau la prophétie de Zacharie, en parlant du deuil de la tribu de Juda qui s’étendra à toutes les nations de la Terre (Apocalypse 1 :7). Pourquoi cette blessure spécifique sera une caractéristique de la gloire de Jésus-Christ à Son retour ? Quelle serait l’utilité de cette prophétie, citée par Jean, si le coup de lance avait été donné sur un corps déjà mort et ne faisait donc pas partie de Ses souffrances ? Voyons l’importance de cette prophétie. Pourquoi une prophétie d’une telle importance se référerait-elle au corps mort de Jésus-Christ ? Ésaïe fut également inspiré de parler du sacrifice de Jésus-Christ en ces termes : « Parce qu’il aura épandu son âme à la mort » (Ésaïe 53 :12, Martin). Le verbe « épandre » est une métaphore d’une personne qui donne, pas d’une personne qui prend. C’est l’image que Jean cherche à transmettre à la fin du chapitre 19 de son Évangile. Les prophéties sur le Christ racontent Sa vie, Sa mort et Sa résurrection. Nous savons qu’une sépulture Lui avait été désignée avec les méchants(Ésaïe 53 :9), mais qu’Il serait ressuscité avant que Son corps ne voie la corruption et ne commence à se décomposer (Psaume 16 :8-10 ; Actes 2 :27, 31). Jésus déclara également qu’Il devait être mis à mort – apokteinō (Matthieu 16 :21 ; 17 :23 ; Marc 8 :31 ; Luc 9 :22). Le mot grec utilisé implique l’action de prendre la vie à quelqu’un. Il n’est pas utilisé dans le cas d’un suicide ou d’une autodestruction. Le verbe employé dénote une fin de vie brutale provoquée par des êtres humains. La préposition ἀπό renforce le sens négatif du verbe : « extrêmement marqué » (Exegetical Dictionary of the New Testament, 1 :134). Les apôtres avaient saisi cette nuance lorsqu’ils parlèrent devant le sanhédrin et accusèrent de meurtre les membres qui le composaient (Actes 5 :30). Par conséquent, nous devons accepter que quelqu’un ou quelque chose ait pris Sa vie. Il ne peut en aucun cas s’agir d’un acte volontaire de Jésus-Christ pour mettre fin à Sa vie. Nous avons deux options dans le récit des Évangiles : la mort par la crucifixion elle-même, ou la mort prématurée du Christ par une autre action violente. La crucifixionLa crucifixion était une forme de torture lente, dont la mort résultait des conséquences d’être suspendu à un arbre ou à un pieu, comme (liste non exhaustive) la strangulation, l’hypothermie ou le démembrement par des bêtes sauvages, en sorte que la mort pouvait survenir après plusieurs jours d’agonie. Autrement dit, une autopsie n’aurait pas nécessairement désigné la crucifixion comme la cause du décès ; la crucifixion étant l’acte conduisant à une autre cause immédiate de mort. Le but de la crucifixion était la torture, en infligeant le plus longtemps possible un maximum de souffrances à la victime. Il s’agissait de faire passer un puissant message d’intimidation à tous ceux qui voyaient la victime. C’est pourquoi les crucifixions avaient généralement lieu dans un endroit public très fréquenté, afin d’intimider tous ceux qui passaient par là. Chaque légion romaine possédait une unité spécialisée dans la crucifixion. Bien entraînés et insensibles à la souffrance humaine, ils infligeaient tout leur savoir-faire aux condamnés. Cela nous permet de donner du sens à la question de Pilate s’étonnant que Jésus soit mort si tôt et à la nécessité de briser les jambes des autres condamnés pour accélérer leur mort, car un Jour saint allait commencer. Sans le soutien de leurs jambes, les crucifiés ne pouvaient plus respirer et, avec l’intensification de la douleur, ils mouraient plus rapidement. Comme tous les crucifiés qui L’ont précédé et qui L’ont suivi, Jésus-Christ n’est pas mort de la crucifixion seulement. Et la seule autre option donnée dans les Évangiles