Comment méditer ?

par Jonathan McNair

Cet article est la quatrième et dernière partie de notre série expliquant les approches de base des disciplines spirituelles : l’étude de la Bible, la prière, le jeûne et la méditation. Nous espérons que les nouveaux venus dans la foi, comme ceux qui marchent dans la voie divine depuis plus longtemps, auront trouvé ces articles bénéfiques

Dans les articles précédents, nous avons étudié l’importance et l’application pratique de l’étude de la Bible, de la prière et du jeûne. Une autre composante de la vie d’un disciple du Christ est tout aussi importante, mais souvent négligée.

La Bible contient de nombreux passages utilisant les mots méditer et méditation. Cependant, lorsque nous entendons le mot méditation, nous pensons parfois à une personne assise, les jambes croisées, répétant un mantra, les yeux fermés ou perdus dans le vide, comme si elle était sous l’emprise d’une puissance occulte. Si le concept de la « méditation » que nous avons à l’esprit est celui des religions orientales, nous aurons du mal à comprendre ce que la Bible entend par ce mot. Dans cet article, nous examinerons la signification et l’importance de la méditation telle que Dieu la définit.

Dieu déclara à Son serviteur Josué : « Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche ; médite-le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit ; car c’est alors que tu auras du succès dans tes entreprises, c’est alors que tu réussiras » (Josué 1 :8). Si nous voulons réussir en tant que disciples du Christ, la méditation doit faire partie de notre vie.

La méditation profane est souvent présentée comme un outil de relaxation, de réduction du stress, voire de renforcement de l’estime de soi. En revanche, la méditation biblique a un but plus profond et vise à obtenir des résultats plus importants. Une méditation correcte, telle que la Bible la décrit, est essentielle pour parvenir « à la mesure de la stature parfaite de Christ » (Éphésiens 4 :13). Les cours de méditation les plus populaires enseignent aux adeptes de cette pratique à focaliser leur attention sur le contrôle délibéré de leur respiration ou sur le fait de compter des nombres. Les techniques de méditation orientales impliquent souvent des séries de mots prédéterminés et répétés intérieurement pour « faire le vide » dans son esprit. Même dans le « christianisme » dominant, nous trouvons des artifices comme les chapelets, fournissant à l’individu qui médite un objet sur lequel concentrer son attention alors qu’il prie en répétant les mêmes paroles en boucle. Cependant, ces tentatives aiguillent les gens dans une mauvaise direction. Le Christ s’exprima à propos de ce type de méditation : « En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés » (Matthieu 6 :7).

La répétition d’un mantra ou d’une phrase courte peut réduire les distractions et aider à la concentration, mais cela ne rapproche pas la personne de Dieu. Notre désir est de suivre l’exhortation de l’apôtre Paul : « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ » (Philippiens 2 :5). Nous désirons remplir notre esprit avec les paroles et les préceptes de Dieu, en nous interrogeant sur ces paroles et sur la manière de les appliquer aux situations auxquelles nous sommes confrontés dans la vie.

La valeur de la concentration

Beaucoup de gens pensent qu’être « multitâche » est non seulement possible, mais souhaitable. L’idée de se focaliser sur une priorité (d’être absorbé par une seule activité) est souvent méprisée dans notre monde trépidant. Pourtant, Dieu nous demande d’être absorbés et de nous concentrer sur Ses paroles – cette action est connue sous le nom de « méditation » dans la Bible.

Les générations les plus âgées ont grandi dans un monde où les smartphones n’étaient pas omniprésents. De nombreux seniors se souviennent de l’époque précédant la télévision câblée et les médias en continu, lorsque de nombreuses villes n’avaient accès qu’à une poignée de chaînes télévisées hertziennes. Pour faire des recherches sur un sujet, il fallait se rendre à la bibliothèque et effectuer probablement une recherche minutieuse dans le catalogue des ouvrages avant de parcourir les étagères de livres.

