Le livre de Jonas est un livre prophétique dont presque tout le monde a entendu parler, depuis les plus jeunes aux plus âgés dans la congrégation. Saviez-vous que ce livre est lu dans les synagogues pendant l’après-midi du Jour des Expiations ? Les origines de cette pratique se perdent dans la nuit des temps. Pour les juifs, le jeûne et la repentance de Ninive – des éléments que le judaïsme associe correctement avec les Expiations – sont la raison donnée. Mais cela limite aussi la compréhension de ce livre court. Dans cet article, nous allons examiner Jonas sous un angle différent. Le livre de Jonas est différent de ceux des autres prophètes. Il ne suit pas le même style. Le sujet du livre est centré davantage sur le prophète lui-même plutôt que sur son message prophétique. Certes, nous savons quel était son message, mais il est résumé en quelques versets. Le reste du livre parle de Jonas – particulièrement sa réaction suite au message que l’Éternel lui avait demandé de transmettre. En tant que prophète, homme de Dieu et serviteur du Dieu d’Israël, il peut nous enseigner quelques leçons importantes – à nous qui avons été appelés à servir Dieu actuellement. En tant que récit narratif, le livre de Jonas est une excellente histoire, même pour les plus petits, comme l’épisode de Daniel dans la fosse aux lions. Cependant, puisque ce livre est si familier et que son style est différent des autres livres construits autour d’un prophète, il est facile de passer à côté des leçons qui y sont contenues. Israël n’est pas un élément de cette prophétie. Ce n’est même pas le sujet de la prophétie. Dans le même temps, le péché et la repentance de Ninive « semblent » être le seul élément principal. Pour ces raisons, nous pourrions rater la véritable leçon à apprendre. Le livre parle en réalité du prophète Jonas et de sa relation avec Dieu. Il est question d’unité avec notre Créateur. C’est la clé du livre et son véritable lien avec le Jour des Expiations. En examinant comment l’Éternel a travaillé avec Jonas, nous pouvons apprécier les leçons applicables à ce Jour saint. Le nom de Jonas, sa famille et son problèmeCommençons par le tout premier détail mentionné dans le livre. Un homme du nom de Jonas nous est présenté ; son nom est aussi mentionné dans 2 Rois 14 :25. Le nom Jonas signifie colombe. Jonas était envoyé pour transmettre un message de la part du Dieu d’Israël aux Assyriens habitant à Ninive. La colombe avait un rôle particulier dans les croyances assyriennes. Ishtar était une déesse assyrienne qui utilisait l’apparence de la colombe. L’Éternel avait choisi un individu dont le nom avait une résonnance particulière pour ce peuple. Dagon, le dieu poisson, faisait aussi partie du panthéon assyrien. L’Éternel parlait ainsi aux gens dans un langage qu’ils pouvaient comprendre, afin d’attirer leur attention pour leur révéler Sa vérité. Mais Jonas était israélite, pas assyrien. Comment son nom se rattachait-il au Dieu d’Israël ? La première référence à la colombe remonte à l’époque de Noé, lorsque cet oiseau fut lâché et revint vers l’arche avec un rameau d’olivier dans son bec (Genèse 8 :11-12). C’était une indication et la confirmation de la promesse divine faite à Noé que la vie continuerait sur la Terre. Jusqu’à nos jours, la colombe portant un rameau d’olivier est restée un symbole de paix. La branche d’olivier était un signe du renouvellement de la vie. La colombe est utilisée dans le Nouveau Testament comme un symbole du Saint-Esprit divin (Matthieu 3 :16-17). Le nom de Jonas est donc un symbole de vie et, en fin de compte, de salut. Jonas est présenté comme étant le fils d’Amitthaï. Ce mot hébreu signifie simplement « ma vérité ». Nous avons donc un serviteur de Dieu du nom de Colombe, dont le père s’appelait Ma vérité. Le Saint-Esprit est appelé l’Esprit de vérité (Jean 16 :13) et Dieu est la source de vérité (Jean 17 :17). C’est une qualité ou un trait de caractère de notre Père céleste et de Son Fils. Un bref détour par le livre des Rois nous apprend que la famille de Jonas vivait à une époque d’apostasie (2 Rois 14 :24-25). Leur lien avec le Dieu d’Israël est ainsi établi. Malgré les attributs de son nom et de son appel, Jonas avait un problème humain. Il n’appréciait pas le Dieu qu’il servait et il finit par être rongé par son ressentiment contre les Ninivites, au lieu de voir l’intérêt que Dieu leur portait. Si nous désirons être en unité avec notre Dieu, nous devons tirer les leçons de son exemple pour éviter de tomber dans le même piège. En résumant brièvement les quatre chapitres de ce livre, nous lisons des situations impliquant des marins, la mer, un grand poisson, des Ninivites, une plante et un ver – tous ces intervenants firent la volonté de l’Éternel et Lui répondirent positivement, mais Jonas lui-même trouvait cela très difficile ! Il voulait faire l’exact opposé. Lorsque vous