La Pentecôte et les alliances de Dieu

par Wyatt Ciesielka

Les deux alliances ont un lien particulier avec la Fête de la Pentecôte, faisant de cette période de l’année une occasion spéciale pour méditer sur les enseignements qu’elles peuvent nous apporter.

L’ancienne et la nouvelle alliance sont de puissantes manifestations de la souveraineté de Dieu, de Son dessein et de Son amour. Les deux alliances ont un lien particulier avec la Fête de la Pentecôte, faisant de cette période de l’année une occasion spéciale pour méditer sur les enseignements qu’elles peuvent nous apporter.

Autrefois, Dieu conclut une alliance avec une nation qui était « le moindre de tous les peuples » Deutéronome 7 :7), mais qu’Il avait spécialement choisie. Même à cette époque ancienne, le plan de Dieu annonçait des événements à venir. Sous l’ancienne alliance, l’ancien Israël devint l’Église de Dieu dans le désert (Actes 7 :38). Les Israélites étaient les prédécesseurs de l’Église de Dieu actuelle. Dieu leur avait offert Sa loi, Ses bénédictions et Ses grandes promesses. Cependant, à cause de la répétition de leurs péchés nationaux, ils n’obtinrent pas ce qu’ils cherchaient (Romains 11 :7). À l’époque du Nouveau Testament, Dieu travaille à nouveau avec un « petit troupeau » (Luc 12 :32) qu’il a spécialement choisi. Ce peuple spécial, issu de toutes les ethnies et nationalités (Colossiens 3 :11), forme l’Église de Dieu et il a été appelé à devenir les « prémices » (Romains 8 :23 ; Jacques 1 :18). Une meilleure compréhension de la relation entre l’ancienne et la nouvelle alliance, d’une part, et la Pentecôte, d’autre part, nous aidera à comprendre comment remplir plus efficacement notre rôle de membres au sein de ce peuple spécial.

Pourquoi des alliances ?

En termes simples, une alliance est un accord juridique contraignant entre deux ou plusieurs parties. La Bible contient de nombreuses alliances. Genèse 9 :8-17 rapporte l’alliance de Dieu de ne plus jamais détruire la Terre par un déluge. 2 Samuel 7 :11-16 contient l’alliance de Dieu d’établir pour toujours la maison de David et Jérémie 23 :5-6 contient Sa promesse que le Messie sera issu de cette lignée. La nouvelle alliance est anticipée dans de nombreux passages de l’Ancien Testament, notamment dans Jérémie 31 :31-33 ; elle est aussi mentionnée à de nombreuses reprises dans le Nouveau Testament, comme dans Romains 11 :26-27 et Galates 4 :21-31. Mais toutes les alliances ne sont pas conclues entre Dieu et l’humanité. Certaines furent établies entre des êtres humains, comme l’alliance entre David et son ami Jonathan (1 Samuel 20 :8). D’innombrables alliances furent conclues tout au long de l’Histoire, sans être rapportées dans la Bible, comme des traités entre rois ou nations, des promesses ou des actes entre personnes ordinaires.

Cependant, les alliances de Dieu ont quelque chose d’unique. Lorsque Dieu conclut une alliance, Il l’accomplit toujours, même si la réalisation complète prend des générations ou des millénaires. Notez que l’alliance abrahamique ne sera totalement accomplie qu’au second Avènement de Jésus, qui reviendra en qualité de Messie, descendant d’Abraham et du roi David (2 Samuel 7 :11-16 ; Jérémie 30 :9 ; Ézéchiel 37 :24 ; Osée 3 :5 ; Matthieu 1 :1).

Pourquoi Dieu avait-Il établi une alliance avec Israël ? Les Écritures révèlent qu’Il établit Son alliance à cause de checed, un mot hébreu qui pourrait se traduire par « l’amour issue d’une alliance ». Checed est plus que de l’affection ; faire preuve de checed signifie exprimer un amour juridiquement contraignant. Ce sens s’accorde parfaitement avec berit, le mot hébreu pour « alliance » signifiant « enchaîner » ou « s’engager » mutuellement l’un envers l’autre, comme dans l’alliance du mariage. La cérémonie du mariage est la reconnaissance et l’officialisation d’un amour préexistant (checed). Ces deux termes sont souvent utilisés ensemble lorsque Dieu parle de Son alliance d’amour pour l’ancien Israël (cf. Deutéronome 7 :9 ; 1 Rois 8 :23 ; Daniel 9 :4), lorsque Dieu maintient Son alliance (beriyth, ou ber-eeth) d’amour (checed) avec ceux qui L’aiment.