À l’opposé, de nombreux jeunes n’ont connu qu’un monde disposant de centaines de chaînes télévisées et de sources de médias en continu. La « recherche » se résume souvent à taper quelques mots dans un navigateur web. Certes, il s’agit d’un progrès technologique remarquable qui facilite beaucoup l’accomplissement de tâches jadis ardues. Mais cette facilité a pour effet secondaire que les jeunes générations n’ont pas eu autant d’occasions de développer leur capacité d’attention, c’est-à-dire leur aptitude à se concentrer sur une tâche pendant une période prolongée. La méditation peut nous aider à développer cette capacité de concentration, mais sa pratique peut s’avérer particulièrement difficile pour ceux qui ont grandi dans un monde où des distractions multiples ne cessent de solliciter notre attention. Pourtant, les personnes âgées ne sont pas les seules pour qui la pratique et la maîtrise de la méditation est importante, cette compétence est essentielle pour les individus de tout âge.

Le mot « méditer » apparaît dans plusieurs passages de l’Ancien Testament. Isaac « était sorti pour méditer dans les champs » (Genèse 24 :63). Josué reçut l’ordre de méditer sur le livre de la loi, comme nous l’avons déjà mentionné (Josué 1 :8). Le verbe méditer apparaît six fois dans le Psaume 119 (traduction de Louis Segond, Nouvelle édition de Genève). Mais quel est le sens de ce mot ? Comme nous l’avons vu, il reflète l’importance de la concentration.

Dans l’Ancien Testament, il existe deux mots hébreux principaux pour désigner la méditation : hagah et siyach. Ils signifient globalement : méditer, se parler à soi-même, contempler ou considérer avec diligence. Réfléchir et s’attarder intensément sur une pensée reflètent également le sens de ces mots. En d’autres termes, la méditation décrite dans la Bible implique une période de concentration intense sur Dieu, Ses préceptes et Son œuvre.

David a écrit : « Je me souviens des jours d’autrefois, je médite sur toutes tes œuvres, je réfléchis sur l’ouvrage de tes mains » (Psaume 143 :5). Notez que David décida de concentrer son attention sur les choses en rapport avec Dieu. Examinons les implications de ce choix.

Dieu créa l’homme avec un esprit qui le différencie des animaux. Un des attributs de cet esprit est la capacité de choisir – en particulier de faire des choix moraux. Nous nous souvenons souvent de la décision d’Adam et Ève de se rebeller contre l’ordre de Dieu leur disant de ne pas consommer de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Les animaux, qui fonctionnent à l’instinct, sont poussés à agir en fonction de ce qu’ils voient, sentent et entendent. Les chiens ont un odorat phénoménal et, lorsqu’ils détectent une nouvelle odeur, leur attention est entièrement focalisée vers la source de cette odeur. Mais leurs actions, au même titre que celles des autres animaux, ne sont pas guidées par des choix raisonnés et prenant en compte les implications futures. À moins qu’ils ne soient entraînés à rester immobiles, s’ils sentent un écureuil, ils le pourchasseront !

Les êtres humains sont différents. Nous pouvons certainement être distraits par ce que nous voyons, entendons ou sentons autour de nous, mais nous pouvons aussi choisir délibérément et intentionnellement de concentrer notre attention. C’est une caractéristique exclusivement humaine. Cette capacité à se concentrer intentionnellement nous distingue du reste de la création physique de Dieu. Cette aptitude est la base de notre potentiel à méditer et à choisir les choses sur lesquelles nous allons concentrer notre esprit.

