Depuis des siècles, l’Église de Dieu est en proie à une quête destructrice. Celle-ci est souvent initiée par des motivations pures, mais elle conduit fréquemment à l’orgueil, à la rébellion et à la division. Ce phénomène se produisit dans l’Église de Dieu du premier siècle et il existe toujours à notre époque. La recherche d’une « connaissance spéciale » est un des outils les plus insidieux et les plus efficaces de Satan pour attaquer le peuple de Dieu. Les problèmes qu’elle génère peuvent être dévastateurs. Nous allons examiner quelques effets de cette tendance, puis nous verrons ce que nous pouvons faire individuellement pour la freiner. Le Nouveau Testament nous apprend que, vingt ans seulement après la résurrection du Christ, des idées hérétiques commencèrent à s’infiltrer dans certaines congrégations de l’Église de Dieu. Dans un sens, ce n’est pas si surprenant que cela car les nouveaux convertis dans l’Église apportaient chacun une perspective ou vision du monde basée sur leur passé, leurs expériences et leurs influences, dont beaucoup étaient d’origine païenne. Bien qu’ils se soient repentis et qu’ils aient été baptisés, la pensée de beaucoup était encore influencée par ces visions du monde et cela affectait leur compréhension de la vérité divine. Les convertis d’origine juive étaient fortement influencés par le rituel mosaïque et la tradition hébraïque, les Romains étaient influencés par des coutumes païennes et les Grecs étaient épris de philosophie. Actes 17 :21 révèle que les Athéniens « ne passaient leur temps qu’à dire ou à écouter des nouvelles ». La convergence de ces origines et de ces influences commença à affecter l’Église, polluant la pureté et la simplicité du message du Christ, et provoquant l’apparition de factions. Galates 1 :6-7 nous donne un exemple de ces dissensions. Dans ce passage, Paul déclara que ceux qui insistaient pour que les païens soient circoncis étaient en réalité en train de pervertir l’Évangile du Christ. Paul corrigea également les frères et sœurs de Corinthe car ils acceptaient des points de vue contraires à la vérité : « Toutefois, de même que le serpent séduisit Ève par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ. Car, si quelqu’un vient vous prêcher un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un autre esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre évangile que celui que vous avez embrassé, vous le supportez fort bien » (2 Corinthiens 11 :3-4). Les membres de Corinthe avaient entretenu un environnement de tolérance et de compromis à l’égard de la doctrine et de la moralité. Paul avertit que ces idées ne faisaient absolument pas partie du véritable Évangile ; au contraire, elles s’y opposaient. La vanité intellectuelleVous aurez peut-être remarqué que Paul fit référence au serpent qui séduisit Ève dans le jardin d’Éden. Le récit de cette séduction se trouve dans Genèse 3 :1-6 : « Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l’Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? La femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal. La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence ; elle prit de son fruit, et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea. » Le serpent, Satan, fit appel à la vanité intellectuelle d’Ève. Sa ruse fut de lui offrir une connaissance spéciale. L’attrait pour connaître des informations spéciales remonte aux premiers êtres humains. Satan utilisa ce désir et il le fait encore de nos jours. Pierre tenta de lutter contre ce problème croissant en 68 apr. J.