Récemment, j’ai conduit des obsèques devant un groupe constitué principalement de protestants traditionalistes et il s’est avéré que la plupart des personnes présentes n’avaient aucune idée de ce dont je parlais. Le plus étrange est qu’ils pensaient mieux connaître le sujet que moi-même, en s’imaginant que j’étais celui qui ne connaissait pas le sujet dont je parlais. Un sentiment tenace et difficilement identifiable s’empara de moi alors que je contemplais cette audience hostile. Pendant cette cérémonie, dans une petite église au fond des bois, je me tenais devant un groupe de personnes affligées car elles venaient de perdre un être proche. Je leur délivrai un message d’espoir basé sur les Écritures en parlant des vérités au sujet de la vie, de la mort et de la résurrection – un message que nous prenons parfois pour acquis dans l’Église de Dieu. J’essayais de faire de mon mieux pour rendre ces vérités réelles à mon audience – avec émotion et en me préoccupant d’eux – mais rien qu’à leurs expressions faciales, il était facile de voir qu’ils ne comprenaient pas ce que je disais. C’est pendant ces moments que nous nous rendons compte du fossé qui sépare les véritables chrétiens d’avec le reste du monde. Cela révèle aussi la tâche monumentale à accomplir par Dieu et par Sa future famille lorsqu’il faudra implémenter Son plan de salut – en réconciliant l’humanité avec Lui. En repensant à cette expérience surréaliste, je me suis rappelé d’un sermon que j’avais donné sur l’épître aux Colossiens, dans lequel je parlais de notre délivrance des voies du monde et de notre ignorance antérieure de la parole de Dieu. Dans ce sermon, j’avais cité l’apôtre Paul lorsqu’il décrivit l’action du Christ : « Il nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption, le pardon des péchés » (Colossiens 1 :13-14). En mettant l’accent sur cette délivrance, Paul a écrit : « C’est pour cela que nous aussi, depuis le jour où nous en avons été informés, nous ne cessons de prier Dieu pour vous ; nous demandons que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne du Seigneur et lui être entièrement agréables, portant des fruits en toutes sortes de bonnes œuvres et croissant par la connaissance de Dieu » (versets 9-10). Tendre la mainC’est le sentiment qui m’envahissait pendant ces funérailles, alors que je délivrais un message devant une audience non convertie. Je ne voulais pas seulement apporter des mots, mais je voulais leur tendre la main et les aider à comprendre. Nous ne cherchons pas à nous isoler en tant que chrétiens ; nous sommes appelés à proclamer la vérité, à en être des témoins dans notre vie, à prêcher le Royaume de Dieu à venir, à témoigner et à avertir les autres. Rapidement, leurs visages n’exprimaient plus que de l’hostilité et de la confusion. Beaucoup d’entre eux ne voulaient pas entendre la vérité qui venait des pages mêmes de la Bible. Je ne parlais pas de monter au ciel – ce que la plupart de l’audience aurait voulu entendre. En tant que chrétiens, nous enseignons la vérité. L’apôtre Paul le rappela aux chrétiens à Colosses : « Dieu a voulu leur faire connaître la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir : Christ en vous, l’espérance de la gloire. C’est lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ » (Colossiens 1 :27-28). Avez-vous remarqué au verset 28 ? Nous devons « annoncer Jésus » – le même Jésus mentionné au verset 27. Plus loin dans cet article, nous reviendrons sur cet aspect. En lisant l’épître de Paul aux Colossiens, il apparaît que Paul souhaitait sincèrement que ces anciens païens ascétiques – désormais chrétiens – comprennent bien ce dont il parlait. Ces gens, nouveaux convertis, étaient troublés par leur famille et leurs amis, ainsi que par la communauté juive dans le monde grec et leur version du christianisme. Paul leur parlait de la vérité, pas de croyances païennes ou de superstitions juives messianiques. Afin de bien comprendre la portée des paroles de