Pour mieux comprendre le dessein que Dieu poursuit sur Terre, il est utile de se rappeler que l’ancienne alliance (ce beriyth fondé sur le checed) était un serment divin qui liait ou engageait intimement Dieu et Son peuple choisi. De même que la souveraineté et l’amour divins sont absolus, l’ancien Israël était lié à son Créateur de manière absolue. Cette relation spéciale et contraignante est exprimée dans de nombreux passages lorsque Dieu inspira à écrire : « Ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu » (cf. Jérémie 11 :4 ; 24 :7 ; 30 :22 ; 32 :38 ; Ézéchiel 11 :20 ; 14 :11 ; 34 :30 ; 36 :28 ; 37 :27 ; Zacharie 8 :8). Ce langage exprime l’amour provenant de l’alliance de Dieu envers Son peuple et le véritable serment d’allégeance qu’Il avait contracté. Selon les termes de l’ancienne alliance, Dieu avait même l’intention d’habiter avec Son peuple élu (Exode 25 :8 ; 29 :44-46) ! Il est intéressant de noter que ces conditions et avantages sont très similaires à ce que Dieu offre de manière plus personnelle dans le cadre de la nouvelle alliance. Cela ne devrait pas être surprenant, puisque c’est le même Dieu qui a établi l’ancienne et la nouvelle alliance (1 Corinthiens 10 :4). Or, Dieu ne change jamais (Hébreux 13 :8).

Fidèles à notre alliance ?

Malheureusement, l’ancien Israël ne fut pas fidèle aux termes de l’alliance. Des passages tels qu’Ézéchiel 20 :1-21 et Jérémie 3 :1-8 contrastent l’amour et la patience de Dieu avec l’échec lamentable de l’ancien Israël à respecter son serment d’allégeance. Par conséquent, Israël (et plus tard Juda) subit des malédictions, des châtiments nationaux, des défaites militaires, puis la captivité et la dispersion. Mais l’échec de l’ancien Israël a-t-il anéanti le grand plan de Dieu de bénir et d’appeler un peuple qui deviendrait Ses prémices ?

Absolument pas. Le temps de la nouvelle alliance était venu.

Comme l’ancienne alliance, la nouvelle est destinée à apporter des bénédictions (1 Pierre 2 :9). Selon ses termes, Dieu habite en ceux qui concluent avec Lui ce serment d’allégeance (Actes 2 :1-4 ; Éphésiens 4 :23-24 ; 2 Corinthiens 5 :17). Mais, comme l’explique Hébreux 8 :7-8, la nouvelle alliance présente plus d’avantages que l’ancienne – non pas en raison d’une imperfection de l’ancienne alliance, mais parce que Dieu a mis à disposition des promesses supplémentaires. Sous la nouvelle alliance, les vrais disciples ont l’opportunité d’avoir Jésus-Christ comme médiateur (Hébreux 12 :24) et, comme cela a été puissamment démontré au cours de la Pentecôte de l’an 31, l’Esprit de Dieu peut désormais demeurer en nous (Actes 2 :1-39 ; Hébreux 8 :6-10). La nouvelle alliance est accessible personnellement pour les chrétiens et le Christ, qui est le Médiateur et le Législateur (Jacques 4 :12), vit personnellement en ceux qui ont accepté ces conditions (Galates 2 :20). Dans l’ancien Israël, à l’époque de l’ancienne alliance, très peu de personnes ont reçu personnellement le Saint-Esprit (1 Pierre 1 :10-11). Mais dans l’Église du Nouveau Testament, le Saint-Esprit est accessible à tous ceux qui se repentent, sont baptisés et reçoivent l’imposition des mains après qu’ils ont répondu à l’appel de Dieu (Actes 2 :38 ; 8 :17 ; 9 :17 ; 1 Corinthiens 12 :13).