lisez les deux premiers chapitres, notez à quel point Jonas fit l’opposé de ce que l’Éternel lui ordonna. L’Éternel lui dit de se lever et d’aller à Ninive. Que fit-il ? Il partit dans la direction opposée. Mais cela va encore plus loin. Au lieu de se lever et de monter à Ninive, que fit-il ? « Il descendit. » Tout d’abord, il descendit à Japho où il embarqua sur un navire. Que fit-il à bord ? Il descendit au fond du navire. Et ensuite ? Il descendit au fond de la mer. Lorsque Dieu demandait quelque chose à Jonas, celui-ci faisait l’exact opposé. Mais l’Éternel le sauva des profondeurs de la mer, comme nous le savons tous, et Il lui dit à nouveau : « Lève-toi, va à Ninive » (Jonas 3 :1-2). La “justice” de Jonas contre la miséricorde de DieuConsidérons à présent l’attitude de Jonas dans le dernier chapitre de ce livre. Après avoir finalement prêché à Ninive et vu la repentance du peuple, Jonas s’en alla et il s’assit sur une colline face à la ville pour voir ce qui arriverait. Jonas était au comble du désespoir et il pria l’Éternel : « … car je savais que tu es un Dieu qui fais grâce et qui es miséricordieux, lent à la colère et grand en bonté et qui te repens du mal dont tu as menacé » (Jonas 4 :2, Darby). Ceci est extrait d’un de mes versets préférés dans Exode 34 :6-7. Jonas disait à Dieu : « Dieu, voici comment Tu es : indulgent, patient et plein de bonté. » Quel est le problème dans tout cela ? Il est facile de comprendre que Jonas citait les Écritures à son Dieu, mais un élément était totalement inapproprié. Il s’agit de la dernière partie de sa citation à propos du mal. C’est comme s’il essayait de corriger son Créateur en l’accusant d’être « trop tendre » concernant ce peuple méchant, les Ninivites. Mais Jonas avait omis un aspect très important. La dernière partie de l’auto-description de l’Éternel ne Le représentait pas en parlant du mal, mais en disant qu’Il est « grand en bonté et en vérité » (Exode 34 :6, Darby). Il semble que Jonas avait perdu de vue à quoi ressemble réellement le caractère de Dieu, alors même que c’était le nom de son propre père physique. Ainsi, le fils de « Ma vérité » ne comprenait pas la vérité divine ! Cela nous amène à une grande énigme, bien plus grande que n’importe quelle sorte de poisson qui aurait pu engloutir un homme et le conserver vivant pendant trois jours et trois nuits, car nous parlons ici d’un problème spirituel et non de la puissance de l’Éternel qui intervint et prépara un poisson pour sauver Jonas afin qu’il accomplisse sa mission. Souvenez-vous que toutes les formes de vie et d’actions répondirent comme il le fallait à la volonté de Dieu. Jonas était l’exception. Intéressons-nous au terme « mal » utilisé par Jonas contre l’Éternel. Ce mot vient de l’hébreu harah, signifiant également calamité. Que signifiaient vraiment les paroles de Jonas adressées à l’Éternel ? Peut-être disait-il : « Tu n’as pas fait ce que Tu avais dit que Tu allais faire. » Pourquoi ? Parce que Ninive s’est repentie. C’est pourquoi je suggérais que Jonas considérait l’Éternel comme étant « trop tendre ». Cela sous-entend une attitude cynique de sa part : « Les gens disent qu’ils sont “désolés” et tout change. » Encore une fois, comment Jonas voyait-il l’Éternel ? En quoi faisait-il fausse route ? Nous apprenons à travers les apôtres que la volonté de Dieu est « qu’aucun périsse, mais […] que tous arrivent à la repentance » (2 Pierre 3 :9). Que voulait Jonas ? L’Assyrie était une nation ennemie d’Israël et Jonas voulait que les Ninivites meurent ou soient détruits. Il ne comprenait pas quel était le plan de l’Éternel pour les peuples autres que le sien. Il se laissait emporter par son nationalisme. En d’autres termes, il voyait le plan de Dieu pour son peuple, mais pas pour l’humanité. Son attitude est définie par un mot très précis : il faisait preuve de particularisme. Autrement dit, il pensait que seuls les descendants d’Israël pouvaient recevoir les bénédictions divines, contrairement à l’universalisme considérant que toute l’humanité aura finalement accès à Dieu. L’attitude de Jonas montre un autre échec de sa part dans la compréhension de ce monde. Comment la famille divine voit-elle le mal ? Le péché et le mal étaient placés sur la tête du bouc pour Azazel pendant le Jour des Expiations, puis il était mis à l’écart de tout contact avec l’humanité (Lévitique 16 :20-22). L’Éternel n’est pas tendre avec le péché. Il comprend bien mieux que nous la véritable source du péché et Il a un plan pour supprimer cette source de notre présence (Apocalypse 20 :1-2). En devenant notre agneau pascal, Jésus-Christ a payé l’amende de nos péchés, mais Il finira par placer ces péchés sur la tête du vrai responsable qui a égaré l’humanité. Cependant, la véritable repentance est nécessaire. L’Éternel donna 40 jours à Ninive pour se repentir. Cela correspond à une période de jugement