Paul, il est nécessaire de remettre ces versets dans leur contexte : « Nous rendons grâces à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, et nous ne cessons de prier pour vous, ayant été informés de votre foi en Jésus-Christ et de votre amour pour tous les saints, à cause de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux, et que la parole de la vérité, la parole de l’Évangile vous a précédemment fait connaître. Il est au milieu de vous, et dans le monde entier ; il porte des fruits, et il s’accroît, comme c’est aussi le cas parmi vous, depuis le jour où vous avez entendu et connu la grâce de Dieu conformément à la vérité » (Colossiens 1 :3-6). Ces chrétiens à Colosses avaient entendu Paul annoncer le message de l’Évangile, ils y avaient répondu et ils s’étaient convertis. La lettre de Paul était destinée à les encourager à croître dans cette connaissance. Je vous encourage à lire le passage entier (versets 4-14) afin de placer l’histoire dans son contexte. Connaissance, sagesse et compréhensionNous devons comprendre ce que Paul déclara aux Colossiens. Veuillez me pardonner les détails techniques qui vont suivre, mais nous devons bien saisir le sens des mots – ces mots que mon audience ne comprenait pas pendant les obsèques, mais que nous devons comprendre. Notez la préoccupation de Paul pour son audience : « C’est pour cela que nous aussi, depuis le jour où nous en avons été informés, nous ne cessons de prier Dieu pour vous ; nous demandons que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence [compréhension] spirituelle » (verset 9). Le fait de prier pour eux, déjà mentionné par Paul au verset 3, semble prendre davantage d’importance alors qu’il écrit cette lettre. Il utilise trois aspects essentiels de l’existence humaine : la « connaissance », la « sagesse » et la « compréhension ». Les trois sont reliés à la volonté de Dieu. Le mot grec pour « connaissance » est epignosis, signifiant une connaissance précise ou un vrai discernement de Sa volonté. Le mot « sagesse » est sophia – c.-à-d. la capacité à utiliser ou à exploiter la connaissance de Sa volonté. Enfin, le mot « intelligence », ou « compréhension », vient du grec sunesis qui signifie couler ensemble ou avoir une pleine compréhension de Sa volonté et des raisons qui la sous-tendent. Paul déclare que les chrétiens doivent avoir une connaissance précise, la mettre en pratique, savoir pourquoi ils savent et pourquoi ils la mettent en pratique. Ces trois mots sont associés au qualificatif « spirituel » et nous avons besoin de saisir cet aspect car il est essentiel pour comprendre notre mission dans le monde actuel. Le mot « spirituel » vient de pneumatikos qui signifie appartenir à l’Esprit divin – à un Esprit supérieur à l’homme. Sans l’Esprit de Dieu en nous, nous ne pouvons pas réellement discerner, mettre en pratique et comprendre Sa volonté. Mais quelle est Sa volonté ? Le mot grec thelema (volonté) signifie les commandements et les préceptes, mais aussi le dessein de Dieu. Paul clarifia cela dans sa lettre aux Éphésiens : « Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, selon le bienveillant dessein qu’il avait formé en lui-même, pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre » (Éphésiens 1 :9-10). Dieu nous fait connaître Sa volonté. Il nous l’a révélée, mais c’est un mystère pour le monde. Il est nécessaire d’explorer un peu plus ce mystère. Quel est ce mystère ? Le mot grec est musterion, qui signifie caché, non évident à la compréhension. Paul développe cette vérité dans ses épîtres : « …afin qu’il me soit donné, quand j’ouvre la bouche, de faire connaître hardiment et librement le mystère de l’Évangile » (Éphésiens 6 :19). « À celui qui peut vous affermir selon mon Évangile et la prédication de Jésus-Christ, conformément à la révélation du mystère caché pendant des siècles » (Romains 16 :25). Vous remarquerez que le mystère est lié à l’Évangile, au Royaume de Dieu, en Jésus-Christ et par