Pour un disciple du Christ, étudier la Bible est crucial et passer du temps à communiquer avec Dieu en prière est vital. Mais il existe une autre pratique essentielle que nous ne devrions pas ignorer. Cette composante de la vie chrétienne renforce et augmente l’efficacité de la prière et de l’étude de la Bible. Il s’agit du jeûne. Bien que ce ne soit pas une pratique courante pour la plupart des gens, le Christ avait annoncé que Ses disciples jeûneraient après Sa résurrection. Lors de Sa venue sur Terre, Il fut interrogé à propos du jeûne et des raisons pour lesquelles Ses disciples ne le pratiquaient pas. Ses interlocuteurs lui ont demandé : « Pourquoi les disciples de Jean et ceux des pharisiens jeûnent-ils, tandis que tes disciples ne jeûnent point ? Jésus leur répondit : Les amis de l’époux peuvent-ils jeûner pendant que l’époux est avec eux ? Aussi longtemps qu’ils ont avec eux l’époux, ils ne peuvent jeûner. Les jours viendront où l’époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront en ce jour-là » (Marc 2 :18-20). Le jeûne a une raison d’être et les fidèles disciples du Christ intégreront cette pratique dans leur vie. Pourquoi le jeûne est-il important ? Comment devons-nous jeûner ? Existe-t-il une bonne et une mauvaise façon de jeûner ? Qu’essayons-nous d’accomplir lorsque nous jeûnons ? Comment pouvons-nous le faire efficacement ? Par où commencer ? Le jeûne et le Jour des ExpiationsPour les personnes appelées dans le corps du Christ, le Jour des Expiations est une introduction à la pratique du jeûne. Le Bible nous dit : « Le dixième jour de ce septième mois, ce sera le jour des expiations : vous aurez une sainte convocation, vous humilierez vos âmes, et vous offrirez à l’Éternel des sacrifices consumés par le feu » (Lévitique 23 :27). L’expression « humilier son âme » est répétée deux fois dans les versets suivants. Comment humilièrent-ils leur âme ? David a écrit : « J’humiliais mon âme par le jeûne » (Psaume 35 :13). Le même mot hébreu ’anah est employé dans Lévitique 23 et Psaume 35, correctement traduit par le verbe « humilier ». David ajouta une précision concernant la manière habituelle d’accomplir cette action d’humiliation ou d’affliction : la pratique du jeûne. Des décennies plus tard, Ésaïe cita la plainte des Israélites contre Dieu. Collectivement, la nation d’Israël a dit : « Que nous sert de jeûner, si tu ne le vois pas ? De mortifier [’anah] notre âme, si tu n’y as point égard ? » (Ésaïe 58 :3). Le prophète poursuivit en réprimandant le peuple car leur démonstration d’humilité (leur “mortification”) manquait de substance. Cependant, nous voyons une fois encore que le jeûne faisait intégralement partie du fait de s’humilier devant Dieu. Comment devons-nous jeûner ? L’aspect physiqueÀ proprement parler, un jeûne complet implique de s’abstenir de manger et de boire. C’est ainsi que Moïse décrivit son jeûne de 40 jours. « Lorsque je fus monté sur la montagne, pour prendre les tables de pierre, les tables de l’alliance que l’Éternel a traitée avec vous, je demeurai sur la montagne quarante jours et quarante nuits, sans manger de pain et sans boire d’eau » (Deutéronome 9 :9). Esther demanda à ses compatriotes juifs de jeûner pendant trois jours et trois nuits, alors qu’elle se préparait à se présenter devant le roi. « Esther envoya dire à Mardochée : Va, rassemble tous les Juifs qui se trouvent à Suse, et jeûnez pour moi, sans manger ni boire pendant trois jours, ni la nuit ni le jour. Moi aussi, je jeûnerai de même avec mes servantes » (Esther 4 :15-16). Esther et ses compatriotes jeûnèrent pendant trois jours. Moïse, Élie et Jésus-Christ jeûnèrent pendant 40 jours. Mais à l’exception du Jour des Expiations, où il nous est spécifiquement ordonné de jeûner un jour entier, la durée de notre jeûne n’est pas définie. Dans Sa parole, Dieu nous donne des exemples de durées différentes. C’est ensuite à nous de choisir la durée de nos jeûnes volontaires. S’humilier soi-mêmeDans le récit de l’épreuve de force entre Élie et les prophètes de Baal, nous lisons que ces derniers s’infligèrent des souffrances en se mutilant. « Et ils crièrent à haute voix, et ils se firent, selon leur coutume, des incisions avec des épées et avec des