et le nombre 40 est utilisé pour désigner un jugement. Une partie intrinsèque du message que l’Éternel donna à Jonas concernait la véritable repentance. Il faut du temps pour se détourner du péché, changer et marcher dans la direction opposée. Cela n’a pas lieu en un instant. Vous devez faire des efforts et montrer le fruit de la repentance. Autrement dit, vous n’allez pas juste dans une réunion pour donner votre cœur au Seigneur, avant de retourner à vos anciennes habitudes lorsque le prédicateur s’en va le lendemain. Ici, Dieu donna une période de test de 40 jours. Imaginez ce que firent les Ninivites pendant qu’ils cherchaient à se repentir (ce qu’ils firent comme le confirme Jonas 3 :6-10). Je peux vous assurer qu’ils comptèrent ces jours, l’un après l’autre, sur leur calendrier en se demandant peut-être quotidiennement : « Ai-je fait ce qui est agréable à Dieu aujourd’hui ? » Que se passe-t-il lorsque vous commencez à faire cela régulièrement – par exemple pendant 40 jours ? Cela devient une habitude. Cette ville avait reçu l’opportunité de développer une habitude divine. Cela nous enseigne aussi une leçon concernant l’Éternel : Il est grand en bonté et Il veut que chaque être humain soit sauvé, pas seulement les Israélites. Il sait ce dont nous avons besoin pour changer. Il sait que nous avons besoin de temps pour créer de bonnes habitudes ou un bon caractère. Ce changement ne se produira pas en une nuit. Une phase de croissance est nécessaire. Il faut une période de préparation, de recherche et de croissance. Cela devient très important. Peut-être pensez-vous que les péchés ou les problèmes de Ninive devinrent ceux de Jonas. Il ne pouvait rien voir d’autre : « Ces gens doivent être détruits. N’est-il pas écrit que Dieu va détruire le péché ? » Mais Dieu veut nous sauver en nous séparant de nos péchés. L’avant-dernier verset de Michée, le prophète suivant, est probablement un des plus incroyables dans la Bible car il explique comment nos péchés seront séparés de nous-mêmes. Ils seront recouverts par les eaux comme la mer recouvre les fonds marins et ils seront totalement ôtés de nous (Michée 7 :19). Jonas n’était pas capable de voir cette connexion. Il n’était pas capable de séparer le mal et de comprendre que Dieu désirait sauver ces gens de leurs mauvaises actions et les aider à changer. Un défaut de perception : comment voyez-vous la volonté divine ?Revenons à Jonas et à sa perception de l’Éternel. Ce dernier est décrit dans Exode 34 :6 comme étant rempli de vérité. La vérité est un aspect de Son caractère. Le livre de Jonas met en exergue la compréhension de cette vérité et la façon dont elle est mise en pratique. Lorsque nous lisons les autres événements rapportés dans ce livre, ils se rapportent tous à ce point principal. Comment vous et moi voyons-nous Dieu – à la fois le Père et le Fils ? Voyons-nous correctement Dieu et Jésus-Christ ? Les voyons-nous selon la perspective divine ou selon notre point de vue personnel ? C’est une leçon extrêmement importante. L’apôtre Paul parla de ce sujet dans 2 Corinthiens 10 :5 où il enseigna aux chrétiens à « [amener] toute pensée captive à l’obéissance de Christ ». En d’autres termes, toutes les opinions que je puisse avoir sur la façon dont je vois la société actuelle n’ont aucune importance. Je dois être préoccupé par la façon dont le Père et Jésus-Christ voient notre société. Jonas était préoccupé par le mal ; l’Éternel était préoccupé par la vérité. Il veut voir Son caractère instillé dans chaque être humain afin que nous puissions recevoir la vie éternelle et faire partie de la famille divine, mais Jonas ne voyait pas cet aspect-là. Espérons qu’il ait fini par changer de perspective à la fin. Bien entendu, la vérité est un moyen de combattre le mal. C’est une autre chose que Jonas ne voyait pas. Jésus déclara : « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira » (Jean 8 :32). Elle nous affranchira de l’esclavage de qui et de quoi ? De Satan et du péché. Mais cette liberté est conditionnée à l’expiation avec Jésus-Christ – et donc avec le Père – comme l’indique le verset précédent qui montre comment connaître la vérité. Jésus « dit aux Juifs qui avaient cru en lui : Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples » (Jean 8 :31). Dans le plan divin, cette liberté sera totalement acquise lorsque Satan sera lié et mis à l’écart. Puisse Jonas être un exemple pour chacun d’entre nous. Posons-nous les questions que nous avons posées au sujet de Jonas : « Est-ce que je comprends vraiment le caractère et le but de l’Éternel ? Comment aurais-je réagi ? Qu’aurais-je fait ? Que Dieu veut-Il vraiment que je fasse ? » Cela devient très important, n’est-ce pas ? Sans tout cela, nous n’avons aucune chance d’être en unité avec notre Créateur.
Article a145 – www.eglisedieuvivant.org
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