Jésus-Christ, ainsi que Son œuvre de rédemption. C’est pourquoi l’apôtre Paul rappela aux Colossiens « le mystère caché de tout temps et dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints. Dieu a voulu leur faire connaître la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir : Christ en vous, l’espérance de la gloire » (Colossiens 1 :26-27). Notez à nouveau la déclaration de Paul au verset 28 : « C’est lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ. » Nous devons proclamer ce message et « exhorter » (noutheteo – reprendre avec douceur) tout homme ; « enseigner » (didasko – donner une instruction à) tout homme ; afin de « présenter » (paristemi – assister, amener) tout homme… Pour quelle raison ? Pour que tout homme devienne « parfait » (teleios – complet en Christ) ! Comme l’apôtre Paul l’a écrit au verset 9, tout cela se fait dans la « sagesse » (sophia), qui est la capacité à utiliser cette connaissance de Sa volonté afin que tous les êtres humains puissent – un jour – revenir vers Dieu. Frères et sœurs, l’Œuvre de Dieu n’est pas uniquement pour nous. Au contraire, il s’agit de ce que nous devons faire pour les autres. C’est ce qu’entendait l’apôtre Paul en faisant connaître « ce mystère parmi les païens » (verset 27). S’adresser au mondeLes chrétiens ne se proclament pas l’Évangile entre eux, ils le prêchent au monde : « Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation. Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n’imputant point aux hommes leurs offenses, et il a mis en nous la parole de la réconciliation » (2 Corinthiens 5 :18-19). Il s’agit du message que nous devons prêcher au monde : cela implique la vie, la mort et la résurrection du Christ, mais aussi l’existence de chaque être humain qui a vécu, qui vit et qui vivra sur cette planète. Il s’agit de l’Évangile du Royaume de Dieu. Paul parlait-il avec condescendance aux Colossiens comme beaucoup l’ont cru au fil des siècles ? Non ! Tout en les corrigeant avec douceur – en leur rappelant que l’Évangile devait être prêché aux Gentils – il les impliquait dans la prédication de cet Évangile. Pour bien comprendre cela, revenons à Colossiens 1 :26-27 et examinons « le mystère caché de tout temps et dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints. Dieu a voulu leur faire connaître la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir : Christ en vous, l’espérance de la gloire. » Le contexte débute ici aux versets 24-25 : « Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous ; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair, pour son corps, qui est l’Église. C’est d’elle que j’ai été fait ministre, selon la charge que Dieu m’a donnée auprès de vous, afin que j’annonce pleinement la parole de Dieu. » Paul montre clairement que la prédication de l’Évangile aux Gentils était un accomplissement de la parole de Dieu. Sa prédication avait aussi un autre objectif. L’ancien Israël avait rejeté le souhait de Dieu qu’ils représentent Son plan pour le monde. Les institutions juives à l’époque du Christ avaient commis l’erreur de Le rejeter. Mais Dieu voulait que les Colossiens – et le reste de l’Église, juifs et non-juifs confondus – deviennent cette représentation, en prêchant l’Évangile au monde entier. Paul voulait que les Colossiens comprennent bien cela. Paul déclara donc que le but de Dieu serait représenté à travers les Gentils. Nous pouvons voir cela dans ses paroles à l’Église de Dieu à Rome, à qui il exprime son espoir « d’être ministre de Jésus-Christ parmi les païens [les Gentils] ; je m’acquitte du divin service de l’Évangile de Dieu, afin que les païens lui soient une offrande agréable, étant sanctifiée par l’Esprit-Saint » (Romains 15 :16). Le fait d’inclure les Gentils était comme une « offrande » à Dieu. Le mot « offrande » vient de prosphora, signifiant apporter ou présenter un don. Cela signifie que chaque être humain qui revient vers Dieu a une odeur agréable rendue acceptable pour