Judas Iscariot est peut-être un des personnages les plus sinistres et mauvais dans la Bible. Il était un disciple très proche de Jésus – appelé à être un apôtre – pourtant il choisit de trahir Celui qui est l’espoir du monde. Et il fit cela pour de l’argent ! Le fils de la perditionJudas avait plusieurs défauts, mais le plus évident mentionné dans les Écritures était l’amour de l’argent. Il est souvent tombé dans la tentation à cause de l’argent. « Un de ses disciples, Judas Iscariot, fils de Simon, celui qui devait le livrer, dit : Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers, pour les donner aux pauvres ? Il disait cela, non qu’il se mettait en peine des pauvres, mais parce qu’il était voleur, et que, tenant la bourse, il prenait ce qu’on y mettait » (Jean 12 :4-6). Il est clair que Judas ne croyait pas que Jésus était Dieu dans la chair. Il était évident dans son esprit que les autorités arrêteraient Jésus d’une manière ou d’une autre, alors il essaya d’en tirer un profit personnel et 30 pièces d’argent lui suffirent pour conclure un marché. L’amour de l’argent mena Judas à sa propre destruction. « Mais ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation, dans le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux ; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments » (1 Timothée 6 :9-10). Le mot grec traduit par « perdition » est apoleia (Strong n°684) et il se réfère à une destruction totale. Peu avant Sa crucifixion, Jésus utilisa ce terme en désignant Judas comme « le fils de perdition » (Jean 17 :12). Lorsque Jésus et les disciples prirent leur dernière Pâque ensemble, Satan entra dans Judas, qui quitta le souper. « Ayant ainsi parlé, Jésus fut troublé en son esprit, et il dit expressément : En vérité, en vérité, je vous le dis, l’un de vous me livrera. Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait. Un des disciples, celui que Jésus aimait, était couché sur le sein de Jésus. Simon Pierre lui fit signe de demander qui était celui dont parlait Jésus. Et ce disciple, s’étant penché sur la poitrine de Jésus, lui dit : Seigneur, qui est-ce ? Jésus répondit : C’est celui à qui je donnerai le morceau trempé. Et, ayant trempé le morceau, il le donna à Judas, fils de Simon, l’Iscariot. Dès que le morceau fut donné, Satan entra dans Judas. Jésus lui dit : Ce que tu fais, fais-le promptement. Mais aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela ; car quelques-uns pensaient que, comme Judas avait la bourse, Jésus voulait lui dire : Achète ce dont nous avons besoin pour la fête, ou qu’il lui commandait de donner quelque chose aux pauvres. Judas, ayant pris le morceau, se hâta de sortir. Il faisait nuit » (Jean 13 :21-30). Judas sortit pour gagner son salaire par un acte bref mais terrible… le baiser de la trahison. Cette nuit-là était peut-être obscure, mais ce n’était rien par rapport à la noirceur qui se trouvait dans le cœur de Judas lorsqu’il sortit – celle du prince des ténèbres ! Jésus mentionna Judas lorsqu’Il pria avant Sa crucifixion : « Lorsque j’étais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom. J’ai gardé ceux que tu m’as donnés, et aucun d’eux ne s’est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l’Écriture soit accomplie » (Jean 17 :12). Hormis Judas, les expressions « fils de la perdition » ou « fils de la destruction » ne sont appliquées qu’à un seul autre individu dans les Écritures – « l’homme impie » des temps de la fin. Comme Judas, lui aussi sera contrôlé ou possédé par Satan. « Que personne ne vous séduise d’aucune manière ; car il faut que l’apostasie [la rébellion] soit arrivée auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme impie, le fils de la perdition, l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou de ce qu’on adore ; il va jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu » (2 Thessaloniciens 2 :3-4). Quelles émotions Judas pouvait-il ressentir lorsqu’il était sous l’emprise de la « puissance des ténèbres » ? Il a sûrement éprouvé de la haine et du ressentiment. Peut-être même un sentiment de puissance et de joie ? Cependant, la mort du Christ, qui était sans péché, assurait la fin du règne de Satan. Et Satan abandonna Judas au désespoir, au vide et à une dépression écrasante. Judas ne souhaita plus qu’une chose… mourir. Finalement la cupidité de Judas, et le douloureux péché qui en résulta, le menèrent à sa destruction totale – et horrible ! La mort de JudasLes circonstances de la mort de Judas sont controversées. Certains disent que le récit de Matthieu contredit celui de Luc dans le livre des Actes. Voyons comment Matthieu décrivit la fin pathétique de Judas. « Alors Judas, qui l’avait livré, voyant qu’il était condamné, fut pris de remords, et rapporta les trente pièces d’argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, en disant : J’ai péché, en livrant le sang innocent. Ils répondirent : Que nous importe ? Cela te regarde. Judas jeta les pièces d’argent dans le temple, se retira, et alla se pendre. Les principaux sacrificateurs les ramassèrent, et dirent : Il n’est pas permis de les mettre dans le trésor sacré, puisque c’est le prix du sang. Et, après en avoir délibéré, ils