-C., 19 ans après la rédaction de l’épître aux Galates : « Autrefois, il y a eu des prophètes de mensonge parmi le peuple d’Israël ; il en sera de même parmi vous. Ces enseignants de mensonge introduiront subtilement parmi vous des erreurs qui mènent à la perdition. Ils renieront le Maître qui les a rachetés et attireront ainsi sur eux une perdition soudaine. Beaucoup de gens les suivront dans leur immoralité et, à cause d’eux, la voie de la vérité sera discréditée. Par amour de l’argent, ils vous exploiteront avec des histoires de leur propre invention. Mais il y a longtemps que leur condamnation est à l’œuvre et que la perdition les guette » (2 Pierre 2 :1-3, Semeur). Notez que Pierre utilisa le terme de « prophètes de mensonge » pour désigner des personnes qui prétendent avoir une compréhension particulière des choses. Il ajouta que ces individus sont motivés par la convoitise – qu’il s’agisse du pouvoir, du prestige, du respect ou d’autre chose. En revanche, les apôtres du Christ possédaient clairement l’autorité nécessaire pour prêcher comme ils le faisaient. Contrairement à ceux qui prétendaient détenir une « nouvelle vérité », les apôtres étaient des témoins oculaires du Christ Lui-même (2 Pierre 1 :16-18). Pierre ajouta « qu’aucune prophétie de l’Écriture ne peut être un objet d’interprétation particulière, car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu » (2 Pierre 1 :20-21). Dieu a toujours travaillé de cette manière pour révéler la vérité. Néanmoins, le mal était fait et beaucoup s’écartèrent de la vérité. À bien des égards, cette situation rappelle les défis que l’Église de Dieu affronta au cours de l’ère de Philadelphie. L’Église était petite et l’innocence régnait au début de cette ère. Plus tard, lorsqu’elle se développa dans les années 1950 et 1960, l’enthousiasme était toujours au rendez-vous, mais cette croissance fut accompagnée par l’apparition inévitable de l’ivraie parmi le bon grain. Comme M. Roderick Meredith l’expliqua à nombreuses reprises au cours de son ministère, beaucoup de fractures doctrinales eurent lieu au fil des ans. La plus grande d’entre elles survint au début des années 1990 et nous l’appelons désormais « l’apostasie ». Un des dénominateurs communs de ces scissions est qu’un ou plusieurs individus prétendaient posséder une « connaissance spéciale ». Le résultat malheureux de cette situation est toujours une division supplémentaire du peuple de Dieu. Cependant, le cheminement de beaucoup d’entre eux, vers leur « connaissance spéciale », commença par la recherche sincère et innocente d’une compréhension spirituelle plus profonde. Mais à un moment donné, ils commencèrent à tirer leurs propres conclusions sur une question doctrinale, s’éloignant des enseignements établis par l’Église de Dieu. Un chemin dangereuxLe basculement de la curiosité innocente vers la rébellion arrogante se déroule généralement de la manière suivante : tout d’abord, l’individu en question remarque quelque chose dans un passage des Écritures qui éveille son intérêt. Il s’agit d’un point qu’il n’avait pas remarqué auparavant, mais qui semble mériter une étude plus approfondie. Cette curiosité l’amène à formuler une théorie qui, pour une raison ou pour une autre, lui semble très attrayante. Cet individu rassemble alors tous les versets et les informations (provenant de lexiques, commentaires, résultats de recherches sur Google, etc.) qui semblent conforter sa théorie. C’est là que le danger apparaît : examine-t-il honnêtement les preuves qu’il trouve, mais qui ne soutiennent pas sa théorie ? A-t-il étudié sérieusement ce que l’Église enseigne à ce sujet ? Étudie-t-il dans le but de démontrer que sa nouvelle idée est correcte ou dans l’objectif de mieux comprendre la parole de Dieu ? Étant donné qu’Internet diffuse presque toutes les idées imaginables, il est facile d’être conforté dans ses idées, en trouvant d’autres personnes qui partagent la même croyance dans une nouvelle théorie. Une fois que l’individu pense avoir obtenu l’approbation d’autres personnes, sa théorie devient la Vérité, « avec un grand V », dans son esprit. Croyant avoir découvert une connaissance spéciale, il commence à la partager avec son entourage, y compris des membres de sa congrégation. S’il reçoit des réactions positives, il diffuse alors sa « vérité » avec plus de force et il commence à chercher d’autres connaissances spéciales qui attireront encore plus l’attention positive des autres sur sa personne. Mais que fait-il s’il reçoit des réactions négatives ? L’approche chrétienne et humble consiste à s’adresser à Dieu par la prière et à