Une routine à renouveler

Nous lisons dans Genèse 24 :63 qu’un soir, « Isaac était sorti pour méditer dans les champs, il leva les yeux, et regarda ; et voici, des chameaux arrivaient ». Nous pouvons supposer que la méditation faisait partie intégrante de la vie d’Isaac. Peut-être se rendait-il régulièrement dans les champs pour réfléchir. L’odeur de l’herbe et l’air frais du soir l’inspiraient et l’incitaient peut-être à contempler les événements de la journée et ceux à venir. Avez-vous un lieu et un moment préférés pour cela ? J’aime m’asseoir près d’un feu et réfléchir. Parfois, cela inclut une conversation profonde avec d’autres personnes, parfois c’est simplement un moment de calme personnel au cours duquel je songe aux bénédictions que Dieu m’a accordées. Parfois, c’est plus tumultueux, lorsque j’essaie de comprendre le point de vue de Dieu à propos d’une décision ou d’une action. Nous pouvons méditer en nous asseyant dans notre coin préféré, en marchant dans un endroit tranquille, en accomplissant des tâches routinières et « sans intérêt », ou dans l’intimité de notre chambre. Nous pouvons méditer en lisant et en étudiant la parole de Dieu. Nous pouvons même méditer pendant que nous adressons nos prières à Dieu.

Souvenez-vous que méditer n’est pas « rêvasser ». La méditation ravive et renouvelle notre esprit. Paul a écrit : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait » (Romains 12 :1-2). La méditation chrétienne est ancrée dans la concentration sur les paroles de Dieu. Dans Colossiens 3 :2, nous lisons que nous devons nous attacher « aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre ». Nous devons focaliser notre esprit sur les choses venant de Dieu, car cela nous rapproche les uns des autres : « Si donc il y a quelque consolation en Christ, s’il y a quelque soulagement dans l’amour, s’il y a quelque communion d’esprit, s’il y a quelque compassion et quelque miséricorde, rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée. Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres » (Philippiens 2 :1-4).

Examinons à présent quelques objectifs spécifiques de la méditation biblique.

Les objectifs de la méditation

En méditant, nous pouvons concentrer nos pensées sur Dieu, Sa gloire, Sa création et Son plan de salut pour l’humanité. Dans Matthieu 6 :9, nous lisons que le Christ enseigna à Ses disciples comment prier. Il leur dit : « Voici donc comment vous devez prier : Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié. » Lorsque nous prions, le fait d’honorer Dieu doit être au centre de nos préoccupations. Nous pouvons étendre ce principe à la méditation, au cours de laquelle nous devons focaliser nos pensées sur Dieu, Son plan, Sa création et ce qu’Il accomplit dans notre vie. Psaume 77 :13 nous donne un aperçu des pensées de David : « Je méditerai sur toutes tes œuvres, et je considérerai tes hauts faits » (Ostervald).

Nous trouvons des occasions de méditer en lisant les Écritures, par exemple lorsque nous lisons des passages tels qu’Hébreux 2 :10 : « Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, ait élevé à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut. » Nous pouvons méditer sur les implications de cette déclaration pour nous et pour l’humanité. Cela nous donne de l’inspiration pour louer et honorer Dieu. Mais si nous ne prenons pas le temps de réfléchir sur cette déclaration, notre seul objectif sera peut-être de terminer au plus vite notre lecture quotidienne de la Bible.

En lisant les paroles de Dieu, écrites pour nous au cours de nombreux siècles, nous avons également l’occasion de recevoir des instructions qui s’appliquent directement à nous et à la façon dont nous menons notre vie. Mais si nous ne réfléchissons pas à la manière dont ces instructions s’appliquent à nous, nous ne profitons pas des paroles de Dieu. Nous lisons ainsi : « Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, qui ne s’arrête pas sur la voie des pécheurs, et qui ne s’assied pas en compagnie des moqueurs, mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel, et qui la médite jour et nuit ! » (Psaume 1 :1-2) ; « Ma bouche dira des paroles de sagesse, et la méditation de mon cœur sera pleine d’intelligence » (Psaume 49 :3, Darby) ; ou encore : « Que les paroles de ma bouche et la méditation de mon cœur soient agréables devant toi, ô Éternel, mon rocher et mon rédempteur ! » (Psaume 19 :14, Darby).