lances, jusqu’à ce que le sang coule sur eux » (1 Rois 18 :28). Il existe plusieurs explications à cette pratique, toutes centrées sur le fait de plaire à leur dieu. Cette pratique de maltraitance de soi s’est poursuivie au fil des siècles, jusqu’à devenir une partie intégrante des coutumes du christianisme de contrefaçon. L’autoflagellation, l’autocastration et même l’autocrucifixion ont été pratiquées dans l’idée erronée que de telles actions seraient agréables à Dieu. Mais ce n’est pas ce que Dieu attend de nous et ce n’est pas le but du jeûne. Quel est donc l’intérêt du jeûne ? Dieu a conçu notre corps de manière à ce qu’il ait besoin d’un apport régulier en nourriture et en eau pour bien fonctionner. Les aliments nous donnent de l’énergie, construisent nos cellules et entretiennent le système complexe de notre corps humain. L’eau est une substance essentielle à la vie et le principal élément constitutif des cellules. En moyenne, le corps humain est composé de plus de 50% d’eau et nous avons besoin d’eau pour vivre. Notre corps peut néanmoins survivre pendant quelque temps sans manger ni boire, mais ce n’est pas agréable. Lorsque nous nous privons de nourriture et d’eau, nous sommes mal à l’aise. Lorsque nous ne mangeons pas, notre énergie diminue. Nous devenons faibles et apathiques. À mesure que notre corps s’affaiblit, nous sommes physiquement humiliés. Le but de cette humiliation, une expérience que nous endurons volontairement et délibérément, n’est pas de nous punir ou de nous infliger une douleur intentionnelle, mais de contribuer à nous instruire. Contrairement aux comportements autodestructeurs, des découvertes scientifiques bien établies affirment qu’un jeûne raisonnable aide notre corps de diverses manières. Sous l’effet du jeûne, nous commençons à nous sentir faibles. C’est là que l’aspect spirituel entre en jeu. L’aspect spirituelSi nous prenons un peu de recul, nous nous rappellerons qu’un des principaux objectifs de Dieu, lorsqu’Il œuvre avec nous, est de nous aider à croître dans l’humilité spirituelle. Lorsqu’Il travaillait avec l’ancien Israël, cet aspect faisait clairement partie de Sa « déclaration de mission ». Voyez le rappel qu’Il adressa au peuple d’Israël : « Souviens-toi de tout le chemin que l’Éternel, ton Dieu, t’a fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour savoir quelles étaient les dispositions de ton cœur et si tu garderais ou non ses commandements » (Deutéronome 8 :2). Il rappela au peuple qu’Il était Celui « qui t’a fait manger dans le désert la manne inconnue à tes pères, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour te faire ensuite du bien » (verset 16). Plus tard, Dieu inspira Ésaïe à écrire : « Car ainsi dit celui qui est haut élevé et exalté, qui habite l’éternité, et duquel le nom est le Saint : J’habite le lieu haut élevé et saint, et avec celui qui est abattu et d’un esprit contrit, pour revivifier l’esprit de ceux qui sont contrits, et pour revivifier le cœur de ceux qui sont abattus » (Ésaïe 57 :15, Darby). Dieu veut manifestement que nous développions un état d’esprit d’humilité. Dans quel but ? Les personnes humbles ont la volonté de découvrir ce qui leur manque. Elles voient leurs faiblesses. Elles voient que le monde ne tourne pas autour de leur personne, de leur point de vue, de leur opinion ou de leur confort. L’humilité est un antidote à l’égoïsme. Un état d’esprit d’humilité est un état d’esprit réaliste. Lorsque nous choisissons délibérément de nous abstenir de manger et de boire pendant un certain temps, nous ne pouvons pas nous empêcher de nous sentir physiquement affaiblis. Cela nous rappelle notre vulnérabilité et notre besoin de nourriture. Au cours de ce processus, Dieu peut aussi nous aider à reconnaître nos besoins spirituels. Nous avons besoin des paroles de Dieu pour nous fortifier. Nous avons besoin de l’Esprit de Dieu pour nous guider. Nous avons besoin de communiquer avec Dieu afin d’obtenir Son aide. Comme Jacques l’a écrit : « Il accorde, au contraire, une grâce plus excellente, c’est pourquoi l’Écriture dit : Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles […] Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera » (Jacques 4 :6, 10). La bonne attitude pour le jeûneIroniquement, la pratique du jeûne peut conduire à développer l’attitude même que le jeûne est censé nous aider à surmonter. Le Christ donna une parabole avec un avertissement important : « Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l’un était pharisien, et l’autre publicain. Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : Ô Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain ; je jeûne deux fois par semaine, je donne la dîme de tous mes revenus » (Luc 18 :10-12). La grande ironie de cette parabole est que le pharisien voyait dans sa pratique du jeûne une marque de sa propre grandeur au lieu d’apprendre la leçon de l’humilité. Il ne comprenait pas le but du jeûne. Nous retrouvons le même problème dans les reproches de Dieu à l’égard des anciens peuples d’Israël et de Juda. Ésaïe réprimanda les habitants qui jeûnaient pour paraître justes et non pour devenir plus humbles devant Dieu. Il a écrit : « Voici, vous jeûnez pour disputer et vous quereller, pour frapper méchamment du poing ; vous ne jeûnez pas comme le veut ce jour, pour que votre voix soit entendue en haut. Est-ce là le jeûne auquel je prends plaisir, un jour où l’homme humilie son âme ? Courber la tête comme un jonc, et se coucher sur le sac et la cendre, est-ce là ce que tu appelleras un jeûne, un jour agréable à l’Éternel ? Voici le jeûne auquel je prends plaisir : détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens de la servitude, renvoie libres les opprimés, et que l’on rompe toute espèce de joug ; partage ton pain avec celui qui a faim, et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile ; si tu vois un homme nu, couvre-le, et ne te détourne pas de ton semblable » (Ésaïe 58 :4-7). Leur pratique du jeûne était un spectacle vide de sens. Au lieu de jeûner avec humilité, afin de se conformer à l’Esprit de Dieu, leurs actions montraient qu’ils avaient très peu de respect pour Dieu. Même Son jour de sabbat était traité avec négligence et dédain (versets 13-14). Quel est donc le danger du jeûne ? Qu’il devienne un signe de vanité, au lieu d’être un moyen d’apprendre l’humilité. Comment jeûner ?Fondamentalement, jeûner consiste à s’abstenir d’ingérer de la nourriture ou des liquides pendant un certain temps. De nos jours, de nombreux professionnels de la santé préconisent le « jeûne intermittent » ou le « jeûne à base de jus », ainsi que d’autres variantes. Ces formes de jeûne sont assurément bénéfiques en termes de santé physique, mais ce n’est pas le but du jeûne destiné à nous rapprocher de Dieu avec humilité. Si nous nous abstenons simplement de manger ou de boire pendant une journée, mais que nous n’accordons pas suffisamment de temps à la prière, à l’étude de la Bible et à la méditation, nous améliorerons peut-être notre santé physique, mais nous n’aurons rien fait pour améliorer notre relation avec Dieu. Voici comment M. Roderick Meredith expliqua ce sujet dans un commentaire intitulé Par la prière et par le jeûne : « La prière et le jeûne vont de pair. Jadis, le prophète Daniel cherchait désespérément à savoir ce qu’il adviendrait à l’avenir : “Je tournai ma face vers le Seigneur Dieu, afin de recourir à la prière et aux supplications, en jeûnant et en prenant le sac et la cendre” (Daniel 9 :3). La prière accompagne toujours le jeûne. Daniel continue : “Je priai l’Éternel, mon Dieu, et je lui fis cette confession : Seigneur, Dieu grand et redoutable, toi qui gardes ton alliance et qui fais miséricorde à ceux qui t’aiment et qui observent tes commandements ! Nous avons péché…” (versets 4-5). Notez qu’il ne déclara pas : “Oh, nous avons été bons, nous n’avons rien fait de mal et Tu n’as pas le droit de nous punir.” Au contraire, il déclara à Dieu qu’il était désolé et il ajouta : “Nous avons péché, nous avons commis l’iniquité, nous avons été méchants et rebelles, nous nous sommes détournés de tes commandements et de tes ordonnances […] À toi, Seigneur, est la justice, et à nous la confusion de face” (versets 5, 7). »[1] Comme M. Meredith l’a expliqué, Daniel cherchait Dieu de tout son cœur en combinant la prière et le jeûne. Pour nous, il peut être revivifiant de réserver un jour afin de nous consacrer à l’étude de la Bible pour