demander à Ses ministres de l’aider à comprendre ce qu’il pourrait avoir compris de travers. Mais c’est trop souvent l’orgueil qui est à l’origine de cette « connaissance spéciale ». Se sentant supérieur à ceux qui ne partagent pas son savoir, l’individu se replie sur lui-même, croyant toujours intimement à ses propres idées et refusant de les examiner honnêtement à la lumière de la parole divine. D’une manière ou d’une autre, un individu aussi orgueilleux commence presque inévitablement à trouver d’autres sujets à propos desquels il pense que l’Église se trompe et il répète les étapes ci-dessus – soit en gagnant un auditoire, soit en intériorisant son attitude de détenir un savoir supérieur. Son comportement et son attitude changent ; sa présence aux assemblées du sabbat devient irrégulière. Parallèlement, il maintient le dialogue avec d’autres personnes qui partagent ses croyances. Lorsqu’il fait enfin part de ses nouvelles croyances à son pasteur, il ne cherche plus à apprendre. Il cherche à enseigner, rejetant toute explication des enseignements de l’Église et tout argument contredisant ses croyances erronées. Il quitte alors l’Église de Dieu. Parfois il rejoint une autre organisation, parfois il reste « seul » et se sert d’Internet pour étudier et fraterniser. Certains créent même leur propre groupe. Quoi qu’il fasse, il est loin de l’attitude d’humilité qu’il avait au départ. Il se considère désormais comme un messager, porteur d’une connaissance spéciale. Peu importe avec qui il se réunit, il finira par être en désaccord avec eux car il a maintenant l’illusion d’en savoir plus que n’importe qui d’autre. S’il va trop loin, il deviendra, dans son propre esprit, la seule autorité de la vérité divine, finissant complètement seul et déconnecté du corps du Christ. Et ce corps, chargé d’accomplir l’Œuvre, comptera désormais un ouvrier en moins pour remplir sa mission. Un problème d’attitudeDans ce scénario, Satan est le seul « gagnant », employant avec succès la même technique qu’il utilisa avec Ève. En plus de faire appel à la vanité intellectuelle des gens, il flatte leur ego, les amenant à se sentir lésés. C’est ce qu’il fit avec Ève, en insinuant : Dieu n’est pas juste, Il vous cache quelque chose. Satan utilise la même tactique de nos jours. Il est intéressant de noter que la doctrine est rarement le véritable point de départ. Souvent, la personne qui découvre une « connaissance spéciale » se sent déjà offensée par quelque chose, ou quelqu’un, dans l’Église. Il peut s’agir d’un désaccord, de sentiments blessés par une déclaration « offensante » ou d’un affront (généralement de la part d’une personne en charge). L’individu laisse germer une racine d’amertume. Puis, croyant détenir une « connaissance spéciale » qui fait défaut à l’Église, il considère bientôt que ceux qui sont en désaccord avec lui ne peuvent pas faire partie de la « véritable Église de Dieu ». Les résultats sont tragiques, provoquant une autre scission au sein du corps, diminuant ainsi l’efficacité de l’Église dans l’accomplissement de sa mission de prédication de l’Évangile. Un autre individu est désormais privé de l’éducation et de la protection de l’Église, avec l’illusion que lui, et lui seul, est utilisé par Dieu pour révéler la vérité. À vrai dire, les doctrines litigieuses n’ont que peu d’importance, qu’il s’agisse du calendrier, des « noms sacrés », du véritable Évangile ou de n’importe quelle controverse qui revient inlassablement sur le tapis. Une fois que les gens s’engagent dans cette voie, leur attitude polémique et provocatrice devient le cœur du problème. Paul rappela à Timothée « de recommander à certaines personnes de ne pas enseigner d’autres doctrines, et de ne pas s’attacher à des fables et à des généalogies sans fin, qui produisent des discussions plutôt qu’elles n’avancent l’œuvre de Dieu dans la foi » (1 Timothée 1 :3-4). Il est triste de constater que ces personnes ont oublié le sens de l’Évangile : « Le but de cette recommandation, c’est un amour venant d’un cœur pur, d’une bonne conscience, et d’une foi