Dieu, grâce au sacrifice du Christ et au don de Son Saint-Esprit. La bonne approcheQuel rapport entre tout cela et vous qui lisez cet article ? Le lien est la connaissance, la sagesse et la compréhension que nous avons étudiées dans Colossiens 1 :9-10. Paul pria pour que cela fasse partie de l’approche mentale de chaque chrétien dans son adoration envers Dieu. L’Œuvre de Dieu n’est pas juste pour nous – c’est un dessein bien plus grand qui englobe l’humanité tout entière. Les chrétiens doivent se préoccuper davantage des gens autour d’eux et ne pas se focaliser sur eux-mêmes. Paul prêcha le message d’espoir de l’Évangile aux congrégations non-juives et au monde entier par l’intermédiaire de ces congrégations. Il stimulait ces chrétiens, en mettant l’accent sur l’importance de leur implication dans ce message, à la fois pour eux et pour les générations à venir, comme il l’écrivit aux Gentils à Corinthe : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation. Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n’imputant point aux hommes leurs offenses, et il a mis en nous la parole de la réconciliation » (2 Corinthiens 5 :17-18). La conclusion est que les chrétiens peuvent atteindre cet objectif. Si nous faisons fructifier l’Esprit de Dieu, alors nous pourrons accomplir la prière de Paul de vivre « une vie digne du Seigneur en lui étant agréables en tout, portant du fruit en toutes sortes de bonnes œuvres et en multipliant dans la connaissance parfaite de Dieu. Nous prions afin que vous soyez fortifiés en toute force selon sa glorieuse puissance, afin que vous puissiez persévérer avec patience en toute situation » (Colossiens 1 :10-11, Stern) et accomplir la raison de notre appel. Dieu veut que nous fassions cela et Il veut que nous en sortions victorieux. Il nous donne Sa force pour y parvenir. Voyons encore la définition de trois mots au verset 11 : « fortifiés », « force » et « puissance ». Le verbe « fortifié » vient de dunamoo, signifiant rendre fort ou revigorer. Le mot « force » vient de dunamis, signifiant puissance inhérente, que toute personne exerce par vertu ou par nature. Et « puissance », de kratos, qui signifie « domination » – un poste d’autorité se référant à Dieu. Le mot « gloire » (doxa – majesté) se réfère à la puissance de Dieu, Son Saint-Esprit. Mais comprenez bien que c’est « selon » Sa puissance que nous pouvons faire cela. Le grec kata (selon) signifie qui descend de Dieu à travers nous. Le terme « selon » implique que nous devons faire cela au travers de l’Esprit du Christ vivant en nous. Chaque chrétien, individuellement, est désormais un élément essentiel du processus, « afin qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur, en sorte que Christ habite dans vos cœurs par la foi ; étant enracinés et fondés dans l’amour » (Éphésiens 3 :16-17). Quel est alors le résultat attendu ? « Or, à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons… » (verset 20). Paul déclare simplement que nous pouvons accomplir cette tâche – d’aider les gens à revenir vers Dieu – car nous-mêmes nous sommes revenus à Lui. Dieu nous a donné la puissance à travers Son Saint-Esprit de parcourir le monde entier pour y prêcher l’Évangile. Nous devons laisser de côté nos propres préjudices et comprendre pleinement la formidable responsabilité que nous avons d’aider Dieu à accomplir ce travail. Pourquoi cela est-il faisable – non seulement en tant qu’Église, mais aussi individuellement ? « Je puis tout par celui qui me fortifie » (Philippiens 4 :13). Jésus est la raison pour laquelle nous sommes remplis de connaissance, de sagesse et de compréhension spirituelle de la volonté de Dieu, qui consiste à prêcher un message d’espoir pour ce monde. Lors des obsèques que je fus amené à conduire, je voulais que mon audience puisse comprendre ce message – le message parlant de « tout homme devenu parfait… »
Article a077 – www.eglisedieuvivant.org
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