achetèrent avec cet argent le champ du potier, pour la sépulture des étrangers. C’est pourquoi ce champ a été appelé champ du sang, jusqu’à ce jour. Alors s’accomplit ce qui avait été annoncé par Jérémie, le prophète : Ils ont pris les trente pièces d’argent, la valeur de celui qui a été estimé, qu’on a estimé de la part des enfants d’Israël ; et ils les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me l’avait ordonné » (Matthieu 27 :3-10). Mais dans le livre des Actes, la description de la mort de Judas semble être différente. « Hommes frères, il fallait que s’accomplisse ce que le Saint-Esprit, dans l’Écriture, a annoncé d’avance, par la bouche de David, au sujet de Judas, qui a été le guide de ceux qui ont saisi Jésus. Il était compté parmi nous, et il avait part au même ministère. – Cet homme, ayant acquis un champ avec le salaire du crime, est tombé [du grec prenes : enclin, porté en avant], s’est rompu par le milieu du corps, et toutes ses entrailles se sont répandues. La chose a été si connue de tous les habitants de Jérusalem que ce champ a été appelé dans leur langue Hakeldama, c’est-à-dire, champ du sang. – Or, il est écrit dans le livre des Psaumes : Que sa demeure devienne déserte, et que personne ne l’habite ! Et : Qu’un autre prenne sa charge ! » (Actes 1 :16-20). Judas est-il mort en se pendant – ou en tombant ? Certains détracteurs utilisent même ces deux récits pour essayer de prouver que la Bible se contredit. Mais en réalité, le récit de la chute de Judas ne contredit pas celui de sa pendaison ; au contraire, il ajoute une information, comme c’est souvent le cas lorsqu’il y a une prétendue contradiction biblique. Matthieu 27 :5 déclare que Judas mourut en se pendant et que ce fut la véritable cause de sa mort. Vous remarquerez qu’Actes 1 :18 ne dit pas que Judas mourut suite à une chute. Il est simplement dit que son corps se brisa en tombant et que ses entrailles se répandirent. Lorsqu’un homme se pend (ou est pendu), quand son corps tombe-t-il ? Lorsque la corde est coupée, évidemment. C’est l’explication la plus probable dans le cas de la mort de Judas. Judas se pendit pendant les Jours des Pains sans Levain, qui était une saison de Fêtes très importante pour les Juifs de son époque – et qui le reste encore aujourd’hui. Si un Juif touchait un cadavre, il restait impur plusieurs jours et ne pouvait participer aux festivités. Voyez ce que déclarait la loi à ce sujet : « Celui qui touchera un mort, un corps humain quelconque, sera impur pendant sept jours. Il se purifiera avec cette eau le troisième jour et le septième jour, et il sera pur ; mais, s’il ne se purifie pas le troisième jour et le septième jour, il ne sera pas pur. Celui qui touchera un mort, le corps d’un homme qui sera mort, et qui ne se purifiera pas, souille le tabernacle de l’Éternel ; celui-là sera retranché d’Israël. Comme l’eau de purification n’a pas été répandue sur lui, il est impur, et son impureté est encore sur lui » (Nombres 19 :11-13). Pour décrocher un pendu, il faut nécessairement le toucher, à moins de laisser le corps tomber sur le sol. Mais un Juif pieux serait très réticent à l’idée de toucher le cadavre d’un suicidé par pendaison, particulièrement durant la saison de la Pâque. Et comme le dit la loi mosaïque : « Si l’on fait mourir un homme qui a commis un crime digne de mort, et que tu l’aies pendu à un bois, son cadavre ne passera point la nuit sur le bois ; mais tu l’enterreras le jour même, car celui qui est pendu est un objet de malédiction auprès de Dieu, et tu ne souilleras point le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne pour héritage » (Deutéronome 21 :22-23). Même si le corps de Judas était resté pendu à la corde toute la journée, il serait quand même tombé lorsque cette dernière aurait été coupée. Lorsqu’une personne décide de se pendre, elle le fait généralement dans un lieu peu fréquenté. Il est possible que plusieurs jours se soient écoulés avant la découverte du cadavre de Judas et la chute du corps boursouflé. Les Écritures ne donnent aucune information sur le temps qui s’écoula. Dans un cas comme dans l’autre, nous avons cette horrible scène du corps de Judas tombant lourdement au sol et de ses entrailles qui se répandirent au moment de l’impact. Une étude des extrêmesPourquoi Luc, dans le livre des Actes, ajoute-t-il un détail aussi macabre dans son histoire de l’Église ? L’une des raisons intéressantes est que la vie de Judas et celle de Jésus sont diamétralement opposées. En voici quelques exemples :
Il n’y a donc aucune contradiction dans les récits sur la mort de Judas. Au contraire, ils nous donnent des informations complémentaires et une image plus précise des événements. En nous donnant des détails macabres sur la mort de Judas, Luc souligna l’extrême opposition entre ce que Judas et Jésus représentent respectivement. Alors que nous nous préparons à célébrer la Pâque et à méditer sur l’importance du sacrifice du Christ – et de notre dette envers Lui – cet immense contraste devrait nous faire apprécier davantage le rôle glorieux et exaltant de notre Sauveur.
Article a066 – www.eglisedieuvivant.org
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