Le lien entre les instructions divines et la méditation nous est sans cesse rappelé. En voici la raison : si nous ne nous efforçons pas de réfléchir à ce que nous lisons et à la manière dont cela s’applique à notre vie quotidienne, nous ne profitons pas pleinement des instructions divines comme nous le devrions. Ces instructions sont amplifiées par notre méditation. La lecture des instructions n’est pas l’étape finale, c’est la première étape. Lorsque nous réfléchissons à ces instructions et à la manière dont elles s’appliquent à nous, avec l’aide de l’Esprit de Dieu, nous gagnons en compréhension. Nous continuons à changer au moyen de l’expérience, de la méditation et de l’apprentissage.

Concentrer nos pensées sur les paroles de Dieu, et les laisser s’imprégner profondément dans notre être, peut aussi nous aider à surmonter le découragement et la négativité. Dieu déclara à Josué : « Ne t’ai-je pas donné cet ordre : Fortifie-toi et prends courage ? Ne t’effraie point et ne t’épouvante point, car l’Éternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras » (Josué 1 :9). Le point de départ de ce sentiment de courage et de motivation se trouve au verset précédent, lorsque Dieu ordonna à Josué de méditer « jour et nuit » sur Ses lois. Étudier les lois et les principes divins, puis méditer à leur sujet, nous donne la motivation et l’encouragement nécessaires, par l’intermédiaire du Saint-Esprit.

Paul fut inspiré à décrire la manière dont Dieu nous motive et nous encourage malgré nos faiblesses : « De même aussi l’Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables » (Romains 8 :26). Ce processus, dans lequel Dieu nous aide et nous renforce, se produit lorsque nous nous concentrons sur notre méditation sincère.

Le fait de nous concentrer de manière ciblée nous aide à revêtir la pensée de Dieu, par la puissance de Son Saint-Esprit. Notez le processus suivant : « Tremblez, et ne péchez point ; parlez en vos cœurs sur votre couche, puis taisez-vous » (Psaume 4 :5). Ou comme le traduit la version Parole de Vie : « Si vous êtes en colère, ne commettez pas de péché. Réfléchissez pendant la nuit et gardez le silence. » La colère est une émotion naturelle et humaine, mais elle ne doit pas nous entraîner au péché. Si nous agissons comme les animaux, sans engager notre capacité à réfléchir à nos choix et à leur impact à long terme, nous risquons de nous emporter. La manière chrétienne de gérer la colère est de s’arrêter, de méditer sur les instructions de Dieu à ce sujet, puis d’agir en conséquence.

Nous ne pouvons pas simplement souhaiter que les différentes émotions que nous éprouvons disparaissent. La tristesse, la colère, le chagrin et la frustration font partie de l’expérience humaine. Nous devons donc apprendre à gérer ces sentiments. Avec l’aide de Dieu, nous pouvons mener une existence qui n’accorde pas aux émotions un « feu vert » illimité qui conduirait finalement au péché. Méditer en nous focalisant sur un sujet est le chaînon manquant entre la lecture des instructions divines et leur application dans notre vie. Réfléchir à la manière correcte et juste d’agir et de nous comporter nous aide à nous entraîner pour la vie réelle. Au fil du temps, avec l’aide de Dieu, notre objectif est d’atteindre le point où nous refléterons les paroles de Paul : « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ » (Philippiens 2 :5).

Si nous voulons croître en tant que disciples du Christ, la méditation n’est pas facultative. Nous vivons à une époque remplie de distractions, aussi devons-nous être concentrés, proactifs et déterminés pour appliquer la connaissance que Dieu nous donne abondamment dans Sa parole. Paul encouragea les Philippiens à faire preuve de prudence concernant les choses sur lesquelles ils concentraient leur attention : « Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées » (Philippiens 4 :8). Nous devrions faire de même en utilisant les outils que sont l’étude de la Bible, la prière, le jeûne et la méditation.