approfondir véritablement la parole de Dieu, à prier et à méditer, tout en nous abstenant de manger et de boire. Cela peut nous donner la force spirituelle dont nous avons désespérément besoin pour affronter les défis de la vie. Des jeûnes réguliers d’un jour, au cours de l’année, peuvent véritablement dynamiser notre développement comme disciples du Christ. Qu’en est-il du jeûne pendant le jour du sabbat ? Aucun commandement ne s’y oppose. Lorsque Jésus, Moïse et Élie jeûnèrent pendant 40 jours, il est évident que ces périodes incluaient plusieurs fois le sabbat. Cela étant, lorsque nous considérons l’objectif global du sabbat, faire du samedi notre jour de jeûne « régulier » présente des défis. Le temps que nous passons, à juste titre, à voyager, à assister aux assemblées et à discuter, peut nous éloigner de l’objectif du jeûne. De plus, nous ne serions pas en mesure d’accepter ou de proposer une invitation à manger avec d’autres membres après les assemblées. Si un jeûne occasionnel le jour du sabbat peut être une bonne chose, nous devons nous garder d’en faire notre jour de jeûne habituel. De temps à autre, l’évangéliste en charge convoque un jeûne à l’échelle de l’Église, comme Esther le demanda à ses compatriotes. Un tel jeûne a souvent lieu pendant un sabbat, mais l’avantage d’entendre un message commun et de fraterniser avec d’autres membres, jeûnant dans le même but, l’emporte sur d’autres préoccupations et ce jour devient alors un choix idéal. Qu’en est-il du jeûne hydrique ? Cette forme de jeûne consiste à ne consommer que de l’eau, s’abstenant de toute autre boisson et de tout aliment. En règle générale, un véritable jeûne consiste à s’abstenir de manger et de boire, y compris de l’eau. Cependant, il existe un débat sur la question de savoir si tous les cas de jeûne dans la Bible incluaient l’abstinence d’eau. Dans une lettre de 1948 adressée à un collègue, M. Herbert Armstrong reconnaissait que jeûner en ne consommant que de l’eau pouvait être approprié dans certaines circonstances, en particulier si le jeûne durait plus d’un jour. Enfin, qu’en est-il des problèmes de santé ? Certains membres ont des conditions qui les amènent à se demander s’ils peuvent jeûner, par exemple ceux qui sont atteints de diabète, ceux qui doivent prendre des médicaments régulièrement, ainsi que les femmes enceintes ou qui allaitent. Si nécessaire, des mesures de prudence peuvent être prises tout en préservant l’esprit et le but du jeûne. Votre pasteur local sera heureux de vous conseiller dans de telles circonstances. Créer un état d’esprit propice à la croissanceDécider de passer une journée à jeûner – en plus de la prière, de l’étude de la Bible et de la méditation – est un engagement qui exige de faire des efforts et d’y consacrer du temps. Mais n’est-ce pas ce que nous sommes censés faire ? L’apôtre Pierre exhorta son lectorat à agir de la sorte : « C’est pourquoi, frères, appliquez-vous d’autant plus à affermir votre vocation et votre élection ; car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais » (2 Pierre 1 :10). Il écrivit un peu plus loin, dans la même épître : « C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant ces choses, appliquez-vous à être trouvés par lui sans tache et irréprochables dans la paix » (2 Pierre 3 :14). Diligence, efforts, sacrifices : voilà ce que nous devons pratiquer si nous cherchons à suivre le Christ. Afin de se préparer à affronter Satan, le maître de ce monde, le Christ jeûna pendant 40 jours, assurément bien plus longtemps qu’aucun d’entre nous n’a jamais jeûné. En tant que Fils de Dieu, Il reconnaissait l’importance du jeûne pour se rapprocher de Son Père. Il savait que la force de Son Père était indispensable à Sa réussite. Sommes-nous prêts à nous concentrer sur le fait de nous rapprocher de Dieu, en consacrant de temps à autre une journée pour humilier notre corps par le jeûne, que nous renforcerons avec la prière, l’étude de la Bible et la méditation ? Si nous suivons les traces du Christ, nous serons prêts à le faire. 1. Par la prière et par le jeûne, Roderick Meredith, commentaire, MondeDemain.org, 7 février 2017
Article a348 – www.eglisedieuvivant.org
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