Dans le Nouveau Testament, écrit en grec, Dieu inspira le mot diatheke pour désigner la nouvelle alliance. À l’époque des apôtres, le terme employé pour désigner un contrat ou un accord juridique habituel n’était pas diatheke, mais syntheke, c’est-à-dire un accord juridiquement contraignant entre deux parties relativement égales. Cependant, Dieu n’a pas choisi d’utiliser syntheke dans le Nouveau Testament. Il inspira l’emploi du mot diatheke, dérivé de diatithemai et définissant la relation entre un individu et une puissance plénière ou absolue qui domine sur lui. Dans le monde grec, ce mot était généralement utilisé pour désigner les dernières volontés d’une personne dans son testament. La connotation de diatheke est que le dispensateur, Dieu, possède une supériorité omnipotente, totale et exclusive. Son pouvoir est absolu à tous égards. Il peut dicter Ses propres conditions et l’autre partie ne peut pas les modifier. Comme dans l’ancienne alliance, Dieu affirme à nouveau Son autorité absolue sur ceux avec qui Il conclut une alliance. Mais, une fois encore, Ses alliances sont toujours fondées sur la bonté.

Faire partie des prémices

Certains pensent à tort que la nouvelle alliance est un accord moins contraignant ou plus « souple » entre Dieu et ceux qui répondent à Son appel. Mais en fait, sous la nouvelle alliance (diatheke), lorsque nous recevons le Saint-Esprit, nous sommes liés plus intimement à Dieu que ne l’était l’ancien Israël. Nous devenons littéralement des esclaves et des serviteurs (doulos) de Dieu, comme les apôtres l’ont souvent rappelé (Romains 1 :1 ; Philippiens 1 :1 ; Tite 1 :1 ; Jacques 1 :1 ; 2 Pierre 1 :1 ; Jude 1 :1). Mais le but de Dieu reste le même. De la même manière qu’Il voulait que l’ancien Israël soit Son « trésor spécial » (Exode 19 :5 ; Deutéronome 7 :6 ; Psaume 135 :4 ; Malachie 3 :17), Il attend des chrétiens de la nouvelle alliance qu’ils deviennent Son trésor royal, spécial et personnel (1 Pierre 2 :9). Les deux alliances sont fondées sur l’amour. Les deux alliances font du peuple un trésor spécial pour Dieu. Mais, sous la nouvelle alliance, nous avons l’avantage d’avoir le Christ en tant que médiateur et le Saint-Esprit en nous, individuellement. La nouvelle alliance nous lie davantage à Dieu (Hébreux 6 :4-6), et c’est aussi une meilleure alliance (Hébreux 8 :6).

Dieu a conclu l’ancienne alliance avec Israël pendant le Jour de la Pentecôte, lorsqu’Il remit les Dix Commandements à Moïse, codifiant ainsi les termes de cette alliance. Mais l’ancien Israël n’a pas respecté les termes de l’alliance. À partir du Jour de la Pentecôte de l’an 31, selon les termes de la nouvelle alliance, Dieu a mis le Saint-Esprit à la disposition de Son Église. Grâce à cet Esprit en nous, nous pouvons avoir l’esprit et le cœur disposés à observer la loi de Dieu et les termes de l’alliance (Jean 14 :16-20 ; Actes 2 :1-4 ; Romains 5 :5 ; 8 :1-14 ; Tite 3 :5 ; 1 Pierre 1 :14-16). Ézéchiel rapporta la promesse de Dieu qui accompagne le don du Saint-Esprit : « Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois » (Ézéchiel 36 :26-27).

Lorsque le Saint-Esprit réside en nous, il nous donne un cœur nouveau, capable de garder les commandements de Dieu, qui sont les termes de Ses alliances. Souvenez-vous que l’ancienne alliance n’était pas le « problème », ce sont les Israélites qui refusaient d’observer la loi de Dieu qui étaient le problème. De nos jours, grâce au Saint-Esprit en nous, nous pouvons avoir le cœur de faire ce que l’ancien Israël n’a globalement pas réussi à faire. Nous pouvons observer la loi de Dieu ; elle peut être écrite dans nos cœurs et nous pouvons être Son peuple spécial (Jérémie 31 :33).

Lorsque nous célébrons la Fête de la Pentecôte, nous commémorons le jour merveilleux pendant lequel Dieu répandit Son Saint-Esprit sur l’Église, appelant un petit nombre de personnes à devenir les prémices de Son Royaume. Nous célébrons également le fait que Dieu nous ait donné un cœur nouveau, afin que nous puissions aimer Sa loi, l’observer et être fidèles au serment d’allégeance que nous avons fait avec le Dieu créateur qui nous aime (1 Jean 4 :19), qui nous a appelés (Jean 6 :44) et qui veut que nous fassions partie de Son peuple spécial (Exode 19 :5-6 ; 1 Pierre 2 :9).