sincère. Quelques-uns, s’étant détournés de ces choses, se sont égarés dans de vains discours ; ils veulent être docteurs de la loi, et ils ne comprennent ni ce qu’ils disent, ni ce qu’ils affirment » (versets 5-7). Frères et sœurs, méfions-nous des mensonges de Satan qui attisent notre vanité. Méfions-nous du danger de croire que nous possédons une « connaissance spéciale ». Dieu n’agit pas de cette manière ! Restons humblesDieu donne un avertissement à ceux qui s’arrogent la prérogative de diffuser des « connaissances » qui ne sont pas clairement étayées par Sa parole inspirée. Tout individu qui éloigne les gens de Dieu et de la vérité se rend coupable d’une transgression extrêmement grave (Deutéronome 13 :1-5). Mais cet avertissement ne s’adresse pas uniquement aux individus qui prétendent détenir une connaissance spéciale. Dieu dit aussi au verset 3 qu’Il met à l’épreuve ceux qui écoutent les déclarations de ces individus. Il y aura toujours des gens qui prétendront posséder une connaissance spéciale, mais ceux qui les écoutent sont en partie responsables de la diffusion de ces idées. Certaines personnes ont « la démangeaison d’entendre des choses agréables » (2 Timothée 4 :3-4) et sont à la recherche de « nouvelles idées ». Pour bien juger de la validité d’une idée, nous devons la comparer avec la parole de Dieu, comme le faisaient les Béréens (Actes 17 :11 ; cf. 1 Jean 4 :1). Les informations que Dieu a révélées dans Sa parole, du premier au dernier livre de la Bible, sont suffisantes pour notre croissance chrétienne (2 Timothée 3 :16-17). Cette parole nous apprend que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, qu’Il a fondé Son Église et qu’Il a mis en place une structure assurant l’intégrité doctrinale ainsi que l’enseignement au sein de cette Église (Éphésiens 4 :11-14 ; 1 Timothée 3 :15). Il n’est pas nécessaire que des individus revendiquant une « connaissance spéciale » se placent au-dessus des frères et sœurs, en prétendant les instruire dans cette connaissance – et il n’y a pas de place pour ce genre d’attitude. Cela signifie-t-il que nous devrions éviter d’étudier personnellement la parole de Dieu et d’en parler avec les autres ? Non, nous avons reçu l’ordre d’étudier afin de dispenser correctement la parole de la vérité (2 Timothée 2 :15) et de croître « dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ » (2 Pierre 3 :18). Cela implique d’étudier la Bible. Mais l’attitude avec laquelle nous l’étudions est primordiale. Nous efforçons-nous de ressembler davantage à Jésus-Christ ou bien de devenir importants à nos propres yeux (Proverbes 3 :7) ? Quels remparts nous empêchent d’être séduits par l’attrait d’une connaissance spéciale ? Le fait de développer la vertu de l’humilité nous protège de nombreux pièges spirituels dangereux. En fréquentant des personnes humbles, au lieu de nous sentir supérieurs aux autres en raison de notre savoir (Romains 12 :16), nous ressemblerons davantage au Christ, qui établit un exemple parfait. Bien qu’Il possédât une immense connaissance, en tant que Fils de Dieu, Il resta au service de tous. « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ » (Philippiens 2 :5). Depuis qu’Ève fut séduite dans le jardin d’Éden, beaucoup de gens ont succombé à l’attrait des « connaissances spéciales ». C’est une des plus grandes tromperies de Satan et une de ses attaques les plus dangereuses. C’est un piège mortel qui conduit à l’arrogance et, en fin de compte, à s’isoler du plan et du dessein de Dieu. « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui, et éternellement » (Hébreux 13 :8). Éphésiens 4 nous rappelle qu’Il conduit Son peuple dans la vérité au travers de l’autorité qu’Il a mise en place dans Son Église. En Lui permettant de nous conduire de cette manière, nous resterons fermement dans la sécurité du corps du Christ, maintenant et jusqu’à la fin des temps. Frères et sœurs, restons humbles et méfions-nous de ceux qui prétendent détenir une connaissance spéciale.
Article a312 – www.eglisedieuvivant.org
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