est l’action violente du soldat avec sa lance. À quel moment ce soldat L’a-t-il percé ? La traduction française de Jean 19 :34 commence avec la conjonction « mais » – semblant indiquer que cette action eut lieu en même temps que les jambes des autres hommes étaient brisées. Cependant, en y regardant de plus près, nous voyons que le texte grec aurait dû être mieux traduit. Un commentaire déclare : « La particule adversative [d’opposition] ἀλλά est étymologiquement dérivée de ἄλλος (cf. sondern en allemand, qui signifie à la fois le verbe “séparer” et la conjonction “mais, plutôt”) » (EDNT 1 :61). Ce qui suit la conjonction n’est donc pas la suite de l’événement précédent – qui consista à briser les jambes des criminels – mais un événement séparé (et antérieur dans ce cas précis). Dans Jean 19 :34, ἀλλά est utilisé pour marquer un contraste entre la condition de Jésus et celle des deux brigands crucifiés à Ses côtés. Le coup de lance ne fut pas donné lorsque les soldats brisèrent les jambes des condamnés, mais il eut lieu avant. Le verset aurait dû être traduit : « Un des soldats lui avait… », ou « Parce qu’un des soldats lui avait… » – marquant ainsi le laps de temps nécessaire entre cet événement et celui où ils rompirent les jambes des autres victimes. Si le Christ n’avait pas été tué par le coup de lance, nous pourrions facilement supposer qu’Il soit mort à Sa demande. Cela poserait deux problèmes. Nous devrions alors nous demander s’Il a vraiment été crucifié comme l’Agneau de Dieu ? Cette idée est très proche du docétisme, une erreur philosophique des gnostiques que Jean cherchait à réfuter ! La nature de la mort de Jésus-Christ ne posa aucun problème aux auteurs des Évangiles précédents qui rapportèrent les paroles du Christ sur la croix. Les récits des témoins oculaires ajoutèrent également des détails à ceux des trois Évangiles synoptiques. Quelques années plus tard, alors que les témoins oculaires commençaient à se raréfier, Jean cherchait à réfuter les conclusions de certains philosophes sur la personne de Jésus-Christ. Les autres Évangiles soutiennent-ils cette idée ?Les trois autres Évangiles nous disent que Jésus est mort en criant d’une voix forte (Matthieu 27 :50 ; Marc 15 :37 ; Luc 23 :46). Il ne s’agit pas du cri qu’Il lança à Son Père peu avant de mourir et qui avait été prédit au Psaume 22. Les trois Évangiles mentionnent un autre cri puissant qu’Il poussa immédiatement avant Sa mort. Un décès suite à une crise cardiaque, à un accident vasculaire cérébral ou un problème similaire est généralement associé à un trouble de la conscience, pas à une grande douleur ou à un cri puissant. Puisqu’Il était encore capable de prier Son Père et de crier d’une voix forte, Il n’était pas victime d’une strangulation ou d’une forme d’asphyxie. Généralement, le fait de crier est associé à la douleur et cela serait tout à fait logique dans le cas d’une personne en train d’être violemment transpercée par une lance dans l’abdomen et la cage thoracique. Cela correspondrait au scénario donné par Matthieu, Marc et Luc. N’oubliez pas que le lieu de la crucifixion était très fréquenté et que les chefs religieux narguaient le Christ, en Le défiant de descendre de la croix pour prouver qu’Il était bien le Fils de Dieu (Matthieu 27 :42, 49). Peut-être le soldat voulut-il éviter le grand spectacle de quelqu’un descendant de la croix. En utilisant sa lance, ce personnage anonyme donna la mort à notre Sauveur au moment exact décidé par le Père. Ce soldat était loin de se douter que Jésus-Christ ressusciterait trois jours et trois nuits après avoir été placé dans le tombeau !
Article a063 – www